7.2.3. Les contraintes structurelles
Il a déjà été établi qu'une
première difficulté faisant obstacle à une meilleure prise
en compte de l'environnement dans l'appréciation des projets et
programmes est le manque d'information et de formation des gestionnaires.
D'autres caractéristiques structurelles et organisationnelles peuvent
expliquer la faible intégration des préoccupations
environnementales dans le travail du service D3.1.
En premier lieu, il faut se souvenir que si l'environnement
est un des quatre thèmes transversaux prévus par la Loi de 1999,
il en existe plusieurs autres (voir plus haut la description du schéma
de présentation). Cette multiplicité des thématiques
transversales complique le travail d'appréciation.
Deuxièmement, les gestionnaires interrogés ont
signalé la complexité de certains dossiers soumis par les ONG
« programmes » (dont la durée est, rappelons-le, de trois
ans).
« Un gros programme, de 10 ou 15 millions d'euros,
avec multiples pays, partenaires, thématiques, objectifs etc., c'est
très difficile à suivre ». « Quand un dossier fait deux
milles pages, dire qu'on le connaît sur le bout des doigts serait mentir.
»
L'approche programmatique a donc complexifié les
dossiers par le nombre de paramètres à évaluer. Les
projets, plus courts, ne concernent qu'un volet et n'ont qu'un seul objectif
spécifique. Leur évaluation est plus simple et plus
précise, ce qui, d'après les entretiens, se reflète par le
fait que le subside leur est plus fréquemment refusé.
L'organisation du système de rotation semble
également poser problème. C'est surtout le cas des
répartitions de dossiers survenant en raison d'un conflit entre le
gestionnaire et les ONG. Le temps imparti pour réaliser
l'évaluation ou le suivi en est parfois nettement diminué.
Ensuite, apprécier le degré d'intégration de
l'environnement dans un projet ou programme de développement pose les
mêmes difficultés que l'évaluation de l'impact.
« La recherche de l'impact... C'est le St Graal.
»
Les gestionnaires insistent sur l'importance des missions de
terrain pour examiner, entre autres, la prise en compte effective de toutes les
thématiques transversales.
« Ce qui nous permet de vraiment évaluer c'est
quand on va sur le terrain et que là on voit si oui ou non,
concrètement, l'ONG prend en compte l'environnement, le genre, etc.
»
Enfin, les gestionnaires manquent d'outils adaptés pour
apprécier l'intégration environnementale. Le seul dont ils
disposent actuellement est la fiche d'appréciation. La promotion
efficace du thème « genre » a conduit à la
création d'une Check-list concernant l'intégration du genre dans
l'identification et la formulation de projets et de programmes. Sans
préjuger de la qualité de cet outil, on ne peut toutefois que
constater qu'aucun outil similaire n'avait été créé
jusqu'à maintenant pour l'environnement. La conception de la «
boîte à outils d'intégration environnementale pour la
coopération belge au développement » a pour ambition de
combler cette lacune.
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