WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les forces armées camerounaises face aux enjeux militaires dans le golfe de Guinée: le cas du conflit de Bakassi

( Télécharger le fichier original )
par Ernest Claude MESSINGA
Université de Yaoundé II-SOA - Master en science politique 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

I.1.2- Les forces armées comme outil de protection des intérêts

A l'observation de la politique d'expansion coloniale du second empire, les forces armées renforçant les installations françaises de Saint Louis au Sénégal avaient pour mission de les défendre le plus énergiquement possible contre toute forme d'attaque. De même, l'histoire des deux grandes guerres mondiales illustre à suffisance le rôle majeur joué par les militaires dans la protection des intérêts français, anglais, allemands, italiens, etc. (Mvié Meka 2000 : 15-16).

Comme pendant la guerre de 1939-1945 et tout particulièrement avec l'appel du 18 juin 1940 du Général de Gaulle à Londres, de septembre 1939 à mai 1940, la France utilisera les troupes coloniales, la « force noire », pour défendre ses positions et reconquérir son territoire. Cette armée noire permettait de compenser le déficit numérique de l'armée face à ses adversaires réels, dont l'Allemagne. Sur le plan strictement militaire, elle s'impliquait pour la nécessité de la défense du territoire métropolitain. C'est dans les « forces intactes » de l'empire que dès le 18 juin 1940, le général de Gaulle déclare puiser la confiance en sa lutte et d'après le colonel Leclerc, le Cameroun fut le centre de l'initiative de la libération de la France en 1940 (Mvié Meka 2000 : 23-25). L'on peut aussi évoquer la mobilisation des forces armées camerounaises pour la protection de leur territoire envahi par les troupes armées nigérianes en décembre 1993 (Mouelle Kombi 1996 : 107).

I.1.3- Les forces armées comme outil de conquête, d'émancipation et d'administration

Elie Mvié Meka (2000) nous rappelle l'occupation totale du territoire algérien en 1869 qui sera placé sous l'autorité du ministre de la guerre par la légion étrangère créée le 10 mars 1834 pour servir hors du royaume. Dès 1841, les deux régiments, tour à tour, construisent les routes, des ponts tout en poursuivant en même temps l'entreprise de pacification de Kabylie, finalement acquise par le Général Mac Mahon en 1857. L'officier colonial ici est l'homme à tout faire. Il

doit « concevoir, arbitrer, gérer, rendre justice, ouvrir les routes, fonder les marchés, créer de nouvelles ressources de richesses » (Mvié Meka 2000 : 17).

Encore en 1881, le Colonel Dodds à la tête de trois milles hommes équipés d'armes modernes et de balles explosives occupe Abomey. En 1882, les légionnaires s'engagent à Dahomey contre le roi Behanzin, puis au soudan et à Madagascar. On assistera alors à l'écrasement de la mutinerie des tirailleurs sénégalais au camp de Thiaroye, les massacres de Sétif en Algérie, la répression de Madagascar au nom du monopole de la violence légitime au sens wébérien (Mvié Meka 2000 : 17-18).

De même en Afrique noire, il nous fait état de cette mission de la France sur les « terres nouvelles » assimilées à un acte de délivrance des vielles oppressions, du sous développement matériel, des épidémies et des maladies endémiques, des antiques tyrannies de la traite négrière. Ainsi, le militaire français aurait aidé le politique à briser « les fers, dénouer les liens, à promouvoir l'épanouissement », car dépositaire de certaines valeurs d'humanité, d'humanisme et de civilisation. Pour ce faire, « les chevaliers de la civilisation et du progrès » s'employèrent à mater les grandes figures de la résistance africaine tels que LatDyor, Amadou fils de El Hadj Omar, roi Toucouleur, Samori, Rabah... (Mvié Meka 2001 : 17-19).

Par ailleurs, l'armée peut aussi être considérée d'après Kounou (2003) comme un instrument de « modernisation » et du développement. L'instrument militaire est présenté ici comme un rempart contre les désordres sociaux, un appareil organisé en vue de la modernisation et la stabilisation de la société ; une force ultime d'appoint et de réserve à laquelle on pourrait faire appel ou qui pourrait prendre le pouvoir pour prévenir la subversion ou un affrontement total de l'ordre politique ; la seule force organisée pouvant jouer un rôle au premier plan dans la modernisation et le développement des Etats indépendants (Kounou 2003 : 138-139). Tel est le cas du génie militaire au Cameroun qui a, à son actif plusieurs investissements (routes, ponts etc.).

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault