4.2.4. Catégorie «Les métamorphoses
individuelles»
Les métamorphoses individuelles
La capacité du lâcher-prise
Le renforcement
des capacités d'autodétermination et
de responsabilisation
Du patient passif au patient pro actif
Les impacts positifs de la médiation sont mesurables au
niveau psychologique et cognitif :
La capacité du lâcher-prise
Les personnes ont décidé d'abandonner leurs
émotions négatives et de s'ouvrir à nouveau à la
vie.«Boucler la boucle / tourner la page / voir devant / tout
lâcher» sont les termes utilisés pour
caractériser ce nouvel état d'esprit, passage du passé au
futur :
o c'est essentiel de constater que le médecin-chef
avait fait son propre chemin, que ce n'était pas des paroles de
médecin mais de personne ayant eu un débordement, ça
répare, ça cicatrise, on peut écrire une nouvelle page
(S34-p5);
o c'est important de pouvoir dire. Ça m'a sorti
ça de la tête. On tourne la page (M22-p4);
o j'ai beaucoup pleuré pendant la médiation,
j'ai beaucoup pleuré aussi après,
durant quelques jours. Et puis plus rien du tout.
Après, j'ai pu voir devant
(K25-p3). Je tiens une force bestiale... Ma vie a
changé en bien totalement;
je valorise la vie à chaque minute (grand sourire)
(K44-p5);
o je me suis engagée personnellement de revivre tout
ça différemment avec les informations que j'ai reçues
(N29-p7);
o ça m'a permis de tout lâcher (N36-p8) ...
Je garde les bons souvenirs. Je l'ai effacé dans l'image de malade
(N47-p8). Je suis tournée vers autre chose ... je suis dans une autre
phase, je m'en sors bien (N47-p8);
o j'ai pu boucler la boucle avec ce médecin
(Q34-p5);
o j'ai pris conscience qu'on n'allait pas avoir d'enfant
(Q12-p4). J'ai pu laisser ce fardeau et utiliser mon énergie pour le
futur (Q23-p4).
Le renforcement des capacités
d'autodétermination et de responsabilisation
Les impacts sur les capacités
d'autodétermination sont probants. Les personnes perçoivent chez
elles une capacité d'affirmation nouvelle depuis la médiation.
Elles s'autoriseront désormais à devenir actives non seulement
dans un rapport soignant-soigné mais aussi dans leur vie : passage de
l'état de victime impuissante au statut d'acteur responsable :
o je suis plus sûre de moi (K44-p5);
o je perçois un changement de statut de patient. J'ai
subi sans rien dire.
Aujourd'hui, je veux être active dans la relation
soignant-soigné (J15-p3); o moi, je me défendrai
avant pour faire changer les choses. Avant, j'étais
plutôt timide (L40-p7);
o avant , j'aurais jamais osé dire non
(M30-p5).
L'effet pédagogique de la médiation est explicite
dans deux propos :
o j'ai appris ... je sais que je dois être plus
explicite avec le médecin, mettre les problèmes sur la table plus
vite, challenger le médecin, être plus sûr de moi si une
situation part à la dérive, réagir plus tôt. C'est
une leçon importante (S39-p5);
o je ne vais plus rester dans le dépit
(S54-p8);
o j'ai appris beaucoup beaucoup (P24-p5). Je dois faire
attention à ce que le médecin me dit, si c'est juste ou non
(P25-p5).
Suite à la médiation, une personne s'est
responsabilisée en prenant soin de sa santé psychique :
o j'ai entrepris depuis une psychothérapie qui vient
de se terminer depuis quelques semaines. Je me sens bien (J17-p3).
> Du patient passif au patient pro actif
Les médiés se sont dits mieux renseignés sur
leurs droits depuis la médiation et déterminés à
les faire respecter :
o je me sens plus sûre de mes droits. Je vais
désormais moins me laisser imposer des choses par les médecins
(J14-p3);
o je sais qu'il existe la brochure bleue. Ca me donne
l'opportunité de savoir me prendre moi-même : mes droits et mes
limites, de défendre mes droits (P27-p4) ;
o je veux qu'on m'explique, qu'on m'informe. Je trouve
important qu'on s'écoute chacun, le dialogue entre le médecin et
le patient est très important. Sans ça, dans la maladie, c'est
terrible pour le patient (K51- p6);
o ce doit être un rapport de confiance sinon je
stopperai la relation avec le médecin (R37-p6). Par rapport aux
informations, je demanderai maintenant qu'on me renseigne. Je ne vais plus
accepter qu'on ne me dise rien (R38-p6);
o si ça devait se repasser, je serais peut-être
plus vigilante, j'exigerais des explications, des entretiens (N48-p9);
o chaque fois, je demande qu'ils me fournissent une copie des
résultats (O33-p4).
Connaissant ses droits, une personne se sent aujourd'hui plus
sûre face aux médecins qui reprennent leur dimension d'êtres
humains perfectibles :
o ça donne la sécurité que les
médecins ne sont pas des Dieux, qu'on peut leur taper sur les doigts
quand ils font faux (Q41-p6).
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