Contextualisation des méthodes d'enseignement apprentissage au Cameroun: cas du manuel de lecture expliquée( Télécharger le fichier original )par Simplice Aimé Kengni Université de Yaoundé I - DI.P.E.S II/ DEA 2006 |
Ou encoreTant dans son programme que dans sa terminologie, Grammaire des collèges 3e est conforme aux instructions officielles89(*) Cependant, ni L.F. 6e, ni F.6e n'évoquent ces instructions. Néanmoins, seule la lecture de la table des matières pour le premier et du sommaire pour le second nous permet de vérifier la mise en relief des éléments des programmes du premier cycle tels que mis en exergue ici par les objectifs généraux : L'enseignement du français au premier cycle des lycées et collèges a pour objectifs de donner à l'élève la capacité de communiquer et de s'exprimer avec clarté et d'aisance dans la langue contemporaine, orale ou écrite De mettre à la disposition de l'élève des techniques et méthodes nécessaires dans les activités pratique de la vie journalière (rédiger une lettre, faire un compte rendu de lecture, établir un dossier, organiser un travail individuel ou collectif, savoir téléphoner, utiliser les ouvrages de référence utiliser un dictionnaire90(*). Par ailleurs, dans les objectifs par niveaux, en 6e particulièrement on aura : À la fin de la classe de 6e, l'élève doit être capable : - de prendre par écrit lisiblement et sans erreurs graves un message oral de compréhension aisée. De rédiger dans les mêmes conditions un texte de longueur raisonnable et d'inspiration personnelle (rédaction, articles...) - de posséder un lexique permettant de désigner les réalités de la vie quotidienne.91(*) Comme nous l'avons annoncé supra, la spécification ou conformité avec les programmes est à vérifier au niveau de la table des matières dans L.F. 6e. Voici par Exemple un aperçu détaillé de celle-ci, présenté dans une perspective de décloisonnement ou de projet pédagogique. (N.B : les points spécifiés des programmes sont marqués d'une étoile). Tableau n°5 : Spécification des éléments des programmes dans L.F en 6e.
On observe donc la prise en compte des programmes suivants : - communiquer, s'exprimer avec clarté (1) - rédiger une lettre, faire un compte rendu de lecture, téléphoner, utiliser un ouvrage de référence (1, 2,6) - rédaction d'un texte d'inspiration personnelle (4, 7,8) - posséder un lexique (5, 6,8). Cependant, on relève un fait curieux à l'en-tête de la première page de couverture : l'écriteau : Nouveaux programmes, qui suscite quelques interrogations sur l'identification de ces programmes lorsqu'on sait que ceux en vigueur du premier cycle date de 1984 et n'ont subis aucune régulation. S'agit-il des programmes particuliers au manuel ? Dans F. 6e. , cette spécification n'est pas autant explicite que dans L.F.6e. Ce dernier présente un sommaire qui ne ressort pas à première vue une lisibilité de correspondance entre les thèmes, les lectures et les éléments de la langue. Toutefois, il ressort plutôt les objectifs séquentiels découpés en différentes unités dont seul le parcours du manuel pourrait donner un éclaircissement sur le reste. En revanche, le tableau ci-après nous permet de visualiser les correspondances de certains éléments du contenu avec certains points des programmes. Tableau n°6 : Correspondance entre les unités du manuel F.6e et les programmes du premier cycle.
La lecture de ce tableau montre que les objectifs séquentiels du manuel F.6e permettent tout de même de mettre en exergue certains points des programmes de français au premier cycle. Cependant, d'un manuel à l'autre, on peut observer quelques nouveautés, absentes dans les programmes, et dont il convient de décrire. II.1.2 Innovation des manuels par rapport aux programmes Une lecture du programme de français au premier cycle nous montre que celui-ci date de 1982-1983,issu plus précisément des Instructions Ministérielles N°135/D40/MINEDUC/SG/IGP fixant les objectifs, principes, méthodes et programmes dans l'enseignement du français au premier cycle des collèges. Ces instructions n'ayant pas été révisées depuis lors, on note donc que les manuels ont connu une démarcation de celles-ci en intégrant certains éléments absents ici : Ainsi, L.F.6e évoque parmi ses thèmes celui de l'image qui s'étale des pages 112 à 123 incluant plusieurs textes de lecture de l'image. Exemple : · l'image pour signaler, expliquer, se distraire... (P.112) · la bande dessinée ( p.116) · décrypter la publicité (p.120) dans le même ordre d'idée, F.6e en plus de la lecture de l'image (pp.126-127) ouvre tout une séquence entière à la typologie des textes, un autre élément qui n'est pas indiqué dans le programme ; on pourra donc lire dans le manuel : - le texte informatif : sur une branche cassée (p.106) - le texte argumentatif : comment sauver les éléphants d'Afrique ? (pp.11-112) - les types de textes dans un récit (narratif, descriptif) Le forgeron et le diablotin (pp.121-122.) II-2 Analyse du critère n°2 : le contenu. Il s'agit ici du critère portant sur le contenu. L'évaluation à ce niveau porte sur les éléments liés à la culture et à l'environnement des utilisateurs des manuels, qui est ici le paysage camerounais dans toutes ses couleurs. Remarquons que, pour de raisons d'identification de la variété du contenu, la première entrée porte sur tout le contexte africain. Toutefois, l'interprétation finale nous permettra de vérifier quelle région du continent a été la plus mise en exergue à travers les textes de lecture et la fréquence des écrivains prise en compte dans les différents manuels. II.2.1 L'environnement socioculturel des apprenants et variété des éléments du contenu des manuels. Les manuels privilégient-ils les textes africains en général et camerounais en particulier ? Les écrivains camerounais sont-ils les plus utilisés dans les manuels ? Les textes et morceaux choisis illustrent-ils fortement l'environnement national des apprenants ? Peuvent-ils être compris sans difficulté par les élèves ? II.2.1.1 Fréquence des écrivains africains et leur origine. L'analyse ici s'oriente vers le relevé des écrivains pris en compte à différents niveaux du manuel (lecture principale, texte prévus pour les activités d'apprentissage). L.F.6e compte 14 écrivains africains répartis entre l'Afrique centrale et l'Afrique Occidentale. F.6e pour sa part convoque 16 écrivains du continent répartis dans les mêmes sous-régions, en plus de la prise en compte du Maghreb. Le tableau ci-dessous ressort le nombre et le pourcentage pour chaque pays et plus bas il récapitule le pourcentage de représentativité pour chaque sous-région d'afrique. Tableau n°7 : récapitulatif des écrivains africains et leur fréquence dans L.F.6e et F.6e
Si nous essayons de ressortir le taux de représentativité selon les sous-régions, on aura : - pour L.F.6e ; Afrique Centrale : 4 écrivains soit 28,57% Afrique occidentale 10 écrivains soit 71,43% - pour F.6e Afrique Centrale : 6 écrivains soit 37,5% Afrique occidentale 9 écrivains soit 56,25% Maghreb : 1 écrivain soit 6,25% II.2.1.2 textes et morceaux choisis des écrivains africains et leurs illustrations dans les manuels. L'une des caractéristiques essentielles des manuels de lecture est le recoupement en leur sein de plusieurs textes et cultures diversifiés. À cet effet, G. MBA affirme : Assimiler une culture dans un manuel de lecture ou dans un syllabaire, c'est lire des textes se rapportant exactement à cette culture c'est-à-dire aux modes de vie des communautés concernées. C'est ce qui conditionne la spécification du contenu des syllabaires dans les langues particulières.92(*) En ce qui concerne le choix des textes et extraits, les deux manuels présentent une diversité de culture sous forme d'un florilège que l'analyse essaie de ressortir dans un tableau représentant les morceaux choisis de chaque manuel. Il s'agit ici d'un ensemble de textes et illustrations décrivant chacun une culture africaine particulière, bien que d'autres retracent des réalités communes à plusieurs Africains. - L.F.6e met en exergue des textes sur l'éducation, le sport, les médias, les chansons, les traditions comme l'indique ce tableau : Tableau n°8 : Textes et morceaux choisis contextualisés dans L.F 6e
Une forte quantité des textes est extraite des articles de journaux et de certaines bandes dessinées notamment Planète Jeune et Kouakou qui illustrent en majorité le paysage africain. Ceux-ci représentent ici les 53,33% des textes du milieu africain composé dans le manuel contre 46,67% de textes littéraires. -F.6e pour sa part insiste sur les textes littéraires mettant en exergue la tradition, les faits de société ; les illustrations peuvent se lire dans le tableau ci-après. Tableau n°9 : textes et morceaux choisis contextualisés dans F.6e
Le tableau montre que seul le texte n°12 comment sauver les éléphants d'Afrique ? est tiré d'un journal intitulé TDC, n°557 soit 7,69% des textes contre 92,31% pour les textes littéraires du milieu africain. II.2.2 élargissement des éléments du contenu au monde extérieur. L'analyse précédente avait pour objectif de relever les éléments de proximité utilisés dans les manuels. La présente évaluation a pour but de vérifier le niveau de prise en compte des éléments de l'extérieur dans le contenu du manuel. Nous insisterons ici juste sur la fréquence des écrivains étrangers utilisés et n'appartenant pas au contexte africains. Ainsi, le tableau suivant nous permet d'établir une lisibilité des écrivains étrangers pris en compte dans les manuels L.F6e et F.6e Tableau °10 : Récapitulatif des écrivains étrangers dans L.F. 6e et F.6e de façon globale, on peut avoir la représentativité suivante :
- pour L.F en 6e : Europe : 20 soit les 95,24% de représentativité Amérique : 1 soit les 4,76% de représentativité - pour F.6e : Europe : 25 soit les 89,29% de représentativité Amérique : 3 soit les 10,71% de représentativité L'analyse montre au niveau des chiffres qu'il y a une supériorité des écrivains extérieurs notamment les écrivains français comparativement aux écrivains africains ou camerounais en particulier dans les deux manuels. Comme peut le justifier ce tableau Tableau n°11 : Tableau de comparaison de la fréquence des écrivains africains et étrangers dans les manuels.
* 89 G. Niquet et alii, Grammaire des collèges, Paris, Hâtier, 1989, avant propos * 90 Programme de français. Instruction ministérielles n°135/D40/MINEDUC/SG/IGP, 1984, p.14 * 91 Idem * 92 G. MBA, op.cit, p.216 |
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