2) LA DYNAMIQUE DES RIPOSTES DES FORCES
CAMEROUNAISES ET LEURS EXPERIMENTATIONS
Face aux différentes hypothèses d'attaques, les
Forces Armées camerounaises ont défini les réponses
possibles (a) observées lors conflits nationaux (b).
a) LES RIPOSTES POSSIBLES DES FORCES CAMEROUNAISES
Compte tenu des hypothèses formulées sur
l'agresseur potentiel, la doctrine d'emploi des Forces repose sur le concept
d'une « défense ferme
Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces
à la sécurité : d'une Armée « de garde »
vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010
du sanctuaire national ». Elle suppose une «
riposte immédiate » aux frontières. Elle exclut
toute idée d'« attaque préventive ».
En vue d'affaiblir et de disloquer le dispositif ennemi, la
manoeuvre à mener consiste à détruire immédiatement
le 1er échelon et à traiter simultanément en
profondeur, y compris en territoire, le deuxième échelon et les
objectifs stratégiques adverses. L'exécution de cette manoeuvre
implique :
- La mise en place d'un système de renseignements
performant ;
- L'organisation d'un système efficace de surveillance
permanente et de défense des frontières et du territoire ;
- L'inviolabilité des points sensibles prioritaires
camerounais ;
- La rationalisation des capacités des Forces de
Défense militaire camerounaises qui doivent être :
· Suffisantes pour être crédibles ;
· Mobiles pour diminuer le temps de réaction ;
· Bien équipées et bien
entraînées pour être en mesure de remplir efficacement leurs
missions.
Ce concept d'emploi des Forces inclut en outre :
- Des opérations pour reconquérir
immédiatement le terrain perdu ; - Le contrôle des espaces
maritimes vitaux ;
- La neutralisation de l'ennemi infiltré ou
parachuté.
Il requiert la capacité à réagir
rapidement et fait appel aux efforts de toute la nation pour éviter une
pénétration de l'agresseur en territoire camerounais. «
Une défense totale, résolue, menée avec foi et
appuyée sur une résistance populaire vise à refuser tout
fait accompli, remet en cause l'espoir d'une victoire facile de l'agresseur et
donne au gouvernement la liberté d'action dont il a besoin pour mettre
un terme à la guerre » (Ela Ela 2000 : 237-238).
Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces
à la sécurité : d'une Armée « de garde »
vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010
b) LES FORCES ARMÉES CAMEROUNAISES A
L'EPREUVE DES FAITS
Les Forces Armées camerounaises ont, très
tôt, fait face aux épreuves de la guerre. A leur création,
le 11 Septembre 1959, elles héritent d'une rébellion armée
dans le pays Bassa (Sanaga-Maritime) ou son leader, Um Nyobe, s'est
réfugié après le décret d'interdiction de son
mouvement politique l'Union des Populations Camerounaises (UPC) le 13 Juillet
1955. Les autres épreuves majeures de force dont ont fait face les
Forces Armées camerounaises sont la tentative du coup d'Etat du 06 Avril
1984, des différents incidents frontaliers de 1981 et 1996 entre le
Cameroun et le Nigéria sur la presqu'île de Bakassi, les
revendications sociales de février 2008.
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