Conclusion
La qualité d'un fourrage constituant la ration de base
apparait comme le principal facteur de variation de l'appétit chez les
vaches laitières fortes productrices.
Dès que la qualité du fourrage diminue, son
importance dans la ration totale le fait aussi sous la double action de la
baisse des quantités ingérées et de la valeur
nutritive.
Cette variation de qualité influe aussi sur la production
et la composition de lait ; et c'est ce que nous allons aborder dans la
deuxième partie de l'étude bibliographique.
Tableau 7 : Influence du stade de
végétation du fourrage sur les quantités
ingérées, le taux de substitution et la quantité de lait
produite à partir de l'énergie nette fournie en sus de
l'entretien chez des vaches laitières.
(JARRIGE et al. 1974).
Fourrage
|
Stade de développement traitement
|
Quantité ingérée Kg M.S/100kg
P.V/J
|
Taux de substitution
(*)
|
Production laitière à partir du
fourrage
|
Herbe
|
· Jeune feuillée
avant l'épiaison
|
2,5
|
0,8
|
20
|
|
2,0
|
0,5
|
8
|
Foin
|
· Récolte à
l'épiaison
dans des bonnes
conditions ou sechée par
ventilation
|
2,3
|
0,6
|
8-10
|
|
1,8
|
0,4
|
0
|
|
· *Diminution de la quantité de M.S de fourrage
ingérée par kg de M .S d'aliment
concentré.
2ème partie
INFLUENCE DE LA QUALITE DE LA RATION SUR LA
PRODUCTION ET LA COMPOSITION DU LAIT
Le lait est un aliment complet adapté à la
capacité limitée du tube digestif du
jeune.
Il contient plusieurs constituants : lipides, protéines,
carbohydrates minéraux et vitamines dans les états suivants :
- Sollution vraie (lactose et électrolytes) - Dispersion
colloïdale (caseine)
- Emulsion (matière grasse)
1- Matières grasses du lait
1.1-origine
Les acides du lait (A.G) dérivent soit directement du
sang, soit par synthèse à l'intérieur de
l'épithélium alvéolaire de la mamelle.
Les A.G jusqu'à 14 atomes de carbone, et la
moitié des C16 dérivent de l'acétate et dans
une moindre mesure des B-Hydroxybutyrate. L'autre moitié C16 et tous les
A.G à longue chaine sont issus des A.G préformés dans le
sang (DELAGE 1975).
1.2- Composition
La matière grasse du lait, comprend 99% des
Triglycérides, le reste étant constitué par des
phospholipides, des traces du cholestérol et autres lipides.
Les A.G à courtes chaines sont prédominants
dans la matière grasse du lait, cela reflète une adaptation dans
le métabolisme mammaire, associée à une large absorption
des A.G.V. produits dans le rumen.
Il est aussi à noter que les A.G à longue
chaine dans la matière du lait des ruminants sont
considérablement plus saturés que celles des aliments qui sont
largement polyinsaturés. Ceci est du à la flore du rumen qui a la
capacité de saturer la plupart des A.G instaurés,
ingérées (DELAGE 1975).
2- Les protéines du lait
2.1- Origine
La grande mammaire capte les acides aminés
indispensables correspondant à ce qu'elle secrète dans les
protéines par contre elle transforme les acides aminés non
indispensables. L'arginine et la valine sont captées en quantité
supérieure à celle secrétée dans le lait, par
contre les acides glutamiques aspartique, la proline etc... sont
fabriqués par la glande.
2.2- Composition
Environ 95% de l'azote dans le lait se présente sous forme
de protéines, tel que la caséine ; le reste est constitué
d'azote non protéique (urée, ammoniac etc...).
3- Carbohydrate
Le lactose est le seul carbohydrate existant dans le lait. Le
glucose et le glactose, qui en constituent la molécule, dérivent
du glucose sanguin. Il contribue dans une large part à la pression
osmotique du lait.
III- INFLUENCE DE LA RATION DE BASE SUR LA PRODUCTION ET
LA COMPOSITION DU LAIT.
1- Effet sur la production laitière
La production laitière permise par la ration de base
est variable suivant la quantité et la qualité des fourrages
distribuées. Ainsi, JOURNET (1970) constate que le foin du luzerne
lorsqu'il est d'assez bonne qualité (0,60 U.F./kg de M.S), permet une
production d'environ 10 litres de lait chez les vaches faibles et moyennes
productrices (10-20 litres/j.).
Avec du bersim tout venant de différents cycles et d'une
qualité moyenne, CHAAIBI (1975), obtient 15 kg de lait à 4% chez
des vaches fortes productrices.
D'ailleurs la qualité d'un fourrage donné,
dépend d'une part, de l'âge de la plante pour un cycle
déterminé et d'autres part de la proposition des parties mortes
et contaminées.
Plusieurs auteurs ont étudié l'influence du
stade l'exploitation d'un fourrage sur la production laitière. Ainsi
JARRIGE et al . (1974), montrent que l'herbe coupée jeune (avant
l'épiaison) et donnée à des vaches laitières, peut
couvrir les besoins de 20 litres de lait (en sus de l'entretien des animaux) ;
cette production tombe à 8 litres lorsque l'herbe est âgée
(entre épiaison et floraison, tableau 7). Avec de la luzerne
séchée artificiellement, et mise sous forme de boule, ARCHIBALD
et al ; (1975) trouvent que le vaches en lactation recevant de la coupe
précoce,produisent en moyenne 11% du lait de plus que celles qui ont
ingérée la coupe tardive. (tableau 8).
2- Effet sur la composition du lait 2.1- influence sur
la matière grasse
Des réductions dans la sécrétion de la
matière grasse sont généralement observées à
la suite, d'une distribution d'aliments moins riches en matières
cellulosiques (DELAGE 1975).
Aussi ARCHIBALD et al. (1975) trouvent chez des vaches
laitières recevant à volonté de la luzerne précoce
et de la luzerne tardive, des taux butyreux moyens de 3,36 et 3,76%
respectivement.
Il apparait clairement que la consommation d'une herbe jeune,
pauvre en matières cellulosiques s'accompagne d'une réduction de
la production d'acide acétique, entrainant une modification du taux
butyreux.
En effet, les techniques de perfusion intraruminales d'acides
dilués (ROOK et LINE, 1961 ; ROOK et BALCH 1961) ont permis de
préciser le rôle de chacun des A.G.V bien qu'il puisse y avoir
inter conversion dans le rumen (surtout pour l'acétate), et bien que
l'on fausse aussi l'équilibre entre les différents acides en
n'injectant que l'un d'eux. Ces réserves étant faites, les
auteurs attribuent à l'acide acétique, surtout, un rôle
d'ensemble dans la production des constituants du lait, avec un effet
spécial sur le taux butyreux ; la production laitière augmente et
le taux butyreux s'élève lors des perfusions. L'acide butyrique,
favorise l'élévation du taux butyreux en donnant naissance
à l'acide B-Hydroxybutyrique, autre précurseur des
matières grasses du lait.
Table au 8 : Production et composition du lait, obtenues
suivant le stade de récolte de la luzerne, chez les vaches
laitières.
(ARCHIBALD et al 1975)
Stade de récolte de la luzerne
|
Précoce
|
Précoce
|
Tardive
|
Tardive
|
Mode de distribution
|
Limitée
|
A volonté
|
Limitée
|
A volonté
|
Consommation de la
luzerne (kgMS/al/j.)
|
7,0
|
12,7
|
7,3
|
13,1
|
Total consommée (kg de M.O)
|
12,1
|
16,3
|
12,7
|
17,3
|
Digestibilité de la M.O de la ration (%)
|
59,4
|
58,7
|
51,1
|
49,6
|
Production laitière
(kg/j.)
|
17,2
|
19,1
|
15,6
|
17,1
|
M.G (%)
|
3,63
|
3,63
|
3,77
|
3,76
|
E.S.D %
|
8,25
|
8,37
|
8,17
|
8,35
|
Poids (kg)
|
549
|
575
|
556
|
581
|
2.2- Influence sur l'Extrait Sec Dégraissé
(E.S.D)
La variation de la valeur énergétique, en
fonction de l'âge de la plante, et par suite la quantité
d'énergie ingérée, affecte la composition du lait. Ainsi
ARMSTRONG et PRESCOTT (1971) montrent que l'E.S.D varie dans le même sens
que les quantités d'énergie consommées. D'ailleurs, ils
proposent que le niveau d'ESD est un bon indicateur du niveau
énergétique.
Il semble que ce qui est à l'origine de la variation de
l'E.S.D est sa teneur en protéine. Ceci est mis en évidence, dans
une expérience, où des vaches en lactation sont soumises à
des niveaux énergétique hauts et bas. L'analyse du sang
jugulaire, indique une concentration élevée en acides
aminés non essentiels, chez les animaux recevant une quantité
d'énergie élevée.
Les auteurs de cette expérience en déduisent que la
teneur du lait en protéine est élevée dans le cas du haut
niveau énergétique (ARMSTRONG et PRESCOTT 1971).
III- INFLUENCE DE LA RATION MIXTE
1- Sur la production laitière
Plusieurs auteurs (VAN SOEST 1963 ; REMOND 1969 ; JOURNET et
REMOND 1972...) rapportent que lorsque la part de l'aliment concentré
passe de 0 à 40-60% de la ration totale, la production laitière
augmente, de même le coefficient de persistance s'améliore, ou du
moins se maintient.
En ce qui concerne le bersim, CHAAIBI (1975), en arrive
à la conclusion que l'augmentation de la part du concentré dans
la ration chez des vaches fortes productrices, recevant un bersim de
qualité moyenne accroit la production laitière (tableau 9).
Tableau 9 : Influence du rapport
Bersim/concentré, sur les quantités ingérées, la
production laitière et le gain de poids. (CHAAIBI, 1975).
Bersim concentré en % M.S.T
|
Quantités ingérées en kg
(MS/100kg de PV/j.
|
Production laitière
Kg/al/j
|
M.G (%)
|
Gain de poids g/j.
|
|
Total
|
|
4,5
|
2,74a
|
2,81
|
16,5a
|
38,1a
|
125a
|
93,0
|
7,0
|
2,61a
|
2,70
|
16,7a
|
35,1a
|
150a
|
86,0
|
14,0
|
2,62c
|
3,05
|
17,2b
|
37,0a
|
200a
|
72,0
|
28,0
|
2,12b
|
2,84
|
18,9b
|
33,7b
|
300b
|
|
· Les moyennes portant des lettres
différentes, sont significativement différentes au niveau 5%
En revanche, chez des faibles productrices ; BADR (1959) ;
AGRWALA et al. (1970) ; JACKSON et GUPTA (1971) indiquent qu'il y a peu ou pas
de différence de production laitière, entre la distribution du
bersim seul, et celle du bersim avec aliment concentré.
Dans ce dernier cas, SARAN et JACKSON (1966), constatent que
les coûts de production (chez les buffles produisant 7 à 8 kg de
lait à 4%) diminuent de 25% lorsque 10% des aliments concentrés
ont été substitués par le bersim, ceci sans affecter la
production laitière.
2- Sur la composition du lait
La diminution de la teneur du lait en matière grasse,
chez les vaches laitières recevant des rations à forte proportion
d'aliments concentrés est classique, surtout chez les fortes
productrices.
Travaillant sur des vaches laitières, dont le
pourcentage de l'aliment concentré dans la ration calculé sur la
base d'énergie, varie de 20 à 80% ; BATH (1974) trouve chez les
hautes productrices, que la matière grasse du lait est réduite
à partir de la proportion 50%, tandis que chez les faibles productrices,
la composition du lait reste normale en matière grasse, quelle que soit
la composition de la ration. Le pourcentage de matière grasse reste
normal, pour toutes les vaches recevant de 20 à 35% de leur
énergie sous forme d'aliments concentrés.
D'un autre côté, Jackson et GUPTA (1971),
comparent l'effet de 4 rations à taux d'aliments concentrés
variables, chez des buffles recevant du bersim à volonté. Ils ne
notent pas d'effet sur la composition du lait en matière grasse et en
E.S.D (tableau 7).
Par ailleurs CHAAIBI (1975), trouve que le taux butyreux varie
très peu, lorsque la part de l'aliment concentré dans la ration
varie entre 5 et 28%. En effet la teneur du lait en matière grasse ne
commence à décroitre de façon importante que si l'aliment
concentré représente plus de 40% de la ration (FLATT et al.
1969).
On constate donc que des résultats, suivant la
proportion des fourrages grossiers et d'aliments concentrés de la ration
des vaches laitières, et par conséquent avec la proportion
relative aux A.G.V produits dans le rumen.
3ème partie
FACTEURS DE PERTURBATION DE LA SECRETION
LACTEE
Parmi ces facteurs, les mammites sont
considérées, comme l'une des maladies, la plus lourde de
conséquence sur la production laitière (tant sur la
quantité que sur la qualité). En effet cet impact recouvre la
santé de l'animal et du consommateur ainsi que l'économie
laitière.
|