I.2. LES CONDITIONS SOCIO-ECONOMIQUES
L'organisation du paysage agraire est influencée par
des caractéristiques que la population connaît. Comme l'a
souligné GAUCHER, G. (1986), « les complexités
croissantes des facteurs démographiques et économiques comme la
densité de la population, le niveau de consommation, le milieu
économique et les techniques de production ont un impact sur
l'organisation du sol surtout dans le domaine agricole ».
Ces facteurs sont interdépendants: par exemple la diminution de la
surface de culture est due à la densité croissante de la
population ; dans ce cas, les agriculteurs sont obligés de recourir
à des techniques plus performantes afin de pouvoir satisfaire les
besoins des consommateurs.
I.2.1. La répartition de la population par
sexe.
Selon le Rapport annuel de la Ville de Gikongoro en 2003, la
ville de Gikongoro, dans son ensemble, concentre une population totale de 32
960 habitants, représentant 6.6% de la population totale de l'ancien
province de Gikongoro.
Tableau 3. La répartition de la population selon
le secteur et le sexe en 2003
Secteur
|
Hommes
|
Femmes
|
Total
|
Gikongoro
|
4 051
|
7 690
|
11 741
|
Ngiryi
|
2 412
|
3 527
|
5 939
|
Kamegeri
|
1 818
|
2 137
|
3 955
|
Kizi
|
1 516
|
1 995
|
3 511
|
Gasaka
|
2 357
|
2 610
|
4 967
|
Remera
|
1 221
|
1 626
|
2 847
|
Total
|
13 375
|
19 585
|
32 960
|
%
|
41
|
59
|
100
|
|
Figure 7 : La population de la ville de
Gikongoro
|
100
|
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
% de la population
.- A4 C..) 41. CA CA
·4 00 .0 C
7 0 0 0 0 0 0 0 0 0 C
|
|
|
|
|
|
|
|
Hommes Femmes
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Secteur
|
|
|
Source : Ville de Gikongoro, 2003.
D'après le tableau N°3 et graphique ci-dessus, la
population de La ville de Gikongoro est dominée par les femmes. Pour
tous les secteurs, elles sont au nombre de 19 585 contre 13 375 hommes ce qui
représente respectivement 59% et 41%.
I.2.2. La taille des ménages
Suivant le nombre total de la population et le nombre des
ménages, la moyenne des personnes recensées dans chaque
ménage est élevée. Elle est de 6 personnes par
ménage.
Tableau 4: La répartition de la population par
ménage
Secteur
|
Population total
|
Nombre de
ménages
|
personne/ménage
|
Gikongoro
|
11 741
|
1 348
|
9
|
Ngiryi
|
5 939
|
1 138
|
5
|
Kamegeri
|
3 955
|
864
|
5
|
Kizi
|
3 511
|
798
|
4
|
Gasaka
|
4 967
|
931
|
5
|
Remera
|
2 847
|
542
|
5
|
Total/ Moyenne
|
32 960
|
5 621
|
6
|
|
Source : Ville de Gikongoro, 2003.
des zones périurbaines, la moyenne est inférieure
à celle de toute la ville.
Suivant les caractéristiques des ménages, la
population de la ville de Gikongoro habite majoritairement les ménages
ordinaires. Pour l'ensemble de la ville, les ménages collectifs
concentrent seulement 13% de la population totale, qui se localisent surtout
dans le centre urbain ainsi que dans d'autres zones où l'habitat est
groupé (Province de Gikongoro, avril 2005). La forte proportion des
ménages ordinaires explique l'importance des activités agricoles
qui donnent à ces zones périurbaines des caractéristiques
généralement rurales. Même dans le centre ville, la
ruralisation est partout remarquable car plusieurs ménages
possèdent des jardins.
I.2.2. La population selon les groupes
d'age.
Les structures par âge pour la population de la Ville
de Gikongoro en ensemble et de ses zones périurbaines en particulier
sont presque semblables à celles qui s'observent au niveau national.
Cela témoigne encore du caractère rural de cette Ville de
Gikongoro. La pyramide des âges à la page suivante présente
la population de la Ville de Gikongoro, recensée en 2003, suivant leur
tranche d'âge.
Figure 8. La structure démographique de la ville
de Gikongoro en 2003
Cette pyramide montre que la population est jeune. La
population qui a moins de 15 ans représente 34.7% de toute la population
dont 11.9% pour les moins de 5 ans, ce qui permet de conclure que c'est une
population à forte natalité. Par contre la population ayant plus
de 65 ans reste toujours peu nombreuse. Elle représente seulement 3.2% ;
alors que la population de 15 à 65ans présente 62%.
I.2.3. La population périurbaine et les
activités économiques
Les zones périurbaines du centre ville de Gikongoro
sont vraiment pauvres en activités économiques. Le manque
d'emplois rémunérés conduit aux déplacements de la
population non agricole pour s'occuper d'autres activités qui peuvent
procurer des revenus. A part les fonctionnaires et les employés des ONG,
l'activité artisanale et le petit commerce sont en pleine croissance
mais le secteur secondaire reste faible comparablement à d'autres
secteurs d'activité.
Tableau 5. L'état d'occupation de la population
périurbaine âgée de plus de 15ans
Etat d'occupation
|
hommes (%)
|
femmes (%)
|
totale (%)
|
Occupée
|
75.6
|
74.0
|
74.7
|
Chômeur
|
0.8
|
0.5
|
0.6
|
Recherche le 1er emploi
|
0.2
|
0.2
|
0.2
|
Personnes au foyer
|
4.5
|
7.5
|
6.1
|
Elève/étudiant
|
13.5
|
12.0
|
12.7
|
Autre
|
5.4
|
5.4
|
5.7
|
|
Source : Province de Gikongoro, avril 2005
D'après le tableau ci-dessus, 75,6% de la population
périurbaine résidente âgée de plus de 15ans sont
déclarées économiquement actifs et 74,3% de cette
même population sont occupés. Peu de personnes se disent
être chômeurs ou à la recherche du premier emploi. Les
élèves et les étudiants se placent au second rang avec
12.7%. Pour les personnes au foyer, les femmes sont plus nombreuses que les
hommes parce que ce sont elles qui s'occupent souvent des petites
activités domestiques.
I.2.4. Une population majoritairement
agricole
Généralement les zones périurbaines
rwandaises disposent des caractéristiques économiques
généralement ruraux. Le tableau ci-dessous montre la
répartition de la population par secteurs d'activité
professionnelle.
Tableau 6. La répartition de la population
périurbaine par secteurs d'activité
Les secteurs d'activité
|
hommes
|
femmes
|
population totale (%)
|
Secteur primaire
|
70.1
|
83.1
|
77.2
|
Secteur secondaire
|
5.1
|
1.2
|
2.9
|
Secteur tertiaire
|
24.9
|
15.7
|
19.9
|
|
Source : Province de Gikongoro, avril 2005
De ce tableau, il ressort que dans tous les secteurs
d'activité, la participation n'est pas la même pour les hommes et
les femmes selon le type d'activité. Dans le secteur primaire, les
femmes sont 10% de plus par rapport aux hommes contrairement à d'autres
secteurs qui utilisent beaucoup plus les hommes que les femmes. Dans certaines
activités du secteur secondaire, il y a une absence quasi-totale de sexe
féminin. C'est le cas des activités de construction, de
transport, de réparation des objets surtout électroniques, etc.
Même au niveau du secteur tertiaire, la participation des femmes reste
faible. Elles sont 15.7% contre 24.9% des hommes. Tout cela favorise
l'augmentation des femmes dans le secteur primaire
Figure 9 : La population de la Ville de Gikongoro et les
secteurs d'activités
3%
Secteur primaire Secteur secondaire Secteur tertiaire
20%
77%
Source : Province de Gikongoro, avril 2005.
Cette figure montre l'importance du secteur primaire dans la
ville de Gikongoro. Avec un effectif constitué de 77.2% d'agriculteurs,
les zones périurbaines se placent un peu au dessous de la
réalité nationale où les agriculteurs sont plus de 90%.
Avec une telle part pour un secteur, les autres secteurs sont
marginalisés.
Suite à la présence d'un grand nombre des
fonctionnaires de l'Etat et des employés du secteur privé
habitant les zones périurbaines, la population du secteur tertiaire
représente presque 20%. Le secteur secondaire reste très
marginal. Avec ses branches diverses dont la construction et l'artisanat, il
occupe seulement 2.9% des activités exercées par la population
active.
Dans ces zones périurbaines certaines personnes
combinent l'agriculture avec d'autres activités. C'est le cas surtout
des artisans qui consacrent une partie de leur temps aux activités
agricoles de façon qu'il est difficile de connaître laquelle de
deux activités consomme le plus de temps. Même certains
fonctionnaires et les commerçants pratiquent l'agriculture à
temps partiel. Leurs exploitations sont plus productives parce qu'ils y
investissent un capital élevé comparablement à d'autres
exploitants. Cette dualité d'activités contribue à
l'amélioration de leur revenu.
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