CONCLUSION
La fin de la guerre froide, qui a changé la donne
internationale, a marqué la fin de l'équilibre de la terreur.
<< Toutes les initiatives converties en règles qui font la
promotion du règlement des différends autrement que par la force,
constituent des signes encourageants d'une volonté de pacification
internationale. Celle-ci sera rendue possible par la mise en oeuvre d'un droit
international qui joue parfaitement son rôle d'instrument
prééminent de régulation de la société
internationale. On ne saurait ignorer le droit, en particulier dans les
domaines qui concernent la paix et la sécurité internationales,
pour lesquels la souveraineté des Etats est encore
particulièrement marquée131 ».
En effet, il a fallu beaucoup lutter pour arriver à
s'entendre autour d'une idéologie commune à savoir
déclarer la guerre hors-la-loi et illégitime même si encore
les Etats essaient de tout faire pour s'armer afin de défendre leur
territoire national en vue d'une éventuelle attaque ennemie. Cependant,
la première structuration de l'ordre mondial n'est apparue effectivement
qu'à l'issu de la Première guerre avec la mise sur pied de la
S.D.N. que l'O.N.U. succédera plus tard en 1945 au lendemain de la
Seconde guerre car celle-ci s'étant montrée incapable de
prévenir les conflits. Toutefois, force est de reconnaître que ces
deux instances ont en commun le besoin de réguler la communauté
internationale en manifestant leur ferme << volonté d'inscrire
le droit international dans un processus assurant la transition de la nature
(guerre) à la culture (paix) ».
Ensuite la révélation d'une certaine
maturité a notamment aboutit à l'issue d'une lente mais
réelle évolution des mentalités à condamner
<< des relations dominées par les forces armées,
à l'interdiction du recours à la force, à l'obligation de
résoudre pacifiquement les différends ». Cela permet de
montrer l'obligation qu'ont les parties en conflit de tout mettre en oeuvre
pour solutionner leur différend par des moyens de règlement
pacifique.
En réalité, la paix est possible dans la mesure
où c'est dans la tête des hommes que naissent les conflits alors
c'est aussi dans leurs têtes qu'il faudra leur faire comprendre que la
guerre est nuisible et qu'ils n'ont rien à gagner au contraire ils ont
tout à perdre surtout si l'on prend le cas d'un pays où on se
fait la guerre pour prendre le pouvoir et à l'issu de cette guerre qui
gouvernera-t-on si l'on décime toute la population civile ? C'est
là la question que ces dirigeants politiques et chefs de guerre devront
se poser et dès lors qu'ils trouveront la réponse, ils
déposeront automatiquement les armes sans qu'on leur en demande si
toutefois ils sont motivés à faire sortir leur pays du marasme
économique car un pays en conflit a beaucoup à perdre qu'à
gagner sachant que les investisseurs et bailleurs de fond vont lui tourner le
dos pour la bonne et simple raison que l'environnement n'est pas propice aux
investissements. C'est pourquoi la création dans un espace
pacifié et propice est nécessaire pour attirer les capitaux
étrangers et ainsi développer le pays d'autant plus qu'au sortir
d'un conflit le pays doit fournir un effort monstre pour relancer son
économie.
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L'évolution du droit international repose de nos jours
aussi bien sur la coutume que sur la pratique des relations entre les Etats. Le
processus de formulation des normes internationales est donc un mouvement
continu qui doit tout d'abord tenir compte de la réalité des
relations internationales. Le rôle du droit international sera alors de
s'assurer qu'un contrôle puisse être exercé face à
ces nouvelles règles, tout particulièrement lorsque celles-ci
concernent le domaine délicat de l'emploi de la force armée. De
ce fait, les acteurs désirant employer la force pour régler leur
différend doivent au minimum respecter ces règles
édictées et en ce sens le respect des droits de l'homme semble
s'imposer non seulement à eux mais aussi au sein de la
société internationale.
131 P.Y. CHICOT, op cit
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Pour finir, nous dirons que l'adage << si vis pacem
para bellum » qui a tant déterminé bon nombres de
stratégies de défense semble bien dépasser et que les
hommes doivent maintenant vivre dans un espace pacifié et avoir des
relations plus amicales que belliqueuses tout ceci reposant sur leur simple bon
vouloir. Ainsi donc sans risque de nous tromper, nous pouvons affirmer de
concert avec P.Y. CHICOT à défaut de le plagier qu'il convient
d'opposer à cet adage << une sorte de « dictature »
du droit, qui laisse une large place au règlement pacifique des
différends dont l'un des socles est la promotion de la justice
internationale ».
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