CHAPITRE I :
LES BASES CONCEPTUELLES DU DEBAT SUR DES FORCES
ARMÉES, LA SÉCURITÉ ET
LES NOUVELLES MENACES : ÉTAT DE LA
QUESTION
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Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces
à la sécurité : d'une Armée « de garde »
vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010
Afin de mieux cerner notre objet d'étude relatif
à l'action des Forces Armées camerounaises face aux nouvelles
formes de menaces à la sécurité, il convient de tabler
d'abord sur les dimensions théoriques y relatives (I), avant de
procéder à leur circonscription afin de lever tout
équivoque (II).
I- PRÉCISIONS CONCEPTUELLES ET
THÉORIQUES
Tout exercice scientifique a pour préalable
l'étude théorique des concepts clés de l'objet
d'étude. Les principaux concepts de notre travail sont : les Forces
Armées, les nouvelles menaces et la sécurité.
1) LES FORCES ARMÉES
Tout État indépendant et souverain, à
l'exception de certains au statut particulier (Vatican, suisse etc.), dispose
de Forces Armées de défense. De fait, les Armées sont
restées pendant longtemps le symbole premier de la souveraineté.
Elles sont au service de la Nation. Elles sont le « bras armé
» En France, hormis quelques exceptions notables, les
sociologues n'ont guère estimé que l'Armée
était une institution aussiessentielle que la famille,
l'école, l'entreprise, l'État, la religion ou la
science. Mais l'Armée tient une place essentielle au
coeur de l'État. Elle est un acteur majeur de la politique
extérieure (domaine réservé). Elle peut dimensionner,
déstabiliser ou stabiliser tout État. Ainsi, cette
dernière peut être un instrument de « puissance » et de
« grandeur » ; un outil de protection des intérêts ; un
outil de conquête, d'émancipation et d'administration ; un outil
de contrôle ; un outil diplomatique ; un outil de l'humanitaire (Messinga
2007 : 16).
a) LES FORCES ARMÉES COMME INSTRUMENT DE
« PUISSANCE» ET DE «GRANDEUR »
La puissance et la grandeur américaine et française
se mesure fondamentalement à l'aune de leurs Armées respectives.
L'intervention
Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces
à la sécurité : d'une Armée « de garde »
vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010
libératrice du Koweit en 1990, la chute du
régime de Sadam en 2006 mises à l'actif des Forces Armées
américaines contribuent à la construction de la puissance
américaine. La gestion d'autres entités autonomes et souveraines
par les Etats-Unis à travers leurs Armées qui font et
défont des régimes politiques, n'est rien d'autre qu'une marque
de la toute puissance américaine. Ils restent les gendarmes du monde,
les garants de «leur ordre international » grâce à cet
outil de répression au service du politique.
De même, le rayonnement de la France sur la scène
internationale est du en grande partie par l'oeuvre de son Armée,
instrument du politique lorsqu'on se rappelle du rôle joué par
cette dernière pendant la colonisation. Pour Jules Ferry, l'expansion
coloniale menée par les Forces Armées est « un instrument
décisif de grandeur et de puissance ». De même, pour
permettre à la France de rester une puissance malgré la faiblesse
de ses moyens, le Général de Gaulle décidera de placer les
anciennes colonies au service de la défense, du développement et
du rayonnement international de la France. Au lendemain des
indépendances, la coopération militaire sera l'ultime
élément du maintien de l'influence française en Afrique
noire. De Gaulle considérait ces militaires français comme
dernier le moyen dont disposait la France pour préserver ses
intérêts et garder son influence lui permettant de rayonner sur le
plan international (Messinga 2007: 17).
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