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Analyse des performances productives des exploitations familiales agricoles de la localité de Zoetelé

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par Gilles Quentin KANE
Yaoundé II-Cameroun - DEA 2010
  

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B. Les mesures de productivité

Dans la littérature économique, la première mention d'un indice de productivité est attribuée à Morris Copeland en 1937 dans son ouvrage « Concepts of National Income ». Les premiers travaux d'importance pour en mesurer le niveau et les impacts ont cependant été amorcés quelques années plus tard. Au début des années 40, plusieurs économistes dont Timbergen (1942) et Stigler (1947) se sont intéressés à ces questions.

Plusieurs indicateurs peuvent être développés afin de rendre compte de l'évolution de la productivité. Les mesures unifactorielles et les mesures multifactorielles constituent les deux principales catégories habituelles utilisées pour tenir compte des différents indicateurs (Gamache, 2005).

Les premières mettent en relation la production avec un seul intrant (travail, capital, terre), alors que les secondes combinent simultanément les effets de plusieurs intrants. En d'autres termes, l'augmentation de la production peut être comparée à celle de tous les intrants ou juste à celle d'un seul facteur de production à la fois (Kaci, 2006).

Théoriquement, il y a autant de mesures unifactorielles qu'il y a de facteurs de production dans l'économie. Ainsi, les concepts de productivité diffèrent selon le facteur retenu au dénominateur.

La productivité unifactorielle se mesure donc comme suit :

productivité unifactorielle=

quantité produite

quantité de l'input utilisée

La productivité du travail reflète le volume de production généré par heure de travail. Toutefois, il ne faut pas conclure qu'elle dépend uniquement de la performance de la main

d'oeuvre, car elle est largement influencée par tous les autres facteurs de production et l'environnement dans lequel fonctionnent les entreprises8 (Gamache, 2005).

Elle peut se calculer comme suit :

productivité du travail=

quantité produite

quantité de travail utilisée (nombre d'actif agricole)

La productivité de la terre qui mesure la contribution de ce facteur à la production, peut se calculer ainsi :

productivité de la terre=

quantité produite

superficie de production

La productivité du capital mesure la contribution ou la part du capital dans la production. Autrement dit, elle compare la production réalisée à la quantité de capital utilisée et peut se calculer comme suit :

productivité du capital=

quantité produite

quantité de capital utilisé par l'EFA

La productivité partielle est un indicateur qui souffre cependant d'une limite importante : elle attribue la totalité de la production agricole à un seul facteur.

Afin de prendre en compte l'efficacité de l'ensemble des facteurs entrant dans le processus de production, la productivité multifactorielle est prise en compte. Celle-ci associe la production d'un bien ou d'un service à plusieurs intrants. Ceux le plus souvent retenus sont le capital et le travail, mais d'autres facteurs intermédiaires tels l'énergie, les matières premières et les fournitures de production peuvent également s'ajouter.

8 En fait, l'intensité de l'effort fournit par les travailleurs a effectivement des répercutions sur la productivité du travail, mais cet élément est généralement beaucoup moins important que le volume de capital (comme les outils ou la machinerie) dont dispose un individu pour accomplir sa tâche.

La productivité globale des facteurs (PGF) compare la production réalisée à la quantité de capital, de terre et de travail utilisés. Sous sa forme élémentaire, elle se base sur les fondements conceptuels derrière l'identité comptable du PIB, sa première formalisation théorique est l'oeuvre de Solow (1957). En effet, en partant d'une fonction de production générale à rendements d'échelles constants, Solow trouve que le taux de croissance de la production est la somme des taux de croissance des facteurs pondérés par leurs élasticités de production, et du taux de croissance de la technologie.

Toutefois ces élasticités n'étant observables que si l'on suppose que les facteurs sont rémunérés à leur productivité marginale ; Ainsi le résidu de Solow ou taux de croissance de la PGF est donné par : le déplacement de la fonction de production pour un niveau donné d'intrants, autrement dit, la croissance de la production qui n'est pas expliquée par l'accroissement des facteurs de production. Cependant, cette approche est purement théorique. En réalité, lors des applications empiriques plusieurs difficultés sont rencontrées et de nombreuses critiques9 sont portées sur la méthodologie de calcul, les hypothèses de base et l'interprétation des résultats.

Kent et Linh (2009), soutiennent que la croissance de la productivité en agriculture a été sujette à d'intenses recherches. A titre d'illustration : aux Etats Unis, Grilliches et Jorgenson (1967), Jorgenson et al. (1987), Antle et Capalbo (1988), Ball et Norton (2007) ont mesuré la croissance de la productivité agricole. En particulier, Furgie et al. (2007) ont estimé la croissance de la productivité totale des facteurs en agriculture aux Etats unis (USA) sur la période 1948-2004 en utilisant l'indice de Malmquist. Ils trouvent qu'en agriculture, la croissance annuelle de la productivité globale des facteurs aux USA est de 1,8 % au cours de la période d'étude.

La productivité globale des facteurs se définit donc comme le rapport des outputs à l'ensemble des inputs effectifs (Blancard et Boussemart, 2006). Statistique Canada présente à cet effet la productivité globale des facteurs comme : « une moyenne pondérée de la

9 Abramovitz (1956) en faisant allusion à la PGF parle de « mesure de notre ignorance », ainsi les erreurs de mesure dans les séries du travail, dans celle du stock du capital physique, l'omission d'éléments susceptibles d'influencer la qualité et la productivité des facteurs soulèvent un ensemble de mise en garde à l'égard de l'utilisation du résidu de Solow. Jorgenson et Grilliches (1967) soulèvent le problème de l'agrégation des facteurs de production, l'impossibilité de distinguer entre différent types ou qualités de capital et de travail ce qui entraine une surestimation du progrès technologique.

productivité du capital et de la productivité du travail, où les pondérations sont respectivement les parts du capital et du travail » dans la production (Gamache, 2005).

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