1.3. Croissance et politique commerciale
L'impact des IDE sur la balance commerciale « structure
des exportations et importations » est souvent considéré
comme fondamental pour les pays en développement pour lesquels il s'agit
de pallier le manque de devises. En effet, les exportations, ont pour
corollaire un afflux de devises contribuant au financement des importations.
Elles permettent aussi d'obtenir des économies de spécialisation
et des économies d'échelle.
A ce sujet, les FMN peuvent jouer un rôle de «
catalyseur d'exportation » et faciliter l'intégration des
entreprises locales sur les marchés mondiaux. A travers les accords de
soustraitance et de coopération, elles peuvent permettre aux firmes
locales d'obtenir des informations à moindre coût sur la demande
et la qualité des produits des marchés mondiaux.
Rhee et Belot (1990) mettent en évidence à
travers des études de cas, le rôle catalyseur des exportations des
investisseurs étrangers, lesquels contribuent à la genèse
d'une industrie d'exportation dans certains pays en développement. De
même, Aitken et al (1997) montrent que la présence des
firmes multinationales sur le marché domestique stimule non seulement la
concurrence mais encourage également les firmes domestiques à
exporter et à améliorer leur efficacité.
Suivant, la CNUCED (2002), une FMN peut agir sur le commerce
d'un pays d'accueil aussi bien d'une façon directe qu'indirecte. Les
effets directs se produisent lorsque la production locale de la multinationale
est destinée à la réexportation, ou lorsqu'elle
établit un lien en amont avec les entreprises locales qui deviennent
à leurs tours des « exportateurs indirects ».
Jun et Sing (1996) trouvent un lien direct entre les
exportations d'un pays en général et les IDE mais pensent que les
exportations devraient être considérées comme une variable
de contrôle à cause de la propension à exporter qui est-on
ne peut plus élevée chez les investisseurs étrangers.
Alors que les effets indirects se manifestent à travers
la présence de la FMN qui incite les gouvernements à
développer les infrastructures et à réduire les
barrières à l'échange aussi d'améliorer leur
efficacité productive par l'adoption des technologies modernes, pour
faire face à la concurrence internationale.
L'analyse d'Aitken, Hanson et Harrison (1997), tente d'estimer
les effets indirects des activités des entreprises nationales et
multinationales sur la performance à l'exportation. L'étude
montre que la probabilité qu'une entreprise locale exporte augmente avec
une localisation à proximité des multinationales.
Dans une étude sur l'IDE et le commerce, Menegaldo et
Moustier (2002) ont analysé les flux bilatéraux d'investissement
direct étranger entre l'Europe et les pays du sud de la
méditerranée `Maroc, Egypte, Tunisie et Turquie' entre 1985 et
1997. Les deux auteurs ont proposé de tester la relation entre l'IDE et
le commerce. Ce dernier a été appréhendé par les
exportations et les importations.
Leur étude a fait apparaître une relation de
cointégration dans le cas marocain, tunisien et turc ce qui a permis de
conclure à l'existence d'une relation de long terme entre les
investissements directs étrangers, d'une part, et les exportations et
les importations, d'autre part. Le cas d'Egypte est cependant assez
mitigé. (ALAYA, 2006)
Sur le même échantillon, Soliman (2003) applique
un modèle économétrique sur une période de 23 ans,
il constate que l'IDE semble avoir un effet positif sur les exportations
manufacturières. Cependant, l'importance de cet effet est si faible pour
générer une amélioration de la performance à
l'exportation.
L'IDE peut être un facteur de soutien des exportations, or,
les résultats des études empiriques n'établissent pas
toujours un lien de causalité direct.
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