2.4.3. L'évaluation institutionnelle.
Une des préoccupations récentes de l'institution
scolaire est d'évaluer « le rendement scolaire » à
travers notamment la mesure des niveaux et des performances scolaires. Depuis
1989, le ministère de l'Éducation nationale a confié
à un service spécialisé, aujourd'hui appelé
Direction de la programmation et du développement (DPD),
l'évaluation du niveau des élèves en mathématiques
et en français, en début de CE2 et en début de 6e, ainsi
qu'à l'entrée en classe de seconde. Ces évaluations
à visée diagnostique concernent, à chaque début
d'année scolaire, l'ensemble des élèves de ces classes.
Les résultats sont utilisés à plusieurs niveaux.
Ils sont d'abord exploités au niveau de la classe.
Chaque élève est évalué à l'aide de
plusieurs critères ; en mathématiques : travaux
numériques, travaux géométriques, mesure,
résolution de problèmes ; en français :
compréhension, production de texte, repérage dans le temps et
l'espace. Avec la moyenne obtenue par la classe, le score le plus faible et le
score le plus élevé, l'élève peut comparer ses
résultats et se situer. Ces informations disponibles en début
d'année sont utiles à l'enseignant, car elles lui permettent de
connaître rapidement le niveau de ses élèves et de sa
classe. Elles favorisent également la mise en place des
réorientations nécessaires.
On peut également, grâce aux résultats de
l'élève, obtenir des statistiques concernant l'école ou le
collège.
À un niveau plus général, les
statistiques au plan national permettent d'identifier les secteurs scolaires en
difficulté. Une adaptation des ressources pédagogiques aux
besoins identifiés est alors possible. Elles permettent également
de suivre l'évolution des performances des élèves
d'année en année. Grâce à ces statistiques,
croisées avec d'autres données (retards scolaires, origines
sociales), il est possible de décrire les contextes des réussites
et des échecs scolaires.
2.5. L'enseignant, l'élève et
l'évaluation. 2.5.1. L'enseignant et l'évaluation
Pendant qu'il prépare son cours, l'enseignant programme
les moments où des évaluations seront faites pour analyser les
effets de son enseignement. Ce sont des moments d'évaluation
provoqués, prévus et négociés avec les
élèves.
Tout en dispensant son cours, l'enseignant tente
d'évaluer la portée de ses actes pédagogiques. À
l'attention qu'il suscite, aux interrogations qu'il induit ou provoque, il
perçoit et analyse les effets de son enseignement : l'acte même
d'enseigner contient une forme d'évaluation que l'on peut qualifier
d'« évaluation incidente ».
L'incidence des résultats des évaluations est
plus ou moins importante selon les contextes et les conditions de
l'évaluation : on n'accordera pas la même valeur au
résultat d'une interrogation orale portant sur la leçon
donnée la veille qu'à celui d'un contrôle intervenant
après des révisions portant sur l'ensemble des cours d'un
trimestre.
L'enseignant peut utiliser divers moyens pour effectuer ses
contrôles. Aux exercices qu'il crée, il peut associer ceux
proposés par les manuels scolaires ou les banques de données
disponibles sur différents supports (CD-ROM, Internet, revues des
mouvements pédagogiques, etc.). Entre plusieurs exercices, il choisira
celui correspondant à ses objectifs.
Enfin, il faut noter que la correction des devoirs ou
contrôles, est un autre moment fort de l'enseignement où se jouent
un certain nombre d'ajustements explicites du contrat entre l'enseignant et sa
classe. C'est dans cette phase d'enseignement que l'enseignant doit revenir sur
le cours en précisant ses objectifs. L'analyse des résultats
corrects et des démarches erronées lui permet d'affiner ses
explications.
2.5.2. L'élève et
l'évaluation.
Plus que des sanctions, les notes ou appréciations
données doivent fonctionner comme des repères.
L'évaluation fait aussi partie du métier de
l'élève. Il doit savoir qu'en classe, il doit être
attentif, essayer de comprendre, participer à la vie du groupe,
répondre aux questions ou formuler ses propres interrogations. De
même, il doit savoir que son travail va être
régulièrement évalué. L'évaluation ne doit
pas le surprendre. Les indications fournies par l'enseignant pendant le cours
le renseignent sur ce qu'il est important de retenir, de savoir faire. Il est
généralement informé des conditions dans lesquelles il
aura à faire la preuve de ce qu'il a appris.
Plus que des sanctions, les notes ou les appréciations
données doivent fournir à l'élève des
repères, des moyens de situer ses progrès ou ses
difficultés.
Un élève autonome est un élève qui
sait gérer ses apprentissages et, en particulier, qui sait
s'auto-évaluer.
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