II.3- A-t-elle été une source permanente de
renseignements et de matériels d'appoint en urgence pour le Cameroun
?
Lors des incidents de 1981 entre le Cameroun et le Nigeria sur
la surface maritime de Bakassi où le Nigeria avait perdu 5 soldats
après les tirs de feu camerounais, l'on n'est pas arrivé à
un conflit ouvert malgré l'état d'alerte grâce à
l'implication française. La France, après avoir livré des
armes et munitions au Cameroun, mobilisera ses avions de combat basés au
Gabon ainsi que d'autres appareils en veille à Bouar en
République Centrafricaine. Cette diplomatie coercitive de la France
avait contribué à dissuader le Nigeria (Onana Mfege 2004 :
88-89).
Cela ne fut pas le cas lors des escarmouches de février
1994 à 1996 entre soldats nigérians et camerounais dans la zone
maritime querellée. Malgré le
positionnement temporaire à Douala (Cameroun) en 1994
de deux hélicoptères PUMA et des Commandos Parachutistes
français dans le souci d'élaborer une gesticulation (Dumoulin
1997 : 21), la France s'est limitée à livrer quelques
informations à l'Etat Major de guerre camerounais dirigé par le
Commandant de l' «Opération Delta ». Ces renseignements ont
permis aux forces camerounaises d'être au parfum des manoeuvres du camp
adverse et de pouvoir déjouer toute offensive (Onana Mfege 2004 :
91).
Au-delà de ces renseignements, la France a
contribué matériellement en livrant quelques armes et munitions
aux forces camerounaises. Elle a également contribué à la
préparation et à l'équipement du Bataillon Spécial
Amphibie camerounais composé de fusiliers marins commandos. Ce bataillon
a bénéficié d'un matériel leur permettant de
manoeuvrer dans la mangrove d'après les sources militaires
camerounaises.
Mais d'après les autorités militaires
camerounaises, l'aide de la France n'a pas été à la
hauteur de leurs attentes. Conformément aux accords, la France devait
aider le Cameroun à rétablir sa souveraineté sur la
presqu'ile de Bakassi à travers un renfort en ressources humaines et
matérielles. La France ne pouvant pas aller à l'encontre de ses
intérêts, s'était contenté de simuler une
participation aux cotés du Cameroun.
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