d) LES FORCES ARMÉES COMME OUTIL DE CONTROLE DE
L'ORDRE PUBLIC
Ce rôle, est illustré par de nombreuses
interventions militaires enregistrées avant et après les
indépendances africaines. En 1954, vingt milles légionnaires
viennent en appui aux opérations de maintien de l'ordre
Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces
à la sécurité : d'une Armée « de garde »
vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010
à la suite des troubles déclenchés en
Algérie. Nous avons les interventions des Forces françaises
pré positionnées en Afrique pour maintenir au pouvoir les
présidents Léon MBA et MOBUTU, respectivement au Gabon en
février 1964 et au Zaïre en 1977 et plus tard en 1978. Ce processus
de contrôle pouvait parfois participer de la déstabilisation
d'autres souverains jugés peu contrôlables, peu scrupuleux du
respect des droits de l'homme et gênant pour la coopération
française en Afrique. Ce fut le cas du Maréchal Bokassa en R.C.A.
par l'Opération Barracuda en 1978. La France, par ces interventions,
contrôle la politique de son pré carré afin de maintenir
son influence, car d'après le régime de Vichy, « l'atout
impérial est la dernière chance de la France » (Messinga
2007 : 20).
Aussi, les Forces Armées sont les garants de la loi et
du « maintien de l'ordre », constituent un appareil d'encadrement et
de contrôle du processus d'accumulation du capital. L'instabilité
politique qu'on observe dès le milieu des années 1960 et qui va
s'accentuant au cours de la décennie 1970, oblige la recherche à
se concentrer non plus sur les conditions de la modernisation, mais bien sur
celles de l'ordre et de la stabilité politique. Ainsi, l'Armée
sera appelée à réprimer les troubles sociaux ou l' «
agitation communiste » et bientôt « la menace terroriste
». Pour les théories de la mouvance dialectique historique, les
interventions militaires doivent être comprises comme des tentatives
visant à déstabiliser la situation pour le capital
métropolitain, et dans une certaine mesure pour le capital national ;
sans que cela soit pour autant mécanique dans tous les cas de figure.
Les Armées néocoloniales sont devenues au fil des ans des
complexes organisations dédiées à la production d'un
surplus de force et de sécurité (Messinga 2007 : 20).
e) LES FORCES ARMÉES COMME OUTIL
DIPLOMATIQUE
« Instrument du politique » au sens de Clausewitz,
Elie MVIE MEKA pense que le militaire a toujours joué un rôle
considérable dans la
Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces
à la sécurité : d'une Armée « de garde »
vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010
gestion des relations internationales au sein des grandes
puissances, à l'instar de l'expédition britannique qui fut
à l'origine des incidents de Fachoda en 1898 ; du partage du Cameroun
par les généraux DOBELL français et AYMERICH anglais qui
fut entériné par leurs Etats respectifs d'après Engelbert
MVENG ; de la mission de ralliement au Cameroun en 1940 du Colonel LECLERC,
signé du général de GAULLE faisant de lui son
représentant dans toute négociation. Sa lettre de mission
signée du Général de Gaulle précisait qu'il devait
« représenter le Général de Gaulle dans toute
négociation qu'il pourrait y avoir lieu, d'engager ou d'accepter, dans
toute déclaration qu'il pourrait y avoir lieu de faire, dans toute
initiative qu'il pourrait y avoir lieu de prendre, en vue d'amener tout ou
partie des colonies à se joindre au Général de Gaulle pour
refuser l'exécution des armistices et continuer la guerre contre les
Allemands et les Italiens ». Aussi, « Établir et maintenir la
liaison avec les autorités britanniques de Gambie, Sierra Léone,
Gold Coast, Nigeria et éventuellement avec d'autres autorités
étrangères dans la protection des intérêts
français » (Messinga 2007 : 24).
|