2.2.2.2. Amélioration de la gestion des ressources
mobilisées
La réforme de la dépense publique ainsi que le
renforcement conséquent des capacités de ressources humaines
constituent des stratégies à même de contribuer à
l'amélioration de la gestion des ressources financières.
Il importe que la structure de la dépense publique
traduise un nouveau train de vie de l'Etat qui soit dominé par l'esprit
de la décentralisation et la ferme volonté de construire un Etat
moderne au service de ses citoyens. Aussi, conseillons-nous la révision
à la baisse des déficits publics par la suppression de toute
dépense injustifiée et des avantages exorbitants (budget base
zéro) pour favoriser les transferts destinés aux provinces
et ETD ainsi que les investissements publics à même de tirer
durablement la croissance économique.
En effet, il est inconcevable qu'à l'aube du
Cinquantenaire de l'Indépendance et en plein 3ème
Millénaire, la majeure partie du territoire national de la RDC, soit
sans infrastructures routières fiables ni sources d'énergie
électrique à usage industriel.
Il importe que ces dernières respectent la chaîne
de la dépense, produisent régulièrement des états
de suivi budgétaire et organisent des conseils des adjudications pour la
passation des marchés publics118.
Car, les provinces et ETD sont sensées manipuler les
50% des recettes à caractère national (40% de rétrocession
+ 10% de péréquation) alors qu'elles courent, du fait de leur
multiplicité119, le risque de voir leurs ressources
s'émietter et se diluer dans des dépenses improductives. C'est
pour réduire un tel risque et éviter les coûts et
conséquences fâcheuses qu'il peut entrainer, que les provinces et
leurs entités inférieures devraient organiser leur destin commun
dans le cadre d'un plan de développement provincial offrant des
opportunités de réalisation des projets inter-entités
à effets induits mais ce, sans compromettre l'esprit de
compétitivité et d'émulation.
Les provinces et ETD ont intérêt à
être compétitives, étant donné que seules les plus
performantes d'entre elles pourront être à même d'attirer le
plus grand nombre possible d'investisseurs à l'intérieur de leurs
limites géographiques respectives et de s'attirer les faveurs des
institutions de financement et/ou de la coopération
décentralisée. Dans le même ordre d'idées, les
élus locaux ont intérêt à être efficaces pour
bénéficier, le moment venu, du renouvellement de confiance de la
part de leur base électorale.
Par ailleurs, la montée en puissance des finances
provinciales et locales ainsi que la nécessaire adoption de nouvelles
procédures et méthodes de travail, exigent l'adaptation et le
renforcement conséquents des capacités des ressources humaines
à tous les niveaux et ce, par des ateliers de formation, des missions
d'études et/d'échange d'expériences, etc.
Néanmoins, cette mise à niveau des ressources
humaines, qui se veut régulière, devra, pour être efficace,
tenir compte des spécificités de chaque entité.
L'enlisement de la mise en oeuvre de la
décentralisation financière en RDC ayant été
décortiqué et diagnostiqué, quelques propositions de
redressement ayant été formulées, le tout dans les limites
bien comprises de nos capacités et moyens de recherche, nous pensons que
le moment est venu de conclure notre modeste travail.
118 Mabi, M. (2006), op.cit. , PP. 113-123
119 Kalume Numbi, D. (2007), op.cit.
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