2.4 Modèle pour l'estimation de l'apparente-
ment et de l'héritabilité en milieu
naturel
Les modèles classiques permettent d'estimer
l'héritabilité en milieu naturel lorsque le coefficient
d'apparentement (Ritland, 1996b) ou le mode d'apparentement (Mousseau et al.,
1998) est supposé connu. Mais le plus sou-vent, en milieu naturel,
l'apparentement n'est pas connu et il est estimé à l'aide des
données moléculaires. Le modèle de régression
linéaire de Ritland (1996b) peut être utilisé en estimant
préalablement l'apparentement entre
les individus avant d'estimer l'héritabilité.
L'inconvénient est que l'effet de la variabilité de
l'apparentement sur l'estimation de l'héritabilité n'est pas
prise en compte. Le modèle de Mousseau et al. (1998) considère
par contre qu'un couple d'individus donné ne peut avoir qu'un certain
nombre de types de parenté; par exemple que deux individus sont soit
pleins-frères soit nonapparentés. En milieu naturel, il est
souvent difficile d'envisager que les individus ne peuvent avoir que certains
types de parenté. Le plus souvent, l'apparentement varie dans ces
conditions sur une échelle continue. Deux solutions sont possibles : la
première solution est d'estimer d'abord l'apparentement puis
l'héritabilité; une seconde solution consiste à estimer
simultanément l'apparentement et l'héritabilité en
utilisant les données moléculaires et les données
phénotypiques. L'inconvénient de la première solution est
qu'il est possible que la matrice d'apparentement estimée
préalablement ne soit pas une matrice définie- positive. La
seconde solution d'une part nous assure par contre que la matrice
d'apparentement obtenue est bien définie-positive et d'autre part elle
permet de tenir compte de la variabilité de l'estimation de
l'apparentement dans l'estimation de l'héritabilité. Nous
proposons un modèle pour estimer à la fois l'apparentement et
l'héritabilité en milieu naturel en utilisant les données
moléculaires. L'approche choisie est celle d'un modèle
bayésien hiérarchique. La raison du choix d'un modèle
bayésien hiérarchique est que, conditionnellement au vecteur des
probabilités d'IBD, donc de la connaissance de la matrice
d'apparentement, la loi du phénotype et du mode d'identité par
état est connue.
2.4.1 Modèle bayésien hiérarchique
Soient y le vecteur des n phénotypes, a = (a1,. . . ,
an) les effets génétiques additifs associés aux
n individus. Le modèle de génétique quantitative additif
(cf Equation 1 de l'introduction) peut être formulé de
manière hiérarchique :
Yi|u, ai, óå ~ N (u + ai,
ó2 å) a = (a1, . . . , an)
|ó2 a, R ~ N(0,ó2
aR),
oil ó2 å est la variance résiduelle, Id
désigne la matrice identité, ó2 a la variance additive et
R la matrice de parenté (R = 2È) entre tous les individus qui
dépend des probabilités d'IBD. Le modèle défini par
les equations suivantes permet d'estimer simultanément
l'héritabilité d'un caractère phénotypique et
l'apparentement entre les individus
Le modèle hiérarchique bayésien est
défini par les équations suivantes :
|