3- Organisation de la promotion
Le marché du journal scolaire est souvent limité
à l'intérieur de l'établissement. Un nombre insignifiant
d'exemplaires sont écoulés vers d'autres collèges ou
lycées ou auprès de quelques parents d'élèves et
autorités politico-administratives, mais aucun journal scolaire n'a pu
s'imposer à d'autres établissements au point d'avoir une
envergure régionale ou encore nationale. Ceci est dû à la
vocation du journal scolaire qui d'abord un organe d'expression interne au
collège mais sans doute aussi au manque d'offensive en marketing.
Même au sein de l'établissement, la distribution n'est pas
garantie. Généralement, les élèves pensent que
c'est l'affaire d'un groupuscule.
4- Gestion financière
Le journal scolaire est généralement
financé par l'administration de l'établissement. Celle-ci
monopolise à son seul niveau toutes les démarches devant
régir sa publication et sa diffusion. C'est l'administration qui
décide du nombre d'exemplaires à tirer, du prix de vente de
l'exemplaire et de la stratégie d'écoulement.
Ainsi certains collèges et lycées attachent du
prix à faire paraître leur organe, dans la forme, comme les
journaux professionnels d'informations générales, la
présentation de la une rivalise de beauté avec les journaux
vendus dans les feux tricolores de nos villes.
Certaines administrations d'établissements payent les
services de professionnels pour la mise en page et pour l'impression du
journal. La saisie et le montage sont réalisés sur ordinateur et
les formats tabloïd et A4 sont de mise. On veille à mettre deux
couleurs au moins à la une. Ces journaux ont l'avantage d'être
bien mis en page, avec des illustrations et photos. Mais ils coûtent
relativement cher soit, pour les élèves à l'achat, soit
pour l'administration qui doit payer une forte subvention. C'est presque dans
tous les cas des journaux qui tournent financièrement à perte.
5- Périodicité
La périodicité des journaux scolaires est, dans
la pratique très longue et discontinue. Même quand il est
précisé que c'est un mensuel, un bimestriel ou un trimestriel, il
n'y a, en moyenne, qu'une ou deux parutions chaque année. En fait, le
renouvellement des membres de la section après les vacances scolaires,
le rejet des activités socioculturelles au second plan, le manque de
stratégie de l'administration, l'absence d'obligation de résultat
et la gestion à vue du journal en sont pour beaucoup dans la
discontinuité voire même la rupture des parutions.
Ces multiples limites à l'animation du journal scolaire
risquent d'accentuer l'indifférence des élèves par rapport
au journal qui devrait être le reflet de leur vie scolaire. La
mévente généralisée et la réplique de
l'administration consistant à imposer l'achat du journal, sont de nature
à dévoyer le sens et la portée de l'activité
culturelle. Le ver est dans le fruit, pourrait-on dire. N'y aurait-il pas
là suffisamment de motifs pour envisager une gestion plus conforme du
journal scolaire ?
IV- SUGGESTIONS POUR UNE APPROCHE EFFICACE
D'ANIMATION D'UN JOURNAL ET D'UNE RADIO SCOLAIRES
Depuis ces cinq dernières années, l'engouement
des jeunes à animer un journal ou une radio scolaire s'est
progressivement estompé. Cette situation a plusieurs causes dont
notamment la série d'années scolaires perturbées par les
mouvements de grève, l'insuffisance des salles de cours dans les
établissements qui oblige les directeurs des études à
programmer des cours aux heures d'animation socioculturelle et souvent,
l'absence d'une méthode rigoureuse d'animation.
La volonté de mener à bien une activité
journal ou radio scolaire impose la mise en place d'une stratégie
d'animation et de gestion plus méthodique et plus formatrice de ses
acteurs. Il ne s'agit pas de transposer le mode d'administration et de gestion
d'un journal professionnel dans les établissements d'enseignement. Mais
il faut, en tenant compte de la mission de l'école et de la
particularité de l'environnement scolaire, proposer les grands axes qui
devraient permettre à la presse d'être viable en milieux
scolaires.
A- CHOIX DE L'ACTIVITE JOURNAL ET OU RADIO
La création d'un journal ou d'une radio scolaire
requiert quelques dispositions. On ne crée pas un journal ou une radio
sur un coup de tête. Il faut respecter les exigences relatives à
l'adhésion de la communauté scolaire au projet, aux objectifs
visés et à l'organisation du travail.
L'arrêté N°0123/MENRS/CAB/SG/DES du 24
septembre 1999 portant organisation et gestion des projets
d'établissement en République du Bénin prévoit en
son article 3 que :
« le projet d'établissement est
mené sur la base de la mobilisation de tous les acteurs de
l'établissement dans un engagement volontaire.
Les activités menées dans ce cadre
constituent un prolongement de la classe et font l'objet de motivation et
d'évaluation défini par le groupe de
pilotage ».
Suivant l'esprit de cet arrêté, une rencontre
préalable est nécessaire entre les représentants de toutes
les entités de cette communauté : les élèves,
les enseignants, le personnel administratif, les parents d'élèves
et les partenaires. Cette concertation doit permettre d'adopter le projet en
impliquant chacun dans sa réalisation. Ainsi certaines balises relatives
à la nature du journal, de la radio et aux démarches
corrélatives doivent être posées.
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