4.2.5. Catégorie «La paix sociale»
La paix sociale
La restauration du lien social
Les obstacles à la restauration du lien
La reprise ou la création d'un lien
thérapeutique
L'apaisement définitif
La restauration du lien social
Les propos de deux personnes mettent en exergue l'effet de
régulation de la médiation sur les rapports sociaux :
o un lien relationnel futur ? Je pourrai le saluer si je le
rencontre une fois (S30- p4);
o Je suis allée l'autre jour à
l'Hôpital, j'ai passé mes meilleures salutations au
médecin. Je l'ai vu récemment au carrousel avec ses enfants. On
s'est parlé un peu (N68-p10).
La reprise ou la création d'un lien
thérapeutique
Après la médiation, trois personnes ont fait preuve
d'ouverture à l'idée de continuer un colloque intime
soignant-soigné :
o si la doctoresse était installée, je
continuerais la relation (R39-p6);
o oui, j'ai retrouvé confiance en la Dresse. Je
pourrais envisager d'entrer en
matière pour me faire soigner par elle, les faits la
concernant étaient d'une
part moins graves et, d'autre part, j'ai senti qu'elle
comprenait ce que je lui
disais, ce qu'elle entendait;
o j'ai aussi senti ses excuses sincères
(J18-p3);
o oui, s'il se retrouve aux urgences, par exemple, ça
me permettra de vérifier s'il a changé (P26-p5.
De nouveaux liens se sont établis après la
médiation :
o je ne le connaissais pas avant la médiation et
maintenant, nous avons une relation suivie (L36-p6);
o je me suis inscrit dans un programme de recherche ...
C'est le Dr V. qui s'en occupe, je suis allé deux fois..., il
était très gentil avec moi, on n'a pas reparlé de tout
ça. C'est un très bon médecin (O34-p4).
> Les obstacles à la restauration du lien
thérapeutique
Une attitude de défense, un manque de
sincérité lors de la formulation d'excuses ou une atteinte
profonde à l'intégrité ont été des obstacles
à la restauration du lien de confiance. La perspective d'une reprise du
lien thérapeutique dans ces cas n'était pas envisageable :
o s'il avait fait des excuses sincères, ça
aurait été autre chose, mais là ... On l'a jamais revu
(M25-p4);
o ce n'est pas à une personne égale qu'il a
donné ses excuses, mais à une personne qu'il prend pour une
analphabète (K54-p6). Il n'existe plus, fini, terminé
(K55-p6);
o non, en ce qui concerne le Dr Y., je n'irai plus jamais
me faire soigner chez lui ; les faits le concernant étaient à mon
sens trop graves. Il a tenté de minimiser la situation. Ses excuses ont
été faites à reculons (J18-p3);
o avec le professeur, non, C'est allé trop loin ... Il
m'a donné des médicaments en me trompant (R40-p6).
La médiation a révélé des
dysfonctionnements institutionnels importants. La reconnaissance des torts et
les engagements des professionnels présents n'ont pas suffi à
rétablir la confiance envers le médecin mis en cause ni envers
l'établissement :
· en le médecin-chef, non. En l'institution,
non. C'est une question de vie ou de mort (S44-p6).
L'apaisement définitif
La médiation a répondu aux besoins d'expression,
de compréhension, de reconnaissance et aux attentes citoyennes. Les cinq
personnes déterminées à saisir la justice en cas
d'échec ont, avec soulagement, abandonné définitivement
cette idée :
o je serais allé plus loin (P11-p2);
o je savais que j'avais la possibilité de recours
au niveau juridique, que j'avais raison et que s'ils ne reconnaissaient pas
leurs erreurs, j'irais plus loin (J8- p2);
o s'il était resté sur ses positions, la
médiation n'aurait pas réussie. On aurait dû aller plus
loin (019-p3);
o j'avais besoin de faire une action en justice (K60-p6).
Heureusement que le BCMS existe. Le procès aurait prolongé la
souffrance et fait revivre les mauvais moments sans être sûr de
gagner (K64-p7);
o je lui ai proposé de venir en médiation, que
sinon, j'irais en justice (Q7-p3).
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