WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Obstacles socioculturels et dynamique de l'assainissement écologique en milieu rural : cas de Petit Badien S/P de Dabou

( Télécharger le fichier original )
par Sylvanus Innocent N'GORAN
Université de Cocody-Abidjan - DEA Option développement économique et social 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CONCLUSION

L'étude que nous avons menée sur le sujet : « Obstacles socioculturels et dynamique de l'assainissement écologique en milieu rural : cas de Petit Badien S/P de Dabou », s'est déroulée dans de bonnes conditions. Elle nous a permis de confronter nos hypothèses de recherche à la réalité du terrain et de tirer des leçons.

En effet, Nous avons pu noter au cours de nos enquêtes que les vieilles habitudes et les comportements sont difficiles à modifier. Les changements enregistrés sont lents. C'est par exemple le cas de défécations sauvages persistantes d'enfants et d'adultes sur le bord lagunaire et dans la lagune. L'enquête a révélé que 80% des chefs de ménage n'autorisent pas les enfants à déféquer dans les latrines familiales, d'où un taux de 55% de cette population qui continue de déféquer sur les dépotoirs familiaux.

La majorité des enquêtés soutient que l'utilisation des ouvrages ne pose pas problème et cela à un taux de plus de 40%. Les seules difficultés sont d'ordre technique et sont relatives au type de cuvette concédée.

Manger les produits issus de la fertilisation à l'urine ou utiliser les excréta comme fertilisant ne constituent pas un souci lorsque l'on fait référence aux dépotoirs familiaux sur lesquels poussent des bananiers, tomates et autres qui sont habituellement consommés1. A l'unanimité, tous reconnaissent avoir déjà consommé des produits fertilisés en fèces et à l'urines2.

Les techniques culturales des ruraux de Petit Badien ne facilitent pas l'intégration de l'assainissement lorsque l'on oriente la communication sur les seuls aspects des valeurs fertilisantes des excréta (plus de 90% affirme ne pas fertiliser leur champ). Il faut surtout associer à ce résultat, la sédentarisation sur les

1 N'DA C., 2007, Op.Cit, p31

2 Enquête du 14 au 19 Avril 2008.

espaces agricoles et la sécurité alimentaire qui règlent un problème reconnu par plus de 90% de la population, à savoir la rareté des espaces agricoles et à la rareté des produits vivriers dus aux nombreux espaces qu'occupe l'hévéaculture.

De tout ce qui précède, il faut noter que notre première hypothèse a été vérifiée. L'appropriation réelle de l'assainissement écologique est bel et bien fonction des représentations, des comportements et des techniques culturales des ruraux.

Quant à la seconde hypothèse qui stipule que : seules les retombées socioéconomiques d'EcoSan peuvent véritablement et durablement permettre aux ruraux de s'intéresser aux activités d'assainissement, elle a été aussi vérifié. En effet, plus de 90% de la population de Petit Badien a un intérêt marqué par les retombées socioéconomiques produites par les retombées de l'approche EcoSan au détriment des aspects socio sanitaires. La priorité pour eux concerne l'obtention d'un engrais bon marché dont les prix ont aujourd'hui quasiment doublé (le sac de 25 kg est passé de 15000 F à 32000 F CFA) et la possibilité de sédentarisation sur les sols qui permet de régler en partie les questions d'accès à la terre. En plus de ce qui précède, la quasi-totalité des enquêtés s'est dite prête à utiliser les excréta comme fertilisant si les résultats escomptés étaient rentables économiquement. A partir des discours des uns et des autres et des observations, il est juste d'affirmer que la valeur économique tient une place importante dans les sociétés rurales. Les plantations de palmier à huile n'ont-elles pas été délaissées au profit des plantations d'hévéaculture quand bien même que celles-ci constituaient la base de leur alimentation (populations Odzukru) ? Détenir une plantation d'hévéaculture aujourd'hui est signe de puissance car celui-ci permet de gagner beaucoup d'argent (400 000 FCFA/tonne). La plante d'hévéa étant devenue le « arikç » c'est-à-dire l'arbre de la guerre en pays Odzukru.

Au regard des résultats, nous pouvons affirmer que les objectifs de l'étude ont été atteints et que l'assainissement écologique en milieu rural est une approche

viable qui peut impulser une dynamique d'amélioration du cadre de vie, de la santé et de la production agricole. Mieux il peut durablement favoriser un développement global et intégré.

Cependant, il faut tenir compte de variables telles que les représentations, les comportements, les habitudes culturales et les retombées économiques.

Au terme de notre étude, nous apprenons que l'assainissement associé aux réalités des populations, à leur vie quotidienne et aux valeurs qu'ils défendent et recherchent peut durablement être intégré. Cette approche met en cause l'approche classique qui utilise comme seul vecteur de communication, le cadre sanitaire qui n'est pas directement perçu par les populations défavorisées quand ceux-ci ne sont pas dans une situation critique de santé (cas d'épidémie par exemple).

Les nouvelles perspectives qu'ouvre l'assainissement écologique, sont une voie à explorer et à approfondir afin de pouvoir agir de façon efficiente dans le milieu rural.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard