II.2.4- La résolution des conflits
armés
La résolution de la plupart des conflits dans le monde
s'est toujours faite par l'intervention d'un tiers. L'efficacité de
l'intervention d'un tiers dépend de la distance rationnelle entre
l'arbitre du conflit et les parties qui s'affrontent. Plus cette distance est
grande, plus le règlement sera respecté (Caplow et Vennesson 2000
: 206). D'après ces derniers, le style de règlement peut aller de
la pacification amicale, jusqu'à la médiation, l'arbitrage, la
décision de justice et la pacification répressive. De même,
pendant presque deux siècles, la communauté internationale s'est
efforcée d'imposer des modes de résolution des conflits notamment
:
- La médiation par un Etat neutre, comme le
règlement de la guerre Russojaponaise par les bons offices des
Etats-Unis ;
- L'intervention active d'un Etat neutre, comme l'intervention
navale américaine au nom de l'Irak au cours de la guerre Iran Irak ;
- La médiation par un consortium d'Etats, le Conseil
Européen a fonctionné ainsi tout au long du XIX siècle
;
- La médiation par une organisation internationale
comme lorsque la société des Nations est parvenue à mettre
fin à la petite guerre entre la Grèce et la Bulgarie en 1925 ;
- Une intervention armée par une organisation
internationale, comme quand les Nations Unies se sont impliquées dans la
guerre du Katanga ;
- Un processus légal, comme dans le règlement
des disputes à propos de la pêche et d'autres sujets mineurs par
la Cours Internationale ou la Cours Permanente de Justice Internationale (CPJI)
;
- L'intervention diplomatique par des États tiers,
comme dans les nombreuses crises de sécession des colonies espagnoles en
1821 jusqu'à la guerre de balkans dans les années 1990 (Caplow et
Vennesson 2000 :206- 207).
Bien que ces méthodes aient occasionnellement
réussi à prévenir ou à mettre fin à la
guerre, elles ont souvent échoué, et parfois de manière
désastreuse.
L'intervention d'un État tiers dans un conflit entre
l'Autriche et la Serbie a contribué au déclenchement de la
première guerre mondiale ; les vains efforts de la Société
des Nations pour arrêter l'invasion de la Mandchourie par le Japon et
l'invasion de l'Ethiopie par l'Italie ont favorisé le
déclenchement de la seconde guerre mondiale (Caplow et Vennesson 2000 :
207). Pour éviter les probables échecs de ces modes de
résolution des conflits en aval, il serait mieux de veiller au maintien
de la paix en amont. Caplow et Vennesson propose comme mécanismes de
maintien de la paix : la diplomatie, le commerce et la finance internationale ;
le processus de civilisation de Norbert Elias ; l'intégration
régionale, fusion et fissions nationales ; la dissuasion
nucléaire (Caplow et Vennesson 2000 : 207- 224).
In fine, les conflits armés africains sont le reflet
des contradictions de l'expansion du capitalisme. Ce sont les conflits
ethniques et politicoéconomiques. Mais, contrairement à ceux qui
pensent que ces conflits africains sont généralement ethniques,
ils nous semblent plutôt fondamentalement économiques (recherche
des richesses à l'instar du pétrole, matières
premières...) et politiques (volonté annexionniste du Nigeria).
Ces conflits généralement économiques ont souvent pour
masque le caractère oripeau ethniciste. Que retiendrons-nous de la
coopération militaire internationale dans notre travail ?
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