3.1.2.2Données concernant la pratique du
métier
Pour comprendre comment la pratique du métier peut
être liée à l'engagement ou le désengagement des
enseignants, les interviewés devaient répondre à quatre
questions. La première concerne les méthodes, les outils et le
genre d'activités utilisés au sein de la classe. 50% des
enquêtés on répondu qu'ils n'utilisent pas une seule
méthode mais des méthodes diverses, 37,5% Disent utiliser les
méthodes traditionnelles. Mais alors que l'approche par
compétence, qui est l'approche adoptée par le ministère de
l'éducation, est sensée être implémentée dans
le lycée public, seulement 12% disent l'adopter. Quant aux outils
utilisés, 62,5% disent utiliser des outils traditionnels : tableau noir,
craie et livre scolaire. 31,25% affirment utiliser ces mêmes outils
traditionnels avec une utilisation sporadique de la télévision et
des présentations effectuées par les élèves. Les
outils technologiques ne sont utilisés que par 6,25% des enseignants
interviewés. Cependant, 80% des enseignants dont l'ancienneté
varie entre 5 et 10 ans sont plus favorables à des méthodes
actives qui centrent l'apprentissage sur l'apprenant en utilisant l'approche
par compétence ou l'approche communicative contre seulement 36% des
enseignants anciens (entre 15 et 20 ans) qui disent essayer
d'implémenter parfois ces méthodes mais sans conséquence
à cause d'une absence d'outils éducatifs.
La deuxième question se focalise sur les
évolutions dans la pratique du métier et ce que les enseignants
en pensent. 85% des interviewés disent ne pas utiliser les
méthodes nouvelles, dites actives, et les nouvelles technologies de
l'information et de la communication contre 12% qui affirment les utiliser sur
une initiative personnelle. Cependant, seulement 25% pensent que ces outils et
évolutions sont sans valeur ajoutée alors que 75% disent ne pas
les utiliser parce qu'elles sont inutilisables dans la classe Marocaine
(absence d'équipement, trop d'élèves dans la classe,
parfois pas d'électricité...)
La troisième question se rapporte aux sentiments de
renouveau ou de lassitude dans la pratique du métier. Il ya 68,75%
d'enseignants qui disent sentir une lassitude parce que les pratiques sont
répétitives et le travail n'est pas conséquent, contre
18,75% qui avancent qu'il ya renouveau parce qu'ils varient leurs pratiques,
implémentent parfois des innovations, et sont de plus en plus
enthousiastes. Il reste que 12,5% des enquêtés sentent parfois un
renouveau et parfois une lassitude dépendant des situations
d'enseignement.
Il est important de noter que la pratique du métier
ainsi que le sentiment qu'éprouvent les enseignants vis-à-vis
cette pratique se fait différemment suivant l'ancienneté comme le
montre le tableau suivant :
ancienneté
|
Méthodes actives
|
Utilisation des supports et outils technologiques
|
Lassitude
|
Enseignants entre 5-10 ans
|
40%
|
0%
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80%
|
Enseignants entre 10-15
ans d'ancienneté
|
50%
|
50%
|
50%
|
Enseignants entre 15-20 ans
|
22,22%
|
11,11%
|
66,66%
|
Les enseignants qui éprouvent le plus de lassitude 80%
(Enseignants entre 5-10 ans) sont ceux qui n'utilisent aucun support
technologique malgré le fait que 40% d'entre eux confirment utiliser des
méthodes actives. Par contre, les enseignants qui ressentent le moins de
lassitude 50% (Enseignants entre 10-15 ans) sont ceux qui utilisent les
méthodes actives et les outils technologiques à 50%.
Comment pouvoir améliorer vos pratiques ? Est
la dernière question qui se rapporte à la pratique et qui a comme
but de faire ressortir ce que les enseignants pensent primordial à
l'amélioration de la pratique. 50% annoncent que la formation continue,
l'autoformation et les mises à jour sont essentielles à une
éventuelle amélioration de la pratique du métier. 25%
pensent que l'amélioration de l'infrastructure du lycée publique
est vitale pour un perfectionnement des pratiques d'enseignement. 18,75%
pensent que le fait de nouer des relations avec les élèves, les
parents, les collègues et la société civile
améliorera la pratique, alors que 43,75% penchent vers une
amélioration qui vise un curriculum approprié et une
intégration des dispositifs innovants. La réduction du nombre
d'élèves dans la classe et l'allègement de la charge
horaire de l'enseignant semblent être les éléments qu'il
est indispensable de traiter pour 37,5% des enquêtés.
L'implication de l'enseignant dans les prises de décisions
éducatives est considérée comme étant indispensable
pour des pratiques mélioratives pour 12,5%. Mais ce sont les conditions
matérielles et morales de l'enseignant
qui sont, selon les interviewés, à la base d'une
amélioration de la pratique puisque 75% d'entre eux ont focalisé
ce point.
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