Chapitre II
Les effets des IDE sur la croissance de la
zone Med
Section 1 : Revue de la littérature sur
différents effets des IDE dans les pays en
développement
La littérature traitant de l'impact des IDE sur la
croissance notamment celle des pays en développement est
particulièrement abondante. Ces travaux s'intéressent aux impacts
d'ordre macroéconomique, ils ont parfois plus précisément
porté sur les inégalités, et récemment, sur la
réduction de la pauvreté. Actuellement, les économistes
tendent à reconnaître un effet global positif des IDE sur la
croissance des pays en développement mais avec des nuances souvent
importantes. (Mainguy, 2004)
L'impact des IDE sur la croissance sera donc dépendant
des interactions qui se développeront (ou non), avec les variables
suivantes, choisies en raison de leur importance dans le cas des pays en
développement : le capital humain, l'évolution des
investissements domestiques, la politique commerciale, la distribution des
revenus, l'emploi, le transfert des technologies.
1.1. Croissance et développement humain :
Il est évident que les rendements des investissements sont
plus importants là où la main d'oeuvre est mieux formée et
les infrastructures sont plus développées.
Selon l'OCDE l'investissement dans l'enseignement
général et les autres formes de capital humain sont essentiels
pour qu'un pays offre un climat favorable à l'IDE.
Selon la même source, la présence des FMN dans
les pays en développement pourrait être un élément
clé du développement des compétences d'autant que certains
savoirs sont impossibles à transmettre par écrit. Alors, Le
meilleur moyen, pour les pays en développement, d'acquérir le
savoir contenu dans le processus de production des économies les plus
développés pourrait donc être la présence
d'entreprises étrangères dans l'économie nationale.
En effet, le stock du capital humain est à la fois, un
facteur qui détermine la quantité et la qualité des flux
d'IDE entrants, et un mécanisme susceptible à être
développé à travers les IDE.
Caves (1996) estime que ; tant que les systèmes de
l'enseignement public dans les PVD, laisse à désirer, les
retombées de l'IDE à travers la formation de la main d'oeuvre
peuvent être relativement plus importantes.
Suivant Blomström et Kokko (1996), le transfert de
technologie entre les multinationales et leurs filiales ne s'opère pas
seulement via les machines, le matériel, les droits de brevet et
l'expatriation des gestionnaires et des techniciens, mais également
grâce à la formation des employés locaux des filiales.
S'appuyant sur les travaux de Barro et Lee (1994),
Borensztein, De Gregorio et Lee (1998) montrent que le stock de capital humain
est essentiel pour déterminer l'amplitude des effets des IDE sur la
croissance, en rajoutant que dans les pays où le niveau du capital
humain est faible, les effets peuvent être négatifs.
Ritchi en 2001 reconnaît que les multinationales ont
joué un rôle important dans la croissance de l'Asie du Sud-est,
dans la mesure qu'elles influencent les institutions éducatives des pays
hôtes, en investissant davantage dans la formation des firmes locales,
mais le savoir-faire créé au sein de la multinationale ne se
diffuse pas nécessairement au sein des entreprises locales.
Dans un article plus récent les mêmes auteurs
insistent sur l'importance relative des FMN dans l'enseignement
supérieur. En effet, les deux auteurs indiquent que « Bien que le
rôle des
FMN soit assez marginal dans l'enseignement primaire et
secondaire, l'IDE pourrait néanmoins avoir un effet visible sur
l'enseignement supérieur dans les pays hôtes ».
Dans la même idée, Sjöholm (2004), ont
prouvé que les multinationales en Indonésie investissent plus
dans la formation que les entreprises locales.
Par ailleurs, Xu (2000) et Borensztein et Alii. (1998) pensent
que l'IDE entraîne un effet bénéfique sur les
économies d'accueil à condition que ces pays aient
déjà atteint un certain seuil de développement du capital
humain. Selon Xu, à partir du seuil de 1,9 année d'études
secondaires l'IDE commence à entraîner des gains de croissance
économique dans le pays hôte. En revanche, d'après
Borensztein et alii ce seuil se limite à 0.52 année
d'études secondaires pour que le pays d'accueil bénéficie
des gains de productivité via l'IDE. Au regard de ces résultats,
nous pouvons établir le constat suivant : la plupart des PVD ont
déjà atteint le seuil de développement fixé par
Borensztein et alii, mais pas celui fixé par Xu.
Les recherches sur la relation entre IDE et formation du
capital humain doivent encore être approfondies et posent la question des
politiques publiques à mettre en oeuvre pour améliorer la
capacité d'absorption des pays hôtes.
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