I- IMPORTANCE DES MAMMITES
1- Importance médicale
Non seulement la sécrétion lactée est
supprimée pendant un temps plus ou moins long, et le quartier peut
être définitivement perdu, mais la mort de la vache est une
éventualité possible dans les cas graves.
On estime que la mammite aigue est surtout grave pour
l'individu, alors que la mammite chronique l'est surtout pour le troupeau
(effet de la contagion).
2- Importance hygiénique
Le lait provenant des mamelles malades est susceptible de
véhiculer des microbes vivants ou morts. Ces derniers risquent de
provoquer des accidents d'ordre allergiques (entérite, troubles
cutanés, etc...) surtout chez le nourrisson.
Les germes peuvent transmettre à l'homme un grand nombre
de maladies : Tuberculose, brucellose, angines et entérites d'origine
streptococciques ou staphylococciques etc...
3- Importance économique
Cet aspect découle des deux précédents.
La diminution du taux butyreux, les difficultés rencontrées par
l'industrie laitière dans ces fabrications causent d'énormes
pertes à l'économie dans tous les pays, où la
spéculation laitière constitue une part importance du revenu
agricole.
C'est ainsi, qu'à la ferme d'application de l'IAVH2 la
perte économique est évaluée à 93500 DH dans
l'année, c'est-à-dire 600 DH/vache/an, dont 1/5 est imputable aux
mammites cliniques, et 4/5 aux mammites subcliniques (LAHLOU-KASSI et MARIE,
1976).
Cependant la méthode d'évaluation des pertes est
à prendre en considération. MACHKOUR (1976) montre que s'il ne
tient pas compte du numéro du quartier, de la traite et de niveau de
production, la différence moyenne de production, par rapport aux
quartiers des vaches saines, serait respectivement 3,9%, 12,6%, 26,9% et 47, 9%
pour les C.M.T d'ordre 1,2,3 et 4.
II- CLASSIFICATION ET CAUSES PREDISPOSANTES
Selon LAGNEAU (1963), on distingue classifiquement trois types
d'infestions
mammaires.
- Mammites cliniques dont les caractéristiques
principales sont des signes locaux et généraux (oedème et
réaction douloureux de la glande mammaire, réaction
ganglionnaire, hyperthermie, modification du lait).
- Mammites subcliniques ne se manifestent que par des
altérations de la composition biochimique et la présence des
germes pathogènes.
- Mammites latentes : aucune modification décelable sauf
que le lait renferme continuellement des corps microbiens pathogènes.
Parmi les causes prédisposantes à cette maladie, on
peut citer :
- Un environnement défavorable (mauvaise hygiène,
étable mal entretenue etc...) (SEE LEMANN et OBIGER 1958).
- Alimentation : L'influence de l'alimentation dans l'apparition
des mammites, son rôle dans l'étiologie des mammites est encore
imprécis et souvent discuté.
Il semble que l'excès azoté,
éliminé par la mamelle en partie, l'irrite et provoque une
congestion locale (PLOMMET et COLLIN 1966). FERNEY (1968) a observé
qu'un excès de légumineuses, s'accompagne souvent dans les
exploitations laitières d'une véritable explosion des
mammites.
LAGNEAU (1969) a observé que l'alimentation
pléthorique de la vache laitière constitue un facteur favorisant
des mammites ; mais il rapporte de nombreuses expériences
réalisées dans ce domaine aboutissant à des
résultats non concertantes. Il ajoute que les aliments qui augmentent le
transit intestinal peuvent jouer un rôle indirect dans
l'étiologie.
PLOMMET et COLLIN (1966) concluent que le facteur nutritionnel
intervient comme révélateur d'une affection occulte, mais il n'a
jamais été démontré qu'il puisse déclencher
seul cette affection.
- La saison
Tous les auteurs ne sont pas d'accord sur une saison
donnée (HEIDRICH et RENK 1963 ; WILTON et al. 1972 ; BRANDER et al
1975). Cependant LAHLOU-KASSI et MARIE (1976) ont observés que le nombre
de vaches atteints en été, est significativement plus
élevé que la moyenne dans les conditions de la ferme
d'application de l'I.A.V H2.
- Stade de lactation
Dans la même étude, LAHLOU-KASSI et MARIE (1976)
trouvent un taux relativement élevé d'atteints cliniques au cours
des 5 premiers mois de la lactation.
Cette observation confirme la constation de KING (1972)
d'après laquelle, les mammites sont plus fréquentes entre le
30e j. post-partam et la 31e j. de la gestation
suivante.
- La traite
Une traite correcte est la condition sine qua none de
l'obtention de tout le lait contenu dans le système extérieur de
la glande, c'est-à-dire de l'absence de rétention
lactée.
Les qualités de la traite correcte sont : la douceur,
la rapidité et la finition complète ; il est certain qu'un
trayeur fatigué ou mal expérimenté provoque des
traumatismes au trayon et donc ne facilite pas seulement l'infection mais dans
beaucoup de cas le provoque.
- Numéro de lactation
Au fur et à mesure que les lactations s'ajoutent les
unes aux autres, la mamelle héberge une population microbienne de plus
en plus importante, le trayon et son sphincter subissent des multiples
dommages, et ainsi, progressivement la mamelle est lésée.
Cependant à la ferme d'application de l'I.A.V.H2 ;
LAHLOU-KASSI et MARIER (1976) observent que les génisses
présentent autant de mammites au vêlage que les vaches ; cette
observation qui peut sembler anormale, peut s'expliquer par la cohabitation des
primipares et des vaches âgées, sources de contamination.
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