6.3. Présentation du déroulement de la
collecte des données
L'enquête à proprement parler a
débuté en février 2010 et s'est achevée en juin
2010. Un courrier électronique a été envoyé
à toutes les ONG sélectionnées. Celui-ci décrivait
la finalité de l'enquête et les deux étapes qui la
constituaient : le questionnaire et l'entretien. Le questionnaire était
joint au courriel sous forme de formulaire interactif.
Comme suggéré dans les pages
précédentes, le défi majeur de l'enquête
était d'obtenir la participation des ONG. Afin d'y parvenir, les
courriels ont systématiquement été suivis d'un (voire de
plusieurs) appel téléphonique. Les ONG qui n'ont pas
souhaité participer se justifiaient généralement par le
manque de temps. Beaucoup nous ont aussi signalé qu'elles étaient
énormément sollicitées pour toute sorte d'enquête et
qu'elles ne pouvaient répondre favorablement à toutes.
En ce qui concerne le questionnaire, l'objectif initial
était de le faire remplir par un maximum de personnes employées
au sein de l'ONG contactée. Nous nous sommes rapidement aperçus
que cet objectif était bien trop ambitieux. De fait, globalement nous
n'avons reçu qu'une seule réponse par ONG. Deux ONG font
exception et nous ont fait parvenir deux réponses de
4 Ces informations sont basées sur les données des
rapports financiers ou sur les rapports d'activité disponibles sur
Internet.
deux personnes distinctes. Comme nous l'avons
déjà précisé auparavant, le nombre restreint de
questionnaires n'a pas été un obstacle à la bonne marche
de l'enquête. Les chiffres obtenus seront utilisés à titre
indicatif mais viendront surtout en appui à l'analyse des entretiens.
Au regard de la question de recherche et de ses liens avec la
conception et la mise en oeuvre des projets, les personnes interrogées
devaient disposer d'une connaissance suffisante de la gestion du cycle de
projet et avoir des responsabilités dans ce domaine : les
gestionnaires/coordinateurs de projets, les responsables géographiques
ou encore les secrétaires généraux. Dans un cas, la
personne interrogée était chargée de communication. De
manière générale, les répondants ont
eux-mêmes déclaré parler au nom de l'ONG et du reste de
leur équipe. Du point de vue de la formation initiale des
répondants, un profil académique est majoritairement
représenté : les ingénieurs agronomes (7 personnes sur
20). Les autres ont une formation en sciences humaines (sociologie, histoire,
éducation) ou médicale (médecin,
vétérinaire).
Les entretiens se sont pour la plupart déroulés
dans les bureaux des ONG. Deux entretiens ont dû être
réalisés par téléphone. Leur durée moyenne
était d'une demi-heure, parfois plus d'une heure. Les questionnaires
étaient brièvement analysés avant les rencontres pour
servir de base à l'entretien. Le guide d'entretien n'a donc sciemment
pas été suivi à la lettre pour pouvoir approfondir
certains aspects soulevés dans les questionnaires. En outre, bien que
les entretiens aient été semi directifs et que le guide ait
permis de les structurer, leur tournure dépendait largement de la
volonté de l'interviewé : « les informants eux-mêmes
sont sélectifs, parfois délibérément, parfois
involontairement » (Huberman, 2002, p. 110).
Les entretiens ont été accordés sous la
garantie de l'anonymat des personnes interrogées et des ONG pour
lesquelles elles s'expriment. Cette condition sera respectée tout au
long de l'analyse. Nous tenons à préciser que cette étude
n'a pas pour objectif de porter un jugement sur le travail accompli par les
personnes interrogées mais de déterminer les aspects qui
mériteraient une plus grande attention.
7. LA DGCD : RESULTATS DE L'ANALYSE
Pour rappel, la sous-question de recherche était la
suivante : le service ONG (D3.1) de la Direction générale de la
Coopération au Développement, ses gestionnaires et ses outils de
gestion sont-ils un instrument de gestion des impacts environnementaux des
activités des ONG belges de développement ? Les bailleurs de
fonds constituent un des groupes stratégiques identifiés dans
notre modèle d'analyse. L'étude du service D3.1 repose donc sur
le principe que les individus qui le composent partagent une position identique
face au problème qui nous occupe, l'intégration de
l'environnement dans les projets et programmes de développement des ONG.
Ces acteurs, en tant qu'individus, nourrissent une certaine conception de
l'environnement et de son intégration. Aussi, ce groupe
stratégique est inséré, au même titre que les ONG,
dans un système dont les structures encadrent son fonctionnement. Nous
retrouvons donc les trois dimensions du cadre théorique
présenté plus haut.
Dans ce chapitre, nous procéderons tout d'abord
à une description du fonctionnement du service. Nous nous interrogerons
sur la place de l'intégration environnementale dans ce processus et nous
nous attarderons ensuite sur une analyse prenant compte les trois dimensions du
cadre d'analyse pour replacer les constats dans leur contexte. Tout ce qui va
suivre est fondé sur des entretiens réalisés avec cinq
fonctionnaires du service D3 (Programmes non gouvernementaux) dont quatre
gestionnaires du service D3.1. Ils se sont déroulés en novembre
2009 et en avril 2010. À l'instar des entretiens réalisés
avec les ONG, les informations révélées l'ont
été sous le couvert de l'anonymat, qui sera à tout moment
respecté.
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