6. CADRE METHODOLOGIQUE DE LA COLLECTE DE
DONNÉES
Comme nous l'avons déjà précisé,
nous nous sommes fixés deux objectifs : d'une part ébaucher une
description des pratiques d'intégration environnementale des ONGD belges
et, d'autre part, approcher la compréhension des déterminants de
ces pratiques. Pour ce faire, nous avons procédé à
l'analyse de trois types de source : des documents écrits, des
enregistrements audio et des questionnaires. Dans ce chapitre nous
détaillerons chacune de ces sources, les raisons de leur
sélection, l'élaboration des outils de collecte ainsi que le
déroulement de la celleci.
6.1. Présentation des outils de collecte des
données
6.1.1. Documents écrits
Dans notre cadre d'analyse, nous avons identifié quatre
points d'entrée possibles pour l'intégration environnementale.
Parmi ceux-ci se trouve la phase de programmation. En vue d'estimer le
degré de prise en compte des thématiques environnementales, nous
avons décidé d'examiner la présence et la place de
thématiques environnementales dans la vision et la mission de l'ONG. La
vision et la mission des ONG sont en général décrites sur
leurs sites Internet, dans leurs rapports d'activité ou tout autre
document décrivant leur travail. Certaines ONG ont par ailleurs tenus
à fournir directement certains de ces documents, attestant de leurs
efforts d'intégration. Nous les examinerons donc afin d'y relever les
traces d'une évolution des préoccupations des ONGD et d'une
réorientation de leur politique.
6.1.2. Questionnaires
Les questions qui guident notre recherche, les objectifs que
nous nous sommes fixés ainsi que la population étudiée
requièrent, d'après nous, une approche qualitative. En effet,
nous ne souhaitions pas produire des statistiques, dont l'utilité et la
validité pourraient être contestée étant
donné la taille de la population de départ et de
l'échantillon. Le recours à un questionnaire peut dès lors
paraître paradoxal, voire superfétatoire, mais il se justifie pour
plusieurs raisons.
L'outil principal de notre recherche est l'entretien. Le
succès de l'enquête reposait donc beaucoup sur la volonté
des ONG à y participer activement. Les ONG étant très
sollicitées pour des enquêtes de tout type, l'entreprise pouvait
s'avérer difficile. L'envoi d'un questionnaire pouvait faciliter notre
démarche. Nous avons mis en pratique une des techniques issues de la
théorie de l'engagement : le « pied dans la porte », qui
consiste à obtenir d'une personne qu'elle réalise une action peu
coûteuse pour qu'ensuite elle accepte de réaliser une action plus
coûteuse. Obtenir une réponse au questionnaire nous permet
d'envisager avec plus d'optimisme la réalisation de l'entretien.
Evidemment, le questionnaire n'a pas été
élaboré dans ce seul but. Certaines des questions que nous
souhaitions poser se prêtaient mal aux conditions d'un entretien. Nous
avons ainsi choisi d'incorporer dans le questionnaire toutes les questions
fermées qui auraient été susceptibles de casser le rythme
de l'entretien. En outre, la combinaison questionnaire - entretien n'est pas
dénuée de sens puisque, selon Blanchet et Gotman (2007, p. 43),
« le recours à l'entretien sert dans ce cas à contextuer des
résultats obtenus préalablement par questionnaire ».
En ce qui concerne le questionnaire et son contenu, il a
été mis au point en suivant les hypothèses de recherche et
les recommandations du manuel de François de Singly, « Le
questionnaire » (2008). Nous nous sommes efforcés de combiner des
questions sur les pratiques, ou plus exactement sur les pratiques tel qu'elles
sont expérimentées par les répondants, et des questions
d'opinion (de Singly, 2008, p. 64-65). Etant donné que la participation
des ONG dépendait largement du temps qu'il leur était possible de
nous accorder, nous nous sommes aussi employés à limiter le
nombre de questions.
Cette étude porte sur les ONGD belges, flamandes et
francophones. C'est pourquoi une version du questionnaire en néerlandais
a également été élaborée.
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