2.1.3. En Belgique
L'implantation de la médiation sanitaire a suivi le
mouvement lancé par l'OMS. Dès 1999, le gouvernement belge montre
la volonté d'élaborer des droits du patient. Il faudra trois ans
de débats politiques pour aboutir à la concrétisation de
dispositions législatives.
2.1.3.1. Cadre législatif
Une loi «Droits des patients», promulguée en
2002, notifie huit droits et prévoit l'instauration d'une fonction de
médiation médicale pour toute plainte relative au non respect de
ces droits (art.17) :
«La mission prioritaire de la fonction de
médiation est de prévenir autant que possible le
dépôt de plaintes. Ainsi, lors de chaque manifestation de
mécontentement du patient, la fonction de médiation encourage
celui-ci à prendre contact avec le praticien professionnel
concerné»75.
Les attentes du gouvernement face à la médiation
expliquent les autres missions dévolues à cette fonction qui
visent à éviter une procédure de dommage et
intérêts :
1. la prévention des questions et des plaintes par le
biais de la promotion de la communication entre le patient et le prestataire de
soins;
2. la communication d'informations sur l'organisation, le
fonctionnement et les règles de procédure de la fonction de
médiation;
3. Le traitement des plaintes en vue de trouver une solution;
4. L'information du patient au sujet des possibilités en
matière de règlement de sa plainte en l'absence de
solution76.
D'autre part, la loi prévoit des conditions relatives
à la fonction de médiateur face à
«l'indépendance, le secret professionnel, l'expertise, la
protection juridique, l'organisation, le fonctionnent, le financement, les
règles de procédure et le ressort
»77.
Cette même loi institue une commission
fédérale «Droits des patients» (art.16) qui a pour
mission de conseiller le Ministre de la santé publique, la mise sur pied
des services de médiation, l'évaluation de leur fonctionnement et
le traitement des plaintes à leur sujet. Au sein de cette commission, un
service de médiation fédéral «Droits du patient»
est compétent pour le renvoi des plaignants à la fonction locale
de médiation et pour le traitement des plaintes provenant des secteurs
ambulatoires : médecins privés, soins à domiciles,
thérapeutes.
Un arrêté royal datant du 8 juillet 2003 est
modifié en mars 2007 par un nouvel arrêté qui stipule
que le médiateur ne peut prendre position au cours du processus de
médiation et relève les notions d'incompatibilité entre la
fonction
75 Ibidem, p.12
76 Ibidem
77 Ibidem, p. 13
de médiateur et d'autres emplois au sein de
l'institution hospitalière. Une loi récente, datant de mai 2007,
prévoit une procédure, dite «no-fault», d'indemnisation
des patients lors de dommages causés par des prestations de soins.
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