5- LES RÉVENDICATIONS SOCIALES DE FEVRIER 2008
Après les années de braise de la fin de la
décennie 80, l'on a connu la vie chère, les manifestations, les
casses, les incendies, les violences et répressions, la mort et
désolation dans les différentes villes camerounaises. Tout est
parti d'un mot d'ordre de grève de syndicats nationaux de transporteurs
urbains et interurbains. Ils se plaignaient des difficultés relatives
aux conditions de l'exercice de la profession de conducteur de taxi, de moto et
autres ; notamment l'augmentation des prix des carburants à la pompe.
Une pratique conforme à la loi, dont l'objectif est d'essayer d'arracher
des concessions au gouvernement qui n'avait pas fermé les voies du
dialogue. Prenant prétexte de ces négociations qui savent
s'accommoder de longueurs voire de rebuffades, des jeunes «
manipulés » ont pris le contrôle de certains arrondissements
de Douala aux premières heures du 25 février. Ils ont
continué à tisser la toile de la violence à travers le
pays, touchant 31 villes tuant 40 personnes dont 30 dans le littoral.
Même Yaoundé la capitale, inattaquable pendant les années
de braise n'a pas été épargnée. Ses habitants
surpris et choqués ont assisté impuissants à la furie de
casseurs et pilleurs. Les Forces de sécurité policiers et
gendarmes interviennent avec des camions à eau, gaz lacrymogènes
et tirs de sommation pour disperser les manifestants, les jeunes
répliquant avec des cailloux et gourdins. Un grave acte de provocation
qui a amené le chef de l'Etat à sortir de sa réserve et
à avertir que le désordre ne passera pas à travers une
déclaration forte le 27 février, « Tous les moyens
légaux seront mis en oeuvre pour que force reste à la loi
».
La fermeté du chef de l'Etat couplée à la
descente sur le terrain de renforts des Forces Armées en l'occurrence le
Bataillon d'Intervention Rapide (BIR) a permis d'interpeller et de mettre
à la disposition de la
Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces
à la sécurité : d'une Armée « de garde »
vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010
justice de nombreux fauteurs de troubles et, ce faisant, de
restaurer la paix sur l'ensemble du territoire national50.
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