CONCLUSION
Les problèmes de sécurité relatif au
nouveau contexte géopolitique constituent la préoccupation
principale de tous les gouvernements du monde en général,
africain et camerounais en particulier à côté de ceux du
développement. La première réponse est sans doute
répressive et curative à travers le contre terrorisme
animé par la mise en place d'un système antiterroriste entretenu
par la collaboration civilo-militaire et soutenue par une économie de
défense. La deuxième réponse devrait être
préventive c'est-àdire commencer par prêter une oreille
attentive aux différentes revendications et y apporter des solutions,
fruits de la gouvernance démocratique.
97 Cameroun Tribune N°9955/5556 du 26 Mai 2009
CONCLUSION GÉNÉRALE
Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces
à la sécurité : d'une Armée « de garde »
vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010
Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces
à la sécurité : d'une Armée « de garde »
vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010
Dans un contexte international marqué par
l'évolution des guerres classiques aux guerres asymétriques, une
question s'imposait celle de savoir si les Forces Armées camerounaises
conçues pour les menaces classiques sont à même de
continuer à assurer la sécurité nationale ? Partant de
l'hypothèse selon laquelle les Forces de Défense camerounaises ne
sont pas assez outillées pour venir à bout de cette menace en
dehors d'une modification de leur cadre d'action, cette étude
menée à l'aune de l'analyse systémique nous nous a permis
de confirmer cette hypothèse.
Traditionnellement conçues pour neutraliser la
rébellion des indépendances, les Forces Armées
camerounaises à l'image de celles du reste du monde sont
constituées des unités classiques telles la Gendarmerie
Nationale, l'Armée de Terre, l'Armée de l'air, la Marine et la
Police Nationale chargées des missions de défense et de
sécurité sous une politique purement défensive et
dissuasive reposant sur la défense populaire définie par HAMADOU
AHIDJO et poursuivie par son successeur Paul BIYA, chefs suprêmes des
Armées et Chefs de l'Etat. C'est ainsi qu'elles ont pu venir à
bout de la rébellion, des putschistes du 06 avril 1984, des Forces
Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces
à la sécurité : d'une Armée « de garde »
vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010
Armées nigérianes désireuses de remettre
en cause la souveraineté camerounaise sur la presqu'île de
Bakassi, souveraineté rétablie de juré par la CIJ.
La manifestation des nouvelles menaces à travers les
exactions des coupeurs de routes dans le « Grand Nord » et des
pirates de mer dans le Nord Ouest et Sud Ouest Cameroun et la volonté de
la haute hiérarchie d'y faire face va provoquer le lancement du grand
chantier de modernisation en 2001 initié à travers la
création des unités spéciales le Bataillon d'Intervention
Rapide (BIR), le Groupement Polyvalent d'Intervention de la Gendarmerie
Nationale (GPIGN), des unités anti-terroristes, et tout récemment
le BIR DELTA chargé de mettre hors d'état de nuire les «
architectes de l'insécurité ». La disparité de
l'ennemi va commander une redéfinition du cadre d'action des Forces
Armées qui mutera de la défense ferme sans idée de recul
à l'offensive c'est dire le droit d'attaque et de poursuite.
Désormais, les hommes en armes ont le droit de poursuite, le droit de
mener des actions offensives, des actions préventives nourries par un
important service de renseignement pouvant être amélioré
à travers la création d'un Ministère de
l'Intérieur, l'offre de la Formation commune de base à tous les
bacheliers.
Mais, ces réformes des systèmes de
défense observées à l'échiquier international
n'épargne aucune partie du monde du vent de l'insécurité,
aucun Etat, même pas la première puissance militaire mondiale
encore moins le Cameroun limité dans son élan de modernisation
par la crise économique. Nous en voulons pour preuve la nième
attaque des banques98
98Dans la nuit du Vendredi 18 Mars à 23
heures, les ravisseurs une vingtaine embarquée dans une demi-dizaine de
pirogues à moteur accostent sur le Wouri. Puis, engagent une progression
à pied sur leur cible Ecobank de Bonaberie située au lieu dit
« Quatre étages ». Une fois sur les lieux, ils vont ouvrir le
feu sur les vigiles, exploser le mur du coffre fort à l'aide d'une
grenade. Bilan : 5 morts sur le carreau et une importante somme d'argent
emporté. Mais, ces derniers seront suivi jusqu'à leurs
embarcations par les Forces camerounaises, et rattrapés plutard par le
BIR DELTA sur les eaux camerounaises.
Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces
à la sécurité : d'une Armée « de garde »
vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010
par des pirates de mer donnant l'impression que le
problème d'insécurité reste intact au Cameroun. Face aux
insuffisances du contre terrorisme, une action curative assurée par une
économie de défense, nous pensons qu'il faut associer une action
préventive à savoir la gouvernance démocratique. Nous
pouvons ainsi dire sans risque de nous tromper que la mise à mal de
l'insécurité passe par une action couplée
c'est-à-dire préventive et curative ou
politico-stratégique. L'action préventive ou politique
étant la gouvernance démocratique c'est à dire la
satisfaction des besoins humains catalyseurs des actes terroristes à
travers une meilleure considération socioculturelle, et l'action
curative ou stratégique c'est à dire une réponse militaire
menée par des Forces anti-terroristes. Ces Forces anti-terroristes de
préférence de nature civilo-militaires soutenues par une
économie de défense garante de la sécurité
budgétaire et par ricochet de la sécurité nationale.
|