6.1.3. Entretiens
Bien que notre étude comprenne une partie descriptive
traitant des pratiques des ONG, notre question de recherche et les ressources
dont nous disposions ne nous permettaient pas de réaliser un portrait
minutieux de l'intégration de l'environnement dans un cycle
d'intervention,
depuis la conception du projet jusqu'à son
évaluation. Une telle démarche nécessiterait certainement
l'étude approfondie d'un ou plusieurs cas ainsi que le recours à
l'observation directe des pratiques. Par le biais de l'analyse des documents
écrits et des questionnaires, nous serons néanmoins en mesure
d'identifier les grands traits de ces pratiques. Les entretiens nous y aideront
aussi. En effet, les entretiens sont utiles, entre autres, lorsque l'on
souhaite mener à bien une enquête sur les représentations
et les pratiques car ils « visent la connaissance d'un système
pratique (les pratiques elles-mêmes et ce qui les relie :
idéologies, symboles, etc.) » ce qui nécessite « la
production de discours [...] obtenue à partir d'entretiens
centrés sur les conceptions des acteurs et d'autre part sur les
descriptions des pratiques » (Blanchet et Gotman, 2007, p. 30).
Notre étude étant structurée par des
hypothèses de recherche, les entretiens devaient être
formalisés pour en tenir compte. Nous avons donc logiquement opté
pour des entretiens semi directifs et élaboré un guide
d'entretien en conséquence.
6.2. Présentation de l'échantillon
L'étude porte sur les organisations non
gouvernementales belges disposant de l'agrément ONG de
développement. Au total, 114 ONG répondent à ce
critère. Il serait bien sûr utile d'examiner l'intégration
de l'environnement dans toute la gamme d'activités entreprises par les
ONG, de l'aide humanitaire d'urgence, aux soins de santé en passant par
l'éducation au développement. Il fallait toutefois restreindre
l'étendue de cette enquête. Nous avons donc choisi de concentrer
la recherche sur les ONG menant à bien des actions de
développement dans le Sud (comprenant donc un volet Sud). Afin de
restreindre davantage la « population » de départ, un
critère supplémentaire a été retenu : les actions
de développement devaient inclure des activités
économiques et productives (commerce, artisanat, agriculture,...) dont
la pertinence par rapport aux problématiques environnementales peut
être établie assez directement. Les ONG dont la base identitaire
repose sur la sauvegarde de l'environnement ont été
écartées. En effet, l'objet de la recherche cible
spécifiquement les ONG de développement dont l'environnement
n'est pas un objectif prioritaire. Il n'est pas apparu utile de définir
un critère de taille (volume financier, nombre de salariés ou de
bénévoles).
Une liste de 40 ONG belges, flamandes et francophones a
finalement été établie et ont toutes été
contactées. Sur ces 40 ONG, 20 ont rempli le questionnaire et 14 ont
accepté de le compléter par un entretien. Douze de ces ONG sont
des ONG « programme ». Quatre ont un volume financier (quelle que
soit la source de financement) de moins de 500 000 euros pour l'année
2007 ou 20084. Le volume financier des autres ONG est
supérieur à 1 million d'euros et s'élève à
plus de 20 millions d'euros pour la plus grande ONG interrogée.
En vue d'obtenir un point de vue global sur une
éventuelle évolution de la sensibilisation des ONG à
l'égard des préoccupations environnementales, les
fédérations d'ONG ont aussi été sollicitées,
malheureusement sans succès.
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