C. Les vols commis entre alliés au même
degré
L'alliance au même degré comprend les
beaux-parents et les gendres et brus127. Dès lors les
alliés des enfants ou descendants bénéficient de
l'immunité pour vols commis au préjudice des ascendants de ces
derniers128. C'est le cas par exemple d'un gendre qui vole le
père ou la mère de sa femme.
Et réciproquement, le père, la mère ou
tout autre ascendant bénéficie de l'immunité pour vol
commis au préjudice des alliés de leurs enfants ou
descendants129. Il s'agit par exemple d'un père qui vole le
mari de sa fille, la belle-mère qui vole son gendre.
De surcroît, l'immunité bénéficie
même aux enfants ou descendants pour vols commis au préjudice des
alliés de leur père, mère ou autre
ascendant130. C'est notamment le cas du vol commis par un enfant du
premier lit au préjudice du second mari de sa mère. Et
réciproquement, l'immunité bénéficie aux
alliés des père, mère ou autre ascendant pour vols commis
au préjudice des enfants ou autres descendants de leur conjoint. Il
s'agit par exemple d'un vol commis par un second mari d'une femme au
préjudice des enfants du premier lit de cette dernière.
Au surplus, la jurisprudence a décidé que
l'enfant naturel, reconnu par sa mère, devient l'allié du mari de
sa mère et que par conséquent la soustraction qu'il commet au
préjudice de son beau-père131tombe sous le
bénéfice de l'immunité132.
Il faut signaler que, pour d'aucuns, l'immunité
subsiste même quand l'alliance a cessé par le décès
de l'époux qui la produisait133. Pour C. RAYMOND, c'est
l'alliance même qui subsiste malgré la dissolution du
mariage134. Ainsi, l'immunité de l'article 397 al. 1 du
Code
127 J. M. C. X. GOEDSEELS, op. cit., p. 245.
128 C. RAYMOND, op. cit., p. 168, no 764.
129 Ibid.
130 B. MPANABANGA, op. cit., p. 74.
131 Selon le Dictionnaire Petit Robert, mis à
jour en 1991, le beau-père (ou parâtre) signifie pour les enfants
d'un premier lit, le second mari de leur mère.
132 Grenoble, 8 février 1900, Sirey, 1901, 2, 280
cité par C. RAYMOND, op. cit., p. 168 ; voy. aussi J. S. G.
NYPELS et J. SERVAIS, op. cit., p. 428.
133 J. S. G. NYPELS et J. SERVAIS, op. cit., p. 427.
134 C. RAYMOND, op. cit., p. 168, no770; voy.
aussi l'article 158 CCL I.
pénal s'étend à l'individu qui a commis un
vol au préjudice des ascendants de son époux
décédé.
Enfin, il sied de souligner que cette catégorie des
alliés au même degré a été exclue des
bénéficiaires de l'immunité en droit français (art.
311-12 du nouveau code pénal français).
§2. La non extension de l'immunité aux
coauteurs et complices
Les vols commis par des personnes qui
bénéficient de l'immunité de l'article 397 du code
pénal ne donnent lieu qu'aux réparations civiles tant sur le plan
de participation directe que sur celui de complicité. Cependant, il n'en
est pas ainsi pour les vols commis par des personnes étrangères
aux relations de parenté et d'alliance.
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