3.4- Production des matières azotées du
lait
Au cours de la période expérimentale, nous
n'avons pas enregistré de différence significative (au niveau de
5%) entre les taux des matières azotées du lait des deux lots.
Cependant l'élimination des deux dernières semaines de cette
phase du lot E, fait apparaitre une différence significative au niveau
5% ; ceci est à mettre en relation avec les consommations plus fortes de
M.A.D et d'énergie du lot E par rapport au lot T. Ce résultat est
conforme aux travaux de nombreux auteurs (ROOK 1961) ; ARMSTRONG et PRESCOTT
1971..). Ainsi DONKER et MOHRENWEISER (1968) trouvent que la teneur du lait en
protéines de la coupe précoce de la luzerne est significativement
différente (P<0,05) de celle de la coupe tardive.
Ces résultats sont analogues à ceux
trouvés par CHAAIBI (1975) ; MAHESJWARI et TALAPTRA (1975) ; cependant,
ils sont inférieurs à ceux enregistrés par SARAN et
Jackson (1967), et GUPTA et JACKSON (1968). Tous ces auteurs ont
travaillé sur le bersim.
II- BILAN ENERGITIQUE ET AZOTE : 1. Bilan
énergétique :
Le bilan est fait avec l'énergie nette. Nous constatons
chez les deux lots un excédent énergétique au cours des 3
phases de l'assai, avec en particulier un excédent
énergétique plus élevé chez, le lot E que chez le
lot T pendant la période expérimentale.
Par ailleurs le poids des animaux des deux lots reste
pratiquement constant.
A priori, cet excédent parait fort surprenant, surtout
que la production laitière potentielle des vaches n'est pas atteinte.
Cependant quelques considérations peuvent expliquer en partie ce
gaspillage apparent d'énergie. En effet, la prolongation de la position
débout accroit l'extrachaleur ; c'est ainsi dans une étude
rapportée par DELAGE (1975) la dépense énergétique
supplémentaire due à la position debout pendant 15h est de
600Kcal/24h ; alors que normalement la position couchée dure environ
16h.
Par ailleurs, la ration des deux lots est excédentaire
en azote, il est possible que l'efficacité de l'énergie
métabolisable diminue en raison du coût de la désamination,
de la synthèse de l'urée et par suite de l'excrétion
urinaire plus abondante de ces composés organiques.
Egalement, il faut signaler, l'altération de la
production laitière en raison des mammites et qui diminue
l'efficacité alimentaire du bersim. D'un autre côté,
l'influence des facteurs liés aux conditions climatiques pour ne citer
que la boue, est loin d'être négligeable. En effet, les vaches
ingèrent des quantités élevées de boue
collées aux feuilles et aux tiges, surtout du bersim jeune et que nous
ne pouvons pas contrôler. En revanche, les échantillons des
fourrages utilisés pour la détermination de la matière
sèche sont relativement propres. De ce fait, nous risquons de surestimer
les quantités de fourrage et par le même d'énergie
ingérée par les vaches.
Par ailleurs, CHAAIBI (1975) a utilisé la même
méthode, et confirme la valeur nutritive du bersim (0,69 UF/kg M.S).
A travers cet essai, il parait que la valeur du bersim jeune pour
la production laitière est de 13 kg du lait à 4% de M.S contre 12
kg pour le bersim normal (en sus de l'entretien).
Cependant ces valeurs sont inférieures à celles
trouvées par CHAAIBI (1975), ceci réside dans plusieurs
raisons.
- Les conditions climatiques qui ont régné cette
année lors du déroulement de notre essai, sont plus mauvaises que
celles de l'essai de 1975.
- La nature de la litière qui impose une autre mode de vie
inhabituelle. Ce problème ne se posait pas à l'essai de 1975.
- Le développement spectaculaire des mammites n'a pas
épargné les deux lots, quoiqu'il a affecté surtout le lot
E et a réduit la production laitière.
Il ressort de cette étude que l'effet environnement est
loin d'être négligeable.
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