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Utilisation du Bersim coupé à  deux stades différents pour la production laitère en zone irriguée

( Télécharger le fichier original )
par Ahmed EZZAHIRI
Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II Rabat Maroc - Thèse pour le doctorat Vétérinaire 1977
  

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Conclusion

La qualité d'un fourrage constituant la ration de base apparait comme le principal facteur de variation de l'appétit chez les vaches laitières fortes productrices.

Dès que la qualité du fourrage diminue, son importance dans la ration totale le fait aussi sous la double action de la baisse des quantités ingérées et de la valeur nutritive.

Cette variation de qualité influe aussi sur la production et la composition de lait ; et c'est ce que nous allons aborder dans la deuxième partie de l'étude bibliographique.

Tableau 7 : Influence du stade de végétation du fourrage sur les quantités ingérées, le taux de substitution et la quantité de lait produite à partir de l'énergie nette fournie en sus de l'entretien chez des vaches laitières.

(JARRIGE et al. 1974).

Fourrage

Stade de développement traitement

Quantité ingérée Kg M.S/100kg P.V/J

Taux de substitution

(*)

Production laitière à partir du fourrage

Herbe

· Jeune feuillée avant
l'épiaison

2,5

0,8

20

 

2,0

0,5

8

Foin

· Récolte à l'épiaison

dans des bonnes

conditions ou sechée
par ventilation

2,3

0,6

8-10

 

1,8

0,4

0

 

· *Diminution de la quantité de M.S de fourrage ingérée par kg de M .S d'aliment concentré.

2ème partie

INFLUENCE DE LA QUALITE DE LA RATION
SUR LA PRODUCTION ET LA COMPOSITION DU LAIT

Le lait est un aliment complet adapté à la capacité limitée du tube digestif du

jeune.

Il contient plusieurs constituants : lipides, protéines, carbohydrates minéraux et vitamines dans les états suivants :

- Sollution vraie (lactose et électrolytes) - Dispersion colloïdale (caseine)

- Emulsion (matière grasse)

1- Matières grasses du lait 1.1-origine

Les acides du lait (A.G) dérivent soit directement du sang, soit par synthèse à l'intérieur de l'épithélium alvéolaire de la mamelle.

Les A.G jusqu'à 14 atomes de carbone, et la moitié des C16 dérivent de l'acétate et dans une moindre mesure des B-Hydroxybutyrate. L'autre moitié C16 et tous les A.G à longue chaine sont issus des A.G préformés dans le sang (DELAGE 1975).

1.2- Composition

La matière grasse du lait, comprend 99% des Triglycérides, le reste étant constitué par des phospholipides, des traces du cholestérol et autres lipides.

Les A.G à courtes chaines sont prédominants dans la matière grasse du lait, cela reflète une adaptation dans le métabolisme mammaire, associée à une large absorption des A.G.V. produits dans le rumen.

Il est aussi à noter que les A.G à longue chaine dans la matière du lait des ruminants sont considérablement plus saturés que celles des aliments qui sont largement polyinsaturés. Ceci est du à la flore du rumen qui a la capacité de saturer la plupart des A.G instaurés, ingérées (DELAGE 1975).

2- Les protéines du lait

2.1- Origine

La grande mammaire capte les acides aminés indispensables correspondant à ce qu'elle secrète dans les protéines par contre elle transforme les acides aminés non indispensables. L'arginine et la valine sont captées en quantité supérieure à celle secrétée dans le lait, par contre les acides glutamiques aspartique, la proline etc... sont fabriqués par la glande.

2.2- Composition

Environ 95% de l'azote dans le lait se présente sous forme de protéines, tel que la caséine ; le reste est constitué d'azote non protéique (urée, ammoniac etc...).

3- Carbohydrate

Le lactose est le seul carbohydrate existant dans le lait. Le glucose et le glactose, qui en constituent la molécule, dérivent du glucose sanguin. Il contribue dans une large part à la pression osmotique du lait.

III- INFLUENCE DE LA RATION DE BASE SUR LA PRODUCTION ET LA COMPOSITION DU LAIT.

1- Effet sur la production laitière

La production laitière permise par la ration de base est variable suivant la quantité et la qualité des fourrages distribuées. Ainsi, JOURNET (1970) constate que le foin du luzerne lorsqu'il est d'assez bonne qualité (0,60 U.F./kg de M.S), permet une production d'environ 10 litres de lait chez les vaches faibles et moyennes productrices (10-20 litres/j.).

Avec du bersim tout venant de différents cycles et d'une qualité moyenne, CHAAIBI (1975), obtient 15 kg de lait à 4% chez des vaches fortes productrices.

D'ailleurs la qualité d'un fourrage donné, dépend d'une part, de l'âge de la plante pour un cycle déterminé et d'autres part de la proposition des parties mortes et contaminées.

Plusieurs auteurs ont étudié l'influence du stade l'exploitation d'un fourrage sur la production laitière. Ainsi JARRIGE et al . (1974), montrent que l'herbe coupée jeune (avant l'épiaison) et donnée à des vaches laitières, peut couvrir les besoins de 20 litres de lait (en sus de l'entretien des animaux) ; cette production tombe à 8 litres lorsque l'herbe est âgée (entre épiaison et floraison, tableau 7). Avec de la luzerne séchée artificiellement, et mise sous forme de boule, ARCHIBALD et al ; (1975) trouvent que le vaches en lactation recevant de la coupe précoce,produisent en moyenne 11% du lait de plus que celles qui ont ingérée la coupe tardive. (tableau 8).

2- Effet sur la composition du lait 2.1- influence sur la matière grasse

Des réductions dans la sécrétion de la matière grasse sont généralement observées à la suite, d'une distribution d'aliments moins riches en matières cellulosiques (DELAGE 1975).

Aussi ARCHIBALD et al. (1975) trouvent chez des vaches laitières recevant à volonté de la luzerne précoce et de la luzerne tardive, des taux butyreux moyens de 3,36 et 3,76% respectivement.

Il apparait clairement que la consommation d'une herbe jeune, pauvre en matières cellulosiques s'accompagne d'une réduction de la production d'acide acétique, entrainant une modification du taux butyreux.

En effet, les techniques de perfusion intraruminales d'acides dilués (ROOK et LINE, 1961 ; ROOK et BALCH 1961) ont permis de préciser le rôle de chacun des A.G.V bien qu'il puisse y avoir inter conversion dans le rumen (surtout pour l'acétate), et bien que l'on fausse aussi l'équilibre entre les différents acides en n'injectant que l'un d'eux. Ces réserves étant faites, les auteurs attribuent à l'acide acétique, surtout, un rôle d'ensemble dans la production des constituants du lait, avec un effet spécial sur le taux butyreux ; la production laitière augmente et le taux butyreux s'élève lors des perfusions. L'acide butyrique, favorise l'élévation du taux butyreux en donnant naissance à l'acide B-Hydroxybutyrique, autre précurseur des matières grasses du lait.

Table au 8 : Production et composition du lait, obtenues suivant le stade de récolte de la luzerne, chez les vaches laitières.

(ARCHIBALD et al 1975)

Stade de récolte de la
luzerne

Précoce

Précoce

Tardive

Tardive

Mode de distribution

Limitée

A volonté

Limitée

A volonté

Consommation de la

luzerne (kgMS/al/j.)

7,0

12,7

7,3

13,1

Total consommée (kg de M.O)

12,1

16,3

12,7

17,3

Digestibilité de la M.O de la ration (%)

59,4

58,7

51,1

49,6

Production laitière

(kg/j.)

17,2

19,1

15,6

17,1

M.G (%)

3,63

3,63

3,77

3,76

E.S.D %

8,25

8,37

8,17

8,35

Poids (kg)

549

575

556

581

2.2- Influence sur l'Extrait Sec Dégraissé (E.S.D)

La variation de la valeur énergétique, en fonction de l'âge de la plante, et par suite la quantité d'énergie ingérée, affecte la composition du lait. Ainsi ARMSTRONG et PRESCOTT (1971) montrent que l'E.S.D varie dans le même sens que les quantités d'énergie consommées. D'ailleurs, ils proposent que le niveau d'ESD est un bon indicateur du niveau énergétique.

Il semble que ce qui est à l'origine de la variation de l'E.S.D est sa teneur en protéine. Ceci est mis en évidence, dans une expérience, où des vaches en lactation sont soumises à des niveaux énergétique hauts et bas. L'analyse du sang jugulaire, indique une concentration élevée en acides aminés non essentiels, chez les animaux recevant une quantité d'énergie élevée.

Les auteurs de cette expérience en déduisent que la teneur du lait en protéine est élevée dans le cas du haut niveau énergétique (ARMSTRONG et PRESCOTT 1971).

III- INFLUENCE DE LA RATION MIXTE

1- Sur la production laitière

Plusieurs auteurs (VAN SOEST 1963 ; REMOND 1969 ; JOURNET et REMOND 1972...) rapportent que lorsque la part de l'aliment concentré passe de 0 à 40-60% de la ration totale, la production laitière augmente, de même le coefficient de persistance s'améliore, ou du moins se maintient.

En ce qui concerne le bersim, CHAAIBI (1975), en arrive à la conclusion que l'augmentation de la part du concentré dans la ration chez des vaches fortes productrices, recevant un bersim de qualité moyenne accroit la production laitière (tableau 9).

Tableau 9 : Influence du rapport Bersim/concentré, sur les quantités ingérées, la production laitière et le gain de poids. (CHAAIBI, 1975).

Bersim concentré en
% M.S.T

Quantités ingérées en
kg (MS/100kg de PV/j.

Production laitière

Kg/al/j

M.G (%)

Gain de poids
g/j.

 

Total

 

4,5

2,74a

2,81

16,5a

38,1a

125a

93,0

7,0

2,61a

2,70

16,7a

35,1a

150a

86,0

14,0

2,62c

3,05

17,2b

37,0a

200a

72,0

28,0

2,12b

2,84

18,9b

33,7b

300b

 


· Les moyennes portant des lettres différentes, sont significativement différentes au niveau 5%

En revanche, chez des faibles productrices ; BADR (1959) ; AGRWALA et al. (1970) ; JACKSON et GUPTA (1971) indiquent qu'il y a peu ou pas de différence de production laitière, entre la distribution du bersim seul, et celle du bersim avec aliment concentré.

Dans ce dernier cas, SARAN et JACKSON (1966), constatent que les coûts de production (chez les buffles produisant 7 à 8 kg de lait à 4%) diminuent de 25% lorsque 10% des aliments concentrés ont été substitués par le bersim, ceci sans affecter la production laitière.

2- Sur la composition du lait

La diminution de la teneur du lait en matière grasse, chez les vaches laitières recevant des rations à forte proportion d'aliments concentrés est classique, surtout chez les fortes productrices.

Travaillant sur des vaches laitières, dont le pourcentage de l'aliment concentré dans la ration calculé sur la base d'énergie, varie de 20 à 80% ; BATH (1974) trouve chez les hautes productrices, que la matière grasse du lait est réduite à partir de la proportion 50%, tandis que chez les faibles productrices, la composition du lait reste normale en matière grasse, quelle que soit la composition de la ration. Le pourcentage de matière grasse reste normal, pour toutes les vaches recevant de 20 à 35% de leur énergie sous forme d'aliments concentrés.

D'un autre côté, Jackson et GUPTA (1971), comparent l'effet de 4 rations à taux d'aliments concentrés variables, chez des buffles recevant du bersim à volonté. Ils ne notent pas d'effet sur la composition du lait en matière grasse et en E.S.D (tableau 7).

Par ailleurs CHAAIBI (1975), trouve que le taux butyreux varie très peu, lorsque la part de l'aliment concentré dans la ration varie entre 5 et 28%. En effet la teneur du lait en matière grasse ne commence à décroitre de façon importante que si l'aliment concentré représente plus de 40% de la ration (FLATT et al. 1969).

On constate donc que des résultats, suivant la proportion des fourrages grossiers et d'aliments concentrés de la ration des vaches laitières, et par conséquent avec la proportion relative aux A.G.V produits dans le rumen.

3ème partie

FACTEURS DE PERTURBATION DE LA
SECRETION LACTEE

Parmi ces facteurs, les mammites sont considérées, comme l'une des maladies, la plus lourde de conséquence sur la production laitière (tant sur la quantité que sur la qualité). En effet cet impact recouvre la santé de l'animal et du consommateur ainsi que l'économie laitière.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo