2.2. L'enseignement et l'apprentissage.
L'enseignement et l'apprentissage sont deux notions qui, de
par leur objet, se complètent. Pour faire ressortir les rapprochements,
les différences et la complémentarité de ces deux notions
jumelles, nous nous servirons de quelques définitions.
2.2.1. L'enseignement.
L'évolution de l'enseignement se fit en Grèce
antique par l'introduction du "pédagogue". À l'origine, on
nommait ainsi l'esclave chargé d'accompagner les enfants à
l'école. Cet esclave fut chargé d'enseigner à l'enfant,
notamment par la pratique des sports, à devenir un "kalos kagathos", un
homme "beau et courageux". Les sophistes et, sous l'influence de Socrate, les
philosophes, poursuivirent dans cette voie en développant les
qualités de raisonnement et d'expression des adolescents, afin de
parfaire leur formation de citoyen.
Après l'apprentissage élémentaire de la
lecture et de l'écriture, l'élève devait acquérir
les sciences des nombres, puis développer, par l'étude de la
rhétorique, ses facultés d'expression et de persuasion. Les plus
doués achevaient leur apprentissage par celui du raisonnement
"dialectique", c'est-à-dire par l'étude de la philosophie. Chaque
branche du savoir était étudiée séparément,
et pouvait faire l'objet de recherches poussées. L'un des
élèves de Platon, Isocrate31, fonda une école
spécialisée dans la rhétorique, où l'on apprenait
à organiser son discours -- de l'exorde à la péroraison
--, à varier les genres -- humble, tempéré, sublime --,
à maîtriser les figures de style et le rythme de la phrase.
31 Isocrate (436-338 av. J.-C.), orateur et
professeur athénien dont les écrits sur la politique et
l'éducation constituent un important document historique. Isocrate
naquit dans une riche famille d'Athènes, fut l'élève et le
disciple de Gorgias, de Socrate et de Platon. (c) 1993-2003 Microsoft
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Les Romains instaurèrent des écoles sur tout
l'Empire. Ils fixèrent d'abord l'enseignement de la lecture et de
l'écriture assuré par un primus magister, qui s'adressait aux
enfants à partir de l'âge de sept ans ; puis un second stade
d'enseignement, assuré par le grammaticus, qui portait sur la grammaire,
les connaissances générales et s'adressait aux enfants à
partir de onze ans ; enfin un troisième niveau, sous la direction du
« rhéteur », dans lequel les adolescents les plus brillants
pouvaient apprendre l'art oratoire et les éléments du droit.
Dans le monde médiéval, l'enseignement donnait
lieu à une interprétation de la Torah, la Halakha, qu'il fallait
suivre, et à des commentaires ou paraboles, la Aggadah, propices
à de nouveaux développements. Ainsi défini, l'enseignement
était à la fois ce qui intégrait l'individu à son
peuple et ce qui lui traçait une perspective d'évolution dans
laquelle se rejoignaient les exigences théoriques, morales et
religieuses.
En somme, l'enseignement est l'action ou la manière
d'enseigner, de transmettre des connaissances. C'est la profession de celui qui
enseigne ; c'est une leçon donnée par les faits ou
l'expérience. Enseigner, c'est faire acquérir la connaissance ou
la pratique32
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