3.4. L'effet de l'IDE sur l'investissement domestique :
Modèle 4: MCO en pooling, utilisant les 63
observations 3 unités de coupe transversale incluses Longueur des
séries temporelles = 21 Variable dépendante: ID
|
Coefficient
|
Erreur Std
|
t de Student
|
p. critique
|
|
Const
|
6,43682
|
2,45052
|
2,6267
|
0,01101
|
**
|
IDE
|
5,65143e-08
|
6,02777e-08
|
0,9376
|
0,35235
|
|
CROISSANCE
|
0,131412
|
0,0743495
|
1,7675
|
0,08241
|
*
|
CREDIT
|
0,0772632
|
0,0166724
|
4,6342
|
0,00002
|
***
|
EPARGNE
|
0,66691
|
0,125225
|
5,3257
|
<0,00001
|
***
|
Éc. type var. dép.
|
3,606012
|
Éc. type de régression
|
2,314501
|
R2 ajusté
|
0,588035
|
p. critique (F)
|
1,84e-11
|
Critère d'Akaike
|
289,3152
|
Hannan-Quinn
|
293,5297
|
Durbin-Watson
|
0,818796
|
Log de vraisemblance
Critère de Schwarz
Rho
-139,6576
300,0308
0,560602
Moy. var. dép.
Somme carrés résidus
R2
F (4, 58)
24,28096
310,7012
0,614613
23,12453
Le taux croissance, le crédit accordé au secteur
privé et l'épargne agit positivement et d'une manière
significative sur l'investissement domestique. Ceci, revient en particulier
à la vague de la privatisation et des fusions-acquisitions qu'avaient
connues ces pays au cours de la dernière décennie.
Si on se réfère aux données de la CNUCED
(2005) les fusions acquisitions ont représenté en moyenne 29.52%
et 16.79% des flux d'IDE respectivement à destination du Maroc et de la
Tunisie entre 1996-2003. Sur la même période cette part est de
l'ordre de 28.10% au niveau de la Turquie.
Le coefficient de l'IDE est positif mais faiblement
significatif, Ainsi, il ne semble pas exercer un important effet
d'entraînement sur l'investissement domestique, donc on ne peut confirmer
une relation de complémentarité entre l'IDE et l'investissement
domestique.
Modèle 4: MCO en pooling, utilisant les 42
observations 2 unités de coupe transversale incluses Longueur des
séries temporelles = 21 Variable dépendante: ID
|
Coefficient
|
Erreur Std
|
t de Student
|
p. critique
|
|
Const
|
21,2912
|
2,86696
|
7,4264
|
<0,00001
|
***
|
IDE
|
-2,77329e-07
|
2,90118e-07
|
-0,9559
|
0,34532
|
|
CROISSANCE
|
-0,0479004
|
0,334562
|
-0,1432
|
0,88693
|
|
CREDIT
|
-0,0386685
|
0,0397301
|
-0,9733
|
0,33673
|
|
EPARGNE
|
0,221706
|
0,0568576
|
3,8993
|
0,00039
|
***
|
Moy. var. dép.
|
25,36117
|
|
Éc. type var. dép.
|
5,759905
|
Somme carrés résidus
|
640,3105
|
|
Éc. type de régression
|
4,160011
|
R2
|
0,529265
|
|
R2 ajusté
|
0,478375
|
F (4, 37)
|
10,40014
|
|
p. critique (F)
|
9,54e-06
|
Log de vraisemblance
|
-116,8054
|
|
Critère d'Akaike
|
243,6107
|
Critère de Schwarz
|
252,2991
|
|
Hannan-Quinn
|
246,7954
|
Rho
|
0,600677
|
|
Durbin-Watson
|
0,555624
|
Pour le deuxième groupe, à l'exception de
l'épargne domestique, il ressort que toutes les variables ont le signe
négatif.
L'IDE agit négativement mais d'une manière pas
vraiment significative, un résultat inattendu pourrait être
attribué à l'effet d'éviction probable de l'entrée
des multinationales, étant donné
leur pouvoir du marché en termes d'avantages
technologiques, des produits de marque, ainsique des techniques
agressives de marketing.
Le crédit domestique accordé au secteur
privé a un signe négative, un résultat également
imprévu, pourrait être expliqué par la faiblesse des
crédits, dans la présence forte du secteur public dans les deux
pays notamment l'industriel.
Modèle 5: MCO en pooling, utilisant les 63
observations 3 unités de coupe transversale incluses Longueur des
séries temporelles = 21 Variable dépendante: CROISSANCE
|
Coefficient
|
Erreur Std
|
t de Student
|
p. critique
|
|
Const
|
-5,31084
|
4,26895
|
-1,2441
|
0,21848
|
|
IDE
|
-4,80511e-08
|
1,13287e-07
|
-0,4242
|
0,67302
|
|
KH
|
0,2552282
|
0,0384446
|
1,8366
|
0,15621
|
*
|
ID
|
0,342489
|
0,162201
|
2,1115
|
0,03905
|
**
|
EXPORT
|
0,0596236
|
0,0579442
|
1,0290
|
0,30776
|
|
Moy. var. dép.
|
4,195592
|
|
Éc. type var. dép.
|
3,974161
|
Somme carrés résidus
|
899,0576
|
|
Éc. type de régression
|
3,937130
|
R2
|
0,081869
|
|
R2 ajusté
|
0,018549
|
F (4, 58)
|
1,292945
|
|
p. critique (F)
|
0,283407
|
Log de vraisemblance
|
-173,1268
|
|
Critère d'Akaike
|
356,2536
|
Critère de Schwarz
|
366,9693
|
|
Hannan-Quinn
|
360,4682
|
Rho
|
-0,377976
|
|
Durbin-Watson
|
2,645086
|
Pour le Maroc, la Tunisie, et la Turquie, les résultats
du modèle mettent en lumière une contribution positive des
déterminants « classiques » de la croissance
économique. Ainsi, on constate une forte implication de l'investissement
domestique et dans une moindre mesure le capital humain et les exportations.
L'IDE semble agir négativement sur la croissance
économique. Ce résultat, plutôt inattendu pourrait
être néanmoins expliqué par plusieurs
éléments. Tout d'abord, comme déjà indiqué
l'IDE a tendance à évincer l'investissement domestique, ce qui
par conséquent limiterait d'une façon importante sa contribution
à la croissance économique. De plus, la volatilité des
flux d'IDE dû aux opérations de privatisation et qui en
résulte un manque de réinvestissement et une faible
intégration au sein de l'économie d'accueil. S'ajoute à
ceci, la concentration de ces investissements dans des secteurs ; tel que le
textile ; où la contribution des nouvelles technologies est moins
importante, que dans les secteurs qui utilisent des technologies
avancés.
Modèle 5: MCO en pooling, utilisant les 41
observations 2 unités de coupe transversale incluses Longueur des
séries temporelles : minimum 20, maximum 21 Variable
dépendante: CROISSANCE
|
Coefficient
|
Erreur Std
|
t de Student
|
p. critique
|
|
Const
|
-8,23262
|
3,95242
|
-2,0829
|
0,04442
|
**
|
IDE
|
2,29349e-07
|
1,42254e-07
|
1,6123
|
0,11564
|
|
KH
|
0,142314
|
0,0427554
|
3,3286
|
0,00202
|
***
|
ID
|
0,107114
|
0,0720454
|
1,4868
|
0,14579
|
|
EXPORT
|
0,0672329
|
0,0367976
|
1,8271
|
0,07598
|
*
|
Moy. var. dép.
|
3,521581
|
|
Éc. type var. dép.
|
2,229700
|
Somme carrés résidus
|
119,7438
|
|
Éc. type de régression
|
1,823792
|
R2
|
0,397856
|
|
R2 ajusté
|
0,330951
|
F(4, 36)
|
5,946589
|
|
p. critique (F)
|
0,000884
|
Log de vraisemblance
|
-80,14802
|
|
Critère d'Akaike
|
170,2960
|
Critère de Schwarz
|
178,8639
|
|
Hannan-Quinn
|
173,4160
|
Rho
|
0,207884
|
|
Durbin-Watson
|
1,488096
|
Pour l'Egypte et l'Algérie, on peut avancer que les
facteurs qui expliquent davantage la croissance, sont le capital humain et les
exportations. En effet, ces deux variables présentent un niveau de
significativité assez élevé. Ceci, pourrait être
expliqué par une faible diversification de la production nationale ce
qui fragilise la croissance future potentielle.
L'IDE n'est pas pour autant significatif, bien qu'il soit de
signe positif. Un tel constat pourrait être justifié par la
concentration de l'IDE dans le secteur de l'énergie dans ces deux pays,
surtout que « Certains types d'IDE, ceux qui forment des enclaves dans les
ressources naturelles et le pétrole, devraient avoir une contribution
relativement plus faible à la croissance économique, (LIM, 2001)
», ainsi, la contribution des IDE dans la croissance peut se limiter
à la réalisation des revenus.
Section 4 : Contribution des IDE à la
croissance de la zone Med 4.1. L'ampleur des avantages
Les résultats des effets de l'IDE montrent l'existence
de comportements propres à chaque pays de la Méditerranée.
Il est difficile de déterminer un comportement uniforme aussi bien chez
les pays d'accueil que les investisseurs étrangers.
Les avantages nets de l'IDE ne sont pas automatiques et se
répartissent inégalement entre les pays, les secteurs et les
collectivités locales, ainsi leur ampleur diffère en fonction du
pays d'accueil et du contexte.
Par ailleurs, il est communément admis que les
avantages de l'IDE dépassent de loin les coûts. Cette
théorie sera confirmée davantage si les pays hôtes arrivent
à utiliser les profits tirés de la présence des
multinationales pour développer les secteurs latents de
l'économie. Alors, c'est aux pays d'accueil qu'il incombe de mettre en
place des conditions générales, transparentes et favorables
à l'investissement et de renforcer les capacités humaines et
institutionnelles nécessaires pour les exploiter.
Ainsi, on peut dire que dans certains pays en
développement qui n'ont pas atteint un certain niveau
d'éducation, de développement des infrastructures et où
les marchés sont aussi sousdéveloppés, ils seront
incapables de profiter de la présence des investisseurs étrangers
et la croissance sera moins favorable.
Néanmoins, même les pays qui, du fait de leur
niveau de développement économique, ne peuvent
bénéficier d'externalités positives du fait de la
présence étrangère peuvent tirer parti des entrées
d'IDE grâce à l'accès limité qui leur est ainsi
donné aux moyens de financement internationaux.
En atténuant les contraintes financières, l'IDE
permet aux pays d'accueil d'atteindre les taux de croissance plus
élevés qui résultent généralement d'une
accélération de la formation brute de capital fixe.
L'effet économique final de l'IDE sur les pays qui
n'ont guère d'autres possibilités de faire appel à des
moyens de financement dépend essentiellement des politiques mises en
oeuvre par les autorités des pays d'accueil. La composition sectorielle
de l'économie locale peut également jouer un rôle. Si les
secteurs de services de bon nombre de pays en développement sont sous
développés et ne sont donc pas en mesure d'attirer d'importants
apports d'IDE, les
industries extractives des pays qui disposent d'abondantes
ressources naturelles et les industries manufacturières des pays
dotés d'un niveau adéquat de capital humain peuvent
connaître une croissance positive avec l'aide d'investisseurs
étrangers.
Dans le même contexte, il s'agit de ce qu'on appelle des
coûts d'ajustement entrainés par l'entrée des IDE. Les
rigidités structurelles du pays d'accueil aggravent ces coûts.
Ceci veut dire que la responsabilité incombe aussi bien aux
autorités du pays hôtes que les entreprises multinationales pour
renforcer la flexibilité.
En fin de compte, même les pays qui obtiennent de moins
bons résultats peuvent bénéficier de l'IDE, notamment en
l'utilisant pour compléter leurs rares ressources financières
afin de réinvestir leurs bénéfices vers l'intérieur
plutôt que de les rapatrier.
Les pays MED ne font pas exception de la règle, eux
aussi peuvent agir à travers plusieurs canaux, pour tirer profit de
l'IDE, qui pourrait être d'une grande utilité en termes de la
croissance et du développement économique.
En effet, savoir comment faire pour que des FMN deviennent une
composante active dans la croissance, quels sont leur besoins et surtout
comment utiliser les retombées d'IDE pour compenser les effets
négatifs, est le plus grand défi des pays en développement
en l'occurrence les pays de la méditerranée.
L'IDE de même que l'aide publique au
développement, ne peut être considéré comme le
principal remède aux problèmes de développement des pays,
mais cela n'empêche qu'il catalyse les forces et les faiblesses
sous-jacentes du cadre dans lequel opèrent les industries des pays
d'accueil, éventuellement en renforçant les avantages des pays
où le climat offert aux entreprises est plus sain et où la
gouvernance est mieux. Ceci renforce la nécessité
déjà évoquée pour les deux types de pays (d'accueil
et d'origine) de chercher à améliorer tout élément
susceptible de renforcer les capacités du secteur des entreprises.
4.2. Quels obstacles ?
Les pays en développement dans leur ensemble ont
effectivement connu deux grands épisodes d'entrées de capitaux au
cours des 30 dernières années, principalement durant les
années 1974-81 et 1988-97. Ces épisodes ont une
caractéristique commune : non seulement ont-ils été de
courte durée et interrompus par une vague de crises financières
qui ont secoué les pays en développement qui avaient accueilli
des capitaux importants, mais les entrées de capitaux
ont été fortement concentrées
géographiquement, quelques pays en développement relativement
avancés ayant été les principaux
bénéficiaires, tant en chiffres absolus que par rapport à
la taille de leur économie. Durant ces deux épisodes, les pays
MED ne comptaient pas parmi les principaux bénéficiaires des
flux. Si l'on en juge par les entrées nettes de capitaux dont a
bénéficié la région Med sont, en moyenne,
dérisoires par rapport à celles qu'ont reçues les autres
parties du monde notamment le continent asiatique.
Pourquoi la région Med a-elle été
relativement incapable d'attirer des capitaux étrangers? De façon
plus générale, quels sont les facteurs qui peuvent avoir
dissuadé les résidents ou les étrangers d'investir sur
cette zone ?
En effet, le fait que la région Med est relativement
peu dotée en capital matériel et qu'elle dispose d'une
main-d'oeuvre et de ressources naturelles relativement abondantes autorise
à penser que le produit marginal de son capital matériel est
élevé. Cependant, ce n'est pas forcément le cas, et ce,
pour deux raisons :
1. L'hypothèse du partage d'une technologie commune ne
peut-être pas appropriée. Dans la mesure où la technologie
accessible aux entreprises des pays hôtes est moins productive que celle
des pays étrangers.
2. La main-d'oeuvre et les ressources naturelles ne forment
qu'un sous-ensemble des facteurs de production qui sont complémentaires
au capital matériel. Une dotation relativement moins favorable pourrait
également diminuer le rendement du capital matériel.
Un diagnostic de la situation du climat d'investissement dans
la région Med établi par `ANIMA, 2006', fourni des
résultats sous forme des contraintes internes « faiblesses »
et des contraintes externes « menaces ou risques ».
On note comme contraintes externes, la concurrence des pays
d'Europe Orientale et l'Asie, le manque d'intégration régionale
et de la coopération économique, et surtout la crise
financière.
Quant aux contraintes internes, on cite en particulier la
gouvernance (bureaucratie, corruption), insuffisance des infrastructures dans
certains pays, peu d'avantages fiscaux, difficulté de dialogue social et
l'exclusion de certaines catégories sociales, manque d'esprit de
collaboration dans certains pays et bien d'autres faiblesses.
En effet, il en résulte deux types de contraintes
internes, celles liées au facteur du marché tels que les
prêts, le manque de main d'oeuvre bien entendu qualifiée,
l'insuffisance des infrastructures, et celles liées à la
gouvernance, les institutions du marché, l'instabilité
politique, la corruption, et les procédures
administratives, l'administration fiscale et le système juridique.
L'absence de frictions informationnelles peut également
limiter l'IDE. Cependant, l'asymétrie de l'information, alliée au
comportement opportuniste, est réputée pour entraver
considérablement l'exécution des opérations
financières en faisant grimper leur coût. Donc, même si des
projets d'investissement procurant un rendement élevé, il
convient d'éliminer les frictions informationnelles pour les financer.
Ainsi, les pays qui laissent circuler l'information librement obtiennent des
flux plus importants que ceux qui sont relativement plus opaques. De plus,
l'asymétrie de l'information a été citée comme
explication possible de la tendance des investisseurs à placer dans les
titres nationaux une proportion beaucoup plus grande de leurs actifs que ce que
prévoit la théorie standard du portefeuille. S'ajoute à
ceci, que les frictions informationnelles expliquent pourquoi les banques ont
tendance à avoir une préférence régionale
lorsqu'elles octroient des prêts à des clients. De cela, Il
ressort que les coûts d'information peuvent constituer un obstacle
à part entière à l'investissement.
Une série d'explications tente d'éclaircir
pourquoi la région Med a relativement eu du mal à attirer des
capitaux afin de financer les investissements, les explications ne manquent
pas.
Malgré les réformes progressives de la justice,
l'insécurité judiciaire reste forte. Même si les
procédures administratives ont évolué, elles doivent
être constamment remises à niveau. Il est donc important que
l'appareil administratif et juridique se mette au diapason.
|
|