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Transports routiers et intégration des états de l'UEMOA

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par Tchoou Adong NOYOULEWA
Ecole Nationale d'Administration du Togo - Diplôme du Cycle III de l'ENA 2009
  

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CONCLUSION GENERALE

L'étude faite sur les transports routiers et l'intégration de l'espace UEMOA nous a permis de présenter dans une première partie les grandes étapes de la construction de l'espace communautaire avant de faire l'état des lieux du réseau et des transports routiers. En ce sens, il s'est révélé que l'UEMOA est de création récente, car datant de 1994. Elle vise essentiellement la réalisation d'une union économique à travers des politiques sectorielles. Fondée sur la libre circulation des personnes et des biens, l'UEMOA s'est dotée d'instruments juridiques de nature diverse afin de faciliter son fonctionnement. Aussi distingue-t-on, au-delà des organes, des normes du droit primaire et celles du droit dérivé.

Dans cet espace juridiquement organisé, il est établi que les hommes, les services et les biens peuvent circuler sans entraves. Encore faut-il que l'espace soit doté en infrastructures de transports conséquentes. Dans ce contexte, la route est assimilée au moyen de transport utilisé pour assurer le déplacement de 95% de marchandises. En tant que tel, un état des lieux nous a permis de présenter le faible niveau de dotation de l'espace en routes.

Ainsi, nous avons vu que l'ensemble des huit pays de l'UEMOA sont inégalement dotés de routes. A côté des Etats comme la Côte d'Ivoire et le Togo qui présentent des moyennes de 25,23 et 15,3 km de routes pour 100 km2 et 5,69 puis 01,7 km de routes pour 1000 hab., survivent des pays comme le Niger et le Mali dont les dotations en routes sont de 1,19 et 1,15 pour la même unité de surface et 1,48 km de routes pour le même nombre d'habitants. Globalement, il se dégage des seuils sous-régionaux inférieurs aux normes requises pour enclencher tout processus de développement.

On en est arrivé à conclure que l'espace UEMOA doit pouvoir jauger l'importance des transports routiers dans sa marche vers le développement socio-économique puis vers une intégration réussie et durable au service des populations.

La seconde partie de notre travail a consisté à montrer dans un tout premier chapitre le rôle des transports dans le développement et l'intégration au sein de l'espace UEMOA. Au terme de celui-ci, la route est apparue comme dépassant son rôle classique d'outil de transport pour devenir un véritable outil d'intégration et de développement.

Une approche analytique a donc permis de dresser la carte du développement dans la zone pour en arriver à la conclusion selon laquelle l'espace UEMOA est encore loin de ses objectifs de viabilité et de performance économiques. A partir d'exemples précis tirés des cas du Togo ou d'ailleurs, nous avons pu constater que le niveau de développement dans la zone était encore faible. De fait, les économies de la zone restent largement tributaires de

l'extérieur au regard des faibles taux d'échanges entre les Etats de l'UEMOA. Dans cette optique, il nous été possible de monter l'interaction entre les transports et le développement des économies nationales et communautaire. En nous fondant sur une étude de la Banque Mondiale, nous en sommes arrivé à la conclusion qu'une baisse de 10% du coût des transports engendrerait sur le continent et dans la sous-région 25% d'augmentation du commerce.

De plus, nous avons abordé le rôle que peuvent jouer les transports dans l'intégration physique et économique de la zone. De ce point de vue, la route est apparue comme pouvant réconforter l'unité nationale dans les Etats de l'UEMOA avant de jouer son rôle dans l'intégration régionale. Ainsi, en reliant les bassins de production aux centres urbains et semiurbains de consommation, les routes créent des relations de complémentarité entre toutes les régions d'un pays et une plus-value morale qui rejaillit sans aucun doute sur la cohésion de la Nation.

En ce qui concerne l'intégration sous-régionale, elle tire son profit des routes viables à travers le fait que, lorsqu'on se situe dans une analyse comparative qui distingue la sous-zone côtière de celle sahélienne, la route reste le premier moyen pour les pays sans littoral d'importer et d'exporter les produits à partir des ports côtiers. Aussi, pour les pays appartenant à une même sous-zone, les frontières vivent dans une sorte de dualité qui laisse apparaître, d'une part, des populations parentes à cheval sur deux territoires nationaux différents et, d'autre part, des Etats qui veulent réduire leurs prérogatives nationales en confiant plus de responsabilité à l'entité sous-régionale. De cette dualité découle la nécessité de permettre aux populations de recourir indifféremment aux services de meilleure qualité, plus vite et moins cher sur la base des avantages comparatifs sans se sentir liées par leur appartenance à un pays. C'est justement la dimension que devrait prendre l'intégration dans l'espace UEMOA afin d'en faire profiter les hommes et les femmes qui y vivent.

La route reste donc le support physique de cette entreprise et il y a lieu de la rentabiliser car, du fait de l'insuffisance des infrastructures de communication, le flux des échanges commerciaux est demeuré faible et ne représente que moins de 3% des importations et environ 5% des exportations entre les Etats membres. La sous-région nourrit de ce fait un véritable paradoxe. Alors que le secteur des transports représente une part importante des investissements publics atteignant 25 à 40% suivant les pays, il ne contribue qu'à hauteur de 5 à 10% dans la formation du PIB.

La rentabilisation des infrastructures routières dans l'espace communautaire doit alors passer par plusieurs grands défis à relever. Il s'agit, entre autres, du renforcement institutionnel qui doit permettre à l'Union de mettre en place de nouvelles institutions tant à

l'échelle des nations qu'à celle communautaire. Ensuite, une plus grande dotation de l'Union en infrastructures de transports permettrait de relever les faibles niveaux qui y sont observés de nos jours. Pour ce faire, il y a lieu d'harmoniser les projets nationaux d'aménagement du territoire pour un meilleur équilibrage des potentialités disponibles.

En outre, la rentabilisation des routes communautaires passe par la résolution des difficultés inhérentes à la fluidité des transports. Dans cette optique, l'Union doit mettre en place une stratégie participative afin de générer des ressources pour maintenir les routes dans un bon état. Il s'agit pour l'Union et les Etats de considérer les autres acteurs du secteur dans la gestion des questions liées à la route. Dans cette logique, autant la Commission, à travers le DATC, que les Etats, à travers les organes nationaux des transports routiers, devraient associer les partenaires tels que les conseils nationaux des chargeurs, les syndicats des transporteurs et des commerçants puis les collectivités décentralisées (Conseils régionaux et collectivités locales) aux comités de gestion des routes. Ce faisant, les nouvelles structures collégiales pourraient étudier et introduire ou étendre l'usage des postes de péages pour en adoucir les effets nuisibles sur les usagers selon les réalités de chaque milieu.

Enfin, la question de la sécurité des usagers de la route reste en dernier ressort un des principaux défis à relever. En ce sens, il y a lieu de distinguer la sécurité liée à l'état des routes, celle liée aux bandes criminelles organisées et celle qui prend en compte la formation des conducteurs.

S'agissant de la sécurité qui fait intervenir l'état de la route, nous avons identifié l'entretien courant et périodique des routes comme solution plausible à la réduction des accidents de circulation. Sous un autre angle, la coopération des services de sécurité des huit Etats de la région permettrait de lutter contre les bandes organisées qui, depuis le début des années 1990, multiplient les braquages sur les routes. Pour contribuer à lutter efficacement contre ces bandes, l'Union doit aider financièrement à la mise en place des organismes interétatiques de sécurisation des transports. En la matière, les résultats enregistrés sur le corridor Lomé-Ouagadougou-Bamako à travers le projet « Solidarité sur la mer » sont encourageants et ledit projet mérite d'être systématiquement étendu sur toutes les autres routes.

Pour ce qui est de la formation des conducteurs, l'instauration des cours de conduite et de connaissance du code de la route dans les programmes scolaires jusqu'au collège devrait permettre de former des citoyens plus enclins aux questions de la route. Cette option résoudra du coup les nombreuses insuffisances constatées dans l'application du code de la route dans tous les pays.

Au total, à travers l'étude sur les transports routiers et l'intégration des Etats de l'UEMOA, nous avons montré l'importance que revêt la route dans la vie de ces Etats. Elle est de ce point de vue l'instrument qui porte les échanges qui se développent au sein des territoires nationaux et en même temps l'outil qui favorise les échanges quotidiens entre les populations de l'espace communautaire. C'est pourquoi la logique selon laquelle « la route du développement passe par le développement de la route » doit, plus que jamais, sous-tendre toutes les actions de l'Union.

Pour tout dire, construire les routes devient une nécessité pour l'UEMOA et ses Etats membres. C'est à ce prix seulement que les Etats pourront développer le commerce intérieur de l'Union et favoriser de façon durable la libre circulation des personnes, des biens et des services.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

OUVRAGES GENERAUX

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TEXTES JURIDIQUES

· Traité du 10 juin 1994 à Dakar portant constitution de l'UEMOA.

· Protocole additionnel n°II de 1996 relatif à la mise en place de politiques sectorielles de l'UEMOA.

· Traité modifié de l'UEMOA en date du 29 janvier 2003.

· Protocole additionnel n°IV du 29 janvier 2003 modifiant et complétant le protocole additionnel n°2 relatif aux politiques sectorielles de l'UEMOA.

· Document-cadre d'orientations générales de la politique d'aménagement du territoire communautaire de l'UEMOA (2003).

OUVRAGES SPECIFIQUES

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ARTICLES ET REVUES

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FER MAGAZINE, Bulletin d'information du Fonds d'Entretien Routier, n°01, mai - juillet 2007, pp. 10-16 et n°02 d'août-octobre 2007, pp. 6-8.

LA SEMAINE DE l'UEMOA, Bulletin hebdomadaire de l'UEMOA, n°s204, 205 et 247 des 19 au 25 mai 2008, 09 au 15 juin 2008 et du 03 au 09 août 2009.

LE MONDE : Bilan du monde 2007 : L'Atlas de 174 pays, la situation économique internationale, Hors série, 184 pages.

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SITES INTERNET

www.izf.net

www.uemoa.int

www.memoireonline.com www.monde-diplomatique.fr www.harcourt.com

 
 
 

NOYOULEWA T. Adong (2009) | Transports routiers et intégration des Etats de l'UEMOA

74

TABLE DES FIGURES, TABLEAUX ET DES CARTES

N° d'ordre

Titres

N° de
pages

 

FIGURES

1

Densité de population dans les pays de l'UEMOA

20

2

Densité du réseau routier en km pour 100 km2 par pays de l'UEMOA

21

3

Densité du réseau routier en km pour 1000 habitants

22

4

Etat du réseau routier par Région et par nature des routes

26

5

PNB/hab. dans les pays de l'UEMOA

42

6

IDH dans les pays de l'UEMOA

45

 

TABLEAUX

1

Disparités pays côtiers/pays sahéliens en matière d'infrastructures routières dans l'espace UEMOA

23

2

Coûts des barrages routiers illégaux sur quelques axes de l'espace UEMOA

29

3

Fréquence des postes de contrôles sur quelques axes routiers entre 1999 et 2000

30

4

Principaux déterminants des pertes induites par les barrages routiers par an

31

5

Esquisse d'une gestion participative de la route dans l'espace UEMOA

52

 

CARTE

 

Corridors et points d'emplacement des postes de contrôle routier au départ, aux passages frontaliers et à la destination finale de l'UEMOA

28

TABLE DES MATIERES

N° d'ordre

TITRES

N° de
pages

 
 

Avertissement

i

 

Dédicace

ii

 

Remerciements

iii

 

Résumé et abstract

iv

 

Liste des sigles et abréviations

v

 

Sommaire

vi

 
 

INTRODUCTION GENERALE

1

 

1ière Partie

LA CONSTRUCTION DE L'ESPACE

COMMUNAUTAIRE ET LES DIFFICULTES
INHERENTES AUX TRANSPORTS ROUTIERS

5

 

Chapitre 1

HISTORIQUE ET OBJECTIFS DE L'INTEGRATION SOUS-REGIONALE DANS L'ESPACE UEMOA

7

Section 1

Historique de l'intégration sous-régionale en Afrique de l'ouest

7

Paragraphe 1

Différentes acceptions de l'intégration régionale

7

A

Une diversité de théories

7

B

L'application théorique à l'UEMOA

9

Paragraphe 2

Les grandes étapes de l'intégration au sein de l'UEMOA

10

A

Les origines anciennes de l'UEMOA

10

B

La mise en place de l'UEMOA

11

Section 2

Le cadre institutionnel de l'intégration sous-régionale dans l'UEMOA

12

Paragraphe 1

L'UEMOA : un ensemble sous-régional aux objectifs multiples

12

A

La structure et le fonctionnement des organes de l'UEMOA

12

B

Les objectifs visés par le Traité constitutif de l'UEMOA

15

Paragraphe 2

Les moyens juridiques pour atteindre ces objectifs

16

A

Les normes de premier rang.

16

B

Les normes de second rang du droit dérivé de l'Union

18

 

Chapitre 2

ETAT DES LIEUX DES TRANSPORTS ET DU RESEAU ROUTIERS DANS L'ESPACE UEMOA

19

Section 1

Eléments d'analyse du réseau routier au sein de l'UEMOA

19

Paragraphe 1

Un espace communautaire insuffisamment doté de routes

19

A

Une densité de route faible

19

B

La faiblesse des moyennes de route par habitant

20

Paragraphe 2

Un réseau routier inégalement reparti

21

A

Les disparités entre les Etats membres

21

B

Disparités entre les pays côtiers et les pays sahéliens

22

Section 2

Eléments d'analyse des transports routiers communautaires

24

Paragraphe 1

Des transports routiers entravés par la mauvaise qualité des

24

 

routes

 

A

La question de la qualité des routes entre les Etats de l'UEMOA

24

B

Les réalités internes aux Etats membres de l'UEMOA : le cas du Togo

25

Paragraphe 2

Les tracasseries routières : véritables barrières à la circulation

26

A

Les tracasseries administratives et sécuritaires

27

B

Les implications financières des tracasseries routières

29

2ième Partie

ROLE DES TRANSPORTS ET DU RESEAU ROUTIERS DANS LE PROCESSUS DE L'INTEGRATION DES ETATS DE L'UEMOA

33

 

Chapitre 1

TRANSPORTS ET RESEAU ROUTIERS : VERITABLES OUTILS D'INTEGRATION ET DE DEVELOPPEMENT DANS L'ESPACE UEMOA

35

Section 1

Rôle des transports et du réseau routiers sur la

régionalisation dans l'espace UEMOA

35

Paragraphe 1

Transports et réseau routiers comme facteur d'unité nationale

36

A

L'enclavement, expression géographique de la discontinuité des réseaux routiers

36

B

Le concept « pays-frontière », une innovation dans

l'aménagement des zones frontalières

37

Paragraphe 2

Transports et réseaux routiers comme facteur d'intégration régionale

38

A

Le rôle des transports et du réseau routiers dans la réalisation d'un ensemble communautaire homogène

39

B

Les transports et le réseau routiers, facteurs de la libre circulation des personnes et des biens

39

Section 2

Rôle des transports et du réseau routiers sur le

développement des Etats de l'UEMOA

40

Paragraphe 1

Transports et réseaux routiers dans les économies nationales

40

A

La route, vecteur de liaisons entre bassins de production et centre de commercialisation

41

B

La route, vecteur d'échanges entre pays côtiers et ceux de l'hinterland

42

Paragraphe 2

Transport et réseau routiers dans l'économie communautaire

42

A

La route, facteur d'une économie sous-régionale intégrée

43

B

La route, véritable stimulateur du développement communautaire

44

Chapitre 2

COMMENT VIABILISER LES INFRASTRUCTURES ROUTIERES DANS L'ESPACE UEMOA ?

48

Section 1

Sur les plans institutionnel et des infrastructures routières

48

Paragraphe 1

Sur le plan institutionnel

49

A

Les réformes institutionnelles à l'échelle nationale

49

B

Les réformes institutionnelles à l'échelle communautaire

50

Paragraphe 2

Sur le plan des infrastructures routières

50

A

De la dotation en infrastructures routières de quantité suffisante

51

B

Des infrastructures routières de qualité

51

Section 2

Les défis de la fluidité des transports et de la sécurité

53

Paragraphe 1

La fluidité des transports routiers dans l'espace UEMOA

53

A

L'amélioration de l'état des routes

53

B

Les défis liés aux tracasseries

54

Paragraphe 2

Les défis liés à l'insécurité

57

A

L'insécurité liée au mauvais état des routes et à la formation des conducteurs

57

B

L'insécurité liée au grand banditisme

58

 
 

CONCLUSION GENERALE

61

 
 

Bibliographie

65

 

Table des figures, tableaux et carte

68

 

Table des matières

69

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault