2.3.2 Modèle de la vraisemblance pour l'estimation
de l'héritabilité
Le modèle de la vraisemblance pour l'estimation de
l'héritabilité développé par (Mousseau et al.,
1998) est basé sur l'hypothèse que la distribution de
l'apparentement entre les individus est connue. (Mousseau et al., 1998)se place
dans le cadre oil les individus sont soit non-apparentés soit
plein-frères. De plus, la variabilité génétique est
aussi supposée purement additive et il n'y a pas d'effet d'environnement
ni d'effet maternel. Sous ces hypothèses, la corrélation attendue
entre les caractères quantitatifs de deux individus est égale
à 2èh2 ; la corrélation attendue entre les
caractères quantitatifs est nulle si les individus sont
non-apparentés et vaut 0.5h2 s'ils les individus sont
plein-frères comme è = 1/4 dans ce dernier cas (Mousseau et al.,
1998).
Soit Y le phenotype de m individus. On suppose que le
génotype g des individus à au moins un locus pour les m individus
est disponible. La distribution des caractères quantitatifs de deux
individus peut être définie selon trois approches
différentes. La première approche consiste à
considérer que le couple (Y1, Y2) a une distribution bivariée
dont l'apparentement et l'héritabilité affectent uniquement le
terme de covariance. La seconde approche revient à dire que le produit
Y1Y2 suit une distribution univariée dont seule la moyenne
est fonction de l'apparentement et de l'héritabilité. Une
dernière approche est de considérer que la somme Y1 + Y2 a une
distribution univariée dont seule la variance et non la moyenne est
fonction de l'apparentement et de l'héritabilité.
L'inconvénient de la seconde approche est que si nous considérons
que la distribution des Yi, i = 1, 2 est une gaussienne, la distribution des
Y1Y2 est asymétrique et donc il faudrait plutôt choisir
une distribution non gaussienne. Les deux autres approches (la première
et la troisième) présentent essentiellement les mêmes
avantages. En effet, elles exploitent toutes les deux essentiellement la
même information à partir des données et finalement la
dernière est retenue par (Mousseau et al., 1998). Mousseau et al. (1998)
donne les probabilités conditionnelles d'observer un couple de
génotype (g1, g2), à un locus, sachant que les individus ont soit
indépendants (ma) soit pleins frères (pf). Ces
probabilités sont données dans le Tableau 2.1. Notons P
(Gl 1, Gl 2|ma) et P (Gl 1,
Gl 2|pf) les probabilités d'observer à un
locus, l, d'un couple sachant que les individus sont respectivement
non-apparentés et plein-frères. La probabilité d'observer
des genotypes en plusieurs locus indépendants conditionnellement au mode
de parenté d'un couple est tout simplement le produit des
probabilités conditionnelles du couple de génotypes
observé à chaque locus. Notons u et ó2 la
moyenne et la variance de la variable aléatoire Y et considérons
maintenant Y 1 ' = (Y1--u)/ó la valeur phénotypique
centrée et réduite de Y pour l'individu 1. L'espérance
Probabilité des marqueurs sachant que les individus
sont
Génotype du couple non apparentés
plein-frères
AiAi - AiAi p i2 (1 + pi)2/4
AiAj - AiAj 4pipj (1 + pi + pj + 2pipj)/2
AiAi - AiAj 4pi 1 + pi
AiAj - AiAk 4pi (1 + 2pi)/2
AiAj - AkAl 1 1/4
TAB. 2.1 --- Probabilité d'observer un couple de
génotypes, à un locus chez des individus diploïdes,
conditionnellement à leur mode d'apparentement : non-apparentés
ou plein-frères. Les indices j, k et l représentent des
allèles mutuellement différents de l'allèle i.
de Y10 +Y20 est
nulle et sa variance est égale à 2 si les individus 1 et 2 ne
sont pas apparentés et est égale à 2 + h2 si le
couple est plein-frère. Mousseau et al. (1998) proposent un
modèle de mélange pour l'héritabilité :
L(h2) = 11 [(1 ? ë) 11 P
Wl1,Gl2|na)ö(Y 0
i + Yj0, 0,2)
i<j l=1
+ë 11L
l=1
P Gl2|p f) ö(Y 0i + Yj0, 0,
2 + h2)]
avec ö(Y, 0, ó2) est la fonction de
densité gaussienne centrée et de variance ó2,
ë la proportion de mélange qui est supposée connue.
Thomas et al. (2000) ont généralisé le
modèle de mélange proposé par Mousseau et al. (1998) pour
prendre en compte simultanément d'autres structures de parenté
prédéterminées, par exemple une population composée
de non-apparentés, de demi-frères et de plein-frères.
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