3. Production laitière
3.1 Effet des mammites.
Au cours de l'essai nous avons constaté que
malgré les traitements des mammites, le nombre de cas observé est
très élevé.
En particulier, il apparait que même si le lot E a
reçu plus de traitements que lots T (5contre 4,5 traitements par vache
durant l'essai), le nombre de cas de mammites subcliniques reste encore plus
élevé que chez le lot T.
Ainsi, nous avons observé 9 cas de mammites cliniques
chez le lot E et 3 cas chez le lot T, et pour comparer nos résultats
à ceux d'autres chercheurs, nous avons estimé la durée
relative d'atteinte des vaches (D.R.A.V) qui permet d'exprimer le pourcentage
de jours de production perdue du fait de traitement des vaches mammiteuses
(dans la mesure où tout le lait d'une vaches traitée est
éliminée). Ce paramètre est défini par LAHLOU-KASSI
et MARIE (1975).
DRAV = Somme des durées de traitement X
100
Nombre totale de jours de production dans la
période.
Chez le lot E, sa valeur moyenne est de 5,25 % contre 2% chez
le lot T. Cette dernière est de même ordre que la D.R.A.V. de la
ferme de l'institut, trouvé par LAHLOU-KASSI et MARIE entre 1972 et
1975.
En faisant intervenir le nombre de quartiers atteints, nous
obtenons la durée relative d'atteinte de quartier (D.R.A.Q) :
DRAQ = Nombre de quartiers X J. Atteints X
100
Nombre de quartiers X J. présents dans la
période
Ce paramètre, peut permettre dans la mesure où
seuls les quartiers malades sont traités, d'évaluer la perte
brute en lait des quartiers atteints, ainsi que la quantité de
médicaments consommée. Les valeurs moyennes obtenues au cours de
la période étudiée, sont 2,6% pour le lot E et 1,2% pour
le lot T. La D.R.A.Q. trouvée entre 1972 et 1975 à la ferme par
les mêmes auteurs est de 1,11%.
Il ressort de cette comparaison que les valeurs de ces deux
paramètres chez le lot T, sont les mêmes que celles de la ferme,
alors que celles du lot E sont nettement supérieurs.
L'effet dépressif des mammites subcliniques
était plus net chez le lot E que chez le lot T, en témoigne la
différence significative entre les coefficients de persistance des
groupes à C.M.T. 0,1 et 2 et à C.M.T 3 et 4 chez le lot E, et non
significative chez le lot T.
Ces résultats semblent confirmer les observations de
FERWEY (1968) et de PLOMMET et COLLIN (1966), selon lesquelles l'excès
d'azote dans la ration des vaches laitières, favorise le
déclenchement des mammites. Ces auteurs expliquent ce
phénomène par le fait que l'excès azoté
éliminé en partie par la mamelle, l'irrite et provoque une
congestion locale. Dans notre cas, le bersim jeune du lot E est très
riche en azote (23,9% MS). En comparaison avec le bersim normal du lot T (18,9%
MS). De plus nos vaches vivent dans de très mauvaises conditions
hygiéniques.
Par ailleurs il faut noter que le coefficient de persistance
moyen du groupe à C.M.T. 0,1 et 2, utilisé pour corriger la
production laitière des vaches à mammites subcliniques, est
calculé sur un faible effectif d'animaux. Par ailleurs, les vaches de ce
même groupe (C.M.T 0, 1 et 2) que nous supposons normales, ne sont que
des animaux qui viennent d'être guéris, or la production
laitière de ces vaches n'est pas forcement celle des animaux qui n'ont
jamais été atteints de mammites (séquelles des mammites).
D'ailleurs, aucune étude à notre connaissance, n'est encore faite
pour dire que lorsque le C.M ?T évolue vers le négatif la
production revient à la normale du moins à moyen terme. Aussi
notre correction de production laitière des vaches à mammites
subcliniques doit être nuancée.
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