4.2. Les BZD et 1es troub1es psychiatriques
D'après une étude
canadienne9, l'automédication par l'alcool et les substances
psychoactives SPA (BZD et drogues) chez les personnes souffrant des troubles
anxieux est fréquemment observée. D'après Robenson
9 18,3 % des patients avec trouble anxieux
généralisé (TAG) utilisaient l'alcool comme anxiolytique
et 15 % avaient une phobie sociale. L'automédication par l'alcool et les
SPA est aussi observée chez les patients qui souffraient d'agoraphobie
et de troubles paniques (14,9 %). Elle est également constatée
dans les TAG (7,4 %). Sur 202 patients, 28,6 % pratiquaient
l'automédication par l'alcool et des anxiolytiques.
Dans son article, Robenson et son équipe
9 proposaient la prise en compte des différents troubles
psychiatriques comme facteur rendant les patients à haut risque d'usage
combiné de l'alcool et SPA (pour faire face aux symptômes
anxieux), mais aussi à haut risque d'une évolution vers le
mésusage (à type d'intoxication ou
dépendance).
En France, d'après Lagnoui 8, 17,7 %
des usagers de BZD ont au moins un trouble de l'humeur ou un trouble anxieux
contre 5,5 % des
usagers BZD sans trouble.
4.3. Les BZD et 1e suicide
La population toxicomane10 présente
un haut risque de suicide par rapport à la population
générale (X 7,8). Le risque relatif d'une intoxication volontaire
à leur propre drogue est multiplié par rapport à la
population générale (4 pour les usagers de cannabis, 6 pour la
population alcoolique, 14 pour les toxicomanes aux opiacés, et 45 pour
les utilisateurs de BZD).
D'après Darke10, 16,9 % des sujets
décédés par suicide avaient un antécédent de
dépendance au SPA et dans 5,8 % des cas avaient une dépendance
à l'alcool.
En faisant des analyses toxicologiques de 1425 sujets
suicidés autrement que par une intoxication médicamenteuse
volontaire, l'équipe de Darke 10 a étudié le
rôle de SPA comme « stimuli » de suicides. Les résultats
ont montré que l'alcool est la SPA « stimulatrice » de suicide
la plus fréquemment retrouvée (43,8 % chez les hommes et 26,9 %
chez les femmes) suivi des psychotropes, dont les BZD (13,2 % chez les hommes
et 23,1 % chez les femmes). Les antidépresseurs sont impliqués
dans 9,9 % des cas chez les hommes et 23,5 % chez les femmes, les
antipsychotiques dans 3,9 % chez les hommes et 10,6 % chez les
femmes.
La plupart des études11 affirment
que l'usage régulier des BZD est associé à un risque
élevé de mortalité. En Angleterre11, 3,8 % des
décès par
intoxication aux SPA sont liés à la prise
seule d'une BZD.
Au total, les SPA sont considérées comme
des produits qui « génèrent » des idéations
suicidaires avec facilitation du passage à l'acte10,11 ,12.
Les SPA les plus fréquemment trouvées sont : l'éthanol et
les BZD12.
|