IV- LA GOUVERNANCE DÉMOCRATIQUE
Parler de gouvernance démocratique dans les
problèmes de sécurité nous conduit au dépassement
de la « vision classique » de la notion de Sécurité.
Elle ne se résume plus uniquement à la sanctuarisation des
frontières, elle ne relève plus de la seule compétence des
Forces de Défense, il faut désormais intégrer la notion de
« sécurité humaine » en ceci que l'être humain
devient le centre de toutes les préoccupations d'après John
BURTON dans son ouvrage The theory of needs.
Pour lui, l'homme a des besoins fondamentaux pour lesquels il
recherche satisfaction. Ils sont de plusieurs ordres : biologique,
matériel, affectif. L'insatisfaction de ces besoins entraîne une
rupture de l'équilibre chez l'homme et par conséquent devient
source de frustration qui alimentera plus tard des soulèvements, des
révoltes, des actes de violence,
voire terroristes traduisant la nouvelle réalité
internationale d'oül'invocation de la gouvernance
démocratique qui à partir de sa définition se
présente comme un rempart à l'insécurité nationale
et internationale.
1) LA GOUVERNANCE DÉMOCRATIQUE COMME
MODALITÉ
DE RÉPARTITION ÉQUITABLE DES RESSOURCES
Selon l'approche française, la gouvernance
démocratique est entendue comme un « art de gouverner, en
articulant la gestion des affaires publiques à différentes
échelles de territoires, en régulant les relations au sein de la
société et en coordonnant l'intervention des multiples acteurs
». La gouvernance s'impose à la fin des années quatre-vingt
par le biais de sa déclinaison gestionnaire : la « bonne
gouvernance » ou « bonne gestion des affaires publiques ». Son
objectif est de conduire des réformes économiques dans des
conditions de stabilité politique et de lutter contre la corruption.
L'acception de la « bonne gouvernance » se développe ensuite,
prenant en compte le mode d'élaboration et de mise en oeuvre des
politiques avec la participation des acteurs.
Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces
à la sécurité : d'une Armée « de garde »
vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010
D'après une approche intégrée, l'objectif
est de prendre en compte la complexité des enjeux attachés
à l'action publique afin de lutter plus efficacement contre la
pauvreté, dans une perspective de développement humain durable.
C'est pourquoi la France promeut dans sa stratégie
interministérielle adoptée en décembre 2006, une
conception extensive et dynamique de la gouvernance :
Elle dépasse la question des institutions ou des formes
du gouvernement ; Elle renvoie au processus décisionnel au sein de tous
les groupements sociaux ;
Elle inclut non seulement tous les acteurs (institutions,
secteur privé, société civile, etc.), tous les
échelons (du local au global), tous les champs (politique,
économique, social, culturel, etc.) et la question de la
sécurité mais, qui plus est, leurs interactions dans sa
définition même.
La gouvernance peut également être un
processus. Il s'agit donc d'aider une société
à repenser son propre mode de gestion et les modalités de
gouvernance les plus adaptées aux défis qu'elle rencontre
:
En favorisant la participation des acteurs à leur
définition, mise en oeuvre et évaluation, garante de la
légitimité et de l'efficacité des politiques de
gouvernement ;
Dans le respect des valeurs universelles et fondatrices de
l'idéal démocratique reconnues par les conventions et accords
internationaux.
Cependant, comme le souligne fort opportunément
Monsieur KOFI ANAN « Il n'existe pas de modèle unique de
gouvernance démocratique. Ce qui marche pour la Norvège ne marche
pas nécessairement pour la Namibie ou le Népal. La ligne de
départ n'est pas non plus la même pour tous. Certaines nations
parties d'un régime totalitaire ou d'une économie à
planification centrale sont en pleine transition. D'autres se relèvent
d'un conflit. D'autres encore ont une économie prospère, voire un
gouvernement
Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces
à la sécurité : d'une Armée « de garde »
vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010
compétent, mais sans avoir nécessairement
trouvé le chemin de la démocratie. »96
|