Conclusion partielle 3
Le type de travaux a une incidence remarquable sur le coût
unitaire des aménagements. En effet, Les coûts de
réhabilitation des AHA restent moindres par rapport aux
aménagements 66
neufs. De plus, certains périmètres sont
entièrement réhabilités avec un renouvellement des
réseaux d'irrigation, de drainage, de pistes et des ouvrages de
Génie Civil. Ces réhabilitations peuvent avoisiner le coût
unitaire des aménagements neufs.
En définitive, le coût des aménagements
hydro-agricoles reste fortement conditionné par le coût de
terrassement et génie civil qui occupe prés de 80% en moyenne du
coût total. Ce coût élevé du terrassement peut
s'expliquer par la topographie plus ou moins complexe dans certaines zones de
la Vallée nécessitant des volumes de remblai et de déblais
relativement importants (Ndierba, Ngallenka, Madina Pété...). De
plus, la décomposition du coüt de terrassement (voir en annexe)
montre qu'en dehors des canaux d'irrigation, l'endiguement occupe la part la
plus importante dans le coût de terrassement, d'où une
éventuelle réduction de ce coût pourrait porter sur la
digue de protection en considérant une durée de retour faible par
exemple la crue décennale où centennale.
II. ANALYSE DES POSSIBILITES D'AMELIORATION
2.1.Topographie
Les coûts de terrassement et génie civil
représentent jusqu'à 95% du coût à l'hectare de
l'AHA. De ce fait, une éventuelle diminution du coût pourrait
porter sur le terrassement et le génie civil. Dans la Vallée, il
existe une complexité topographique. Ainsi des levées
topographiques devront être effectués afin d'éliminer les
sites trop accidentés ce qui permettra de diminuer les volumes de
remblai et de déblai. L'exemple du périmètre de Ndierba
illustre bien la complexité topographique. En effet, le relief
accidenté explique en partie le coût élevé du
terrassement ce qui a entrainé des quantités importantes de
remblais et de déblais.
2.2.Pédologie
Le sol de par sa nature peut rendre facile ou pénible les
travaux d'aménagement hydroagricole. Selon le type de sol, les moyens
mis en oeuvre peuvent différer.
Le Hollaldé : C'est une terre argileuse des cuvettes de
décantation régulièrement inondé par la crue. Il
comporte prés de 60% d'argile et ont un caractère vertique. Le
travail nécessite souvent des engins lourds. Ils offrent cependant
l'avantage de porter peu de végétation d'où le
débroussaillage et le défrichement reviennent à un
coût réduit.
Le Fondé : Ces sols ont une texture sableuse ; ils sont
légers et facilitent le travail manuel leur proximité avec les
périmètres fait que l'endiguement n'est pas très
important. De plus l'eau de
1
drainage est facilement évacuée grâce
à des drains construits par les bénéficiaires. Cependant
ces sols qui offrent des coûts d'aménagement peu onéreux
regroupent un certains nombre d'inconvénients à savoir la forte
percolation et l'infiltration élevée due à leur
caractère sableuse. Ce qui nécessite dans certains cas un
compactage poussé ou un revêtement des canaux pour optimiser
l'écoulement de l'eau dans les canaux.
2.3.Exécution des travaux
Pour tous les périmètres étudiés,
les coûts de terrassement et génie civil occupent au moins 64% du
coût à l'hectare de l'aménagement. La décomposition
du coût de terrassement de certains périmètres permet de
constater qu'en dehors des canaux d'irrigation, la digue de protection occupe
la part la plus importante (Ndierba, Kobilo). Il s'avère alors
nécessaire de voir pour quelle crue la digue a été
dimensionnée. Toutefois, on pourrait calculer le débit de crue
décennale pour le calage de la digue de protection en utilisant la
formule de l'ORSTOM :
T b
A est le coefficient d'abattement spécial
approché à partir de la formule de VUILLAUME ; Kr, K et Tb sont
déterminés à partir des abaques et représentent
respectivement le coefficient de ruissellement décennale, le rapport du
débit de pointe au débit moyen et le temps de base de
l'hydrogramme ; S est la superficie en km2 du bassin versant et P la
pluie décennale journalière. Ces coefficients sont fonctions des
zones à aménager.
Le débit de crue centennale est estimé à
partir du débit de crue décennale par :
Q1 00 = C * Q1 0
Où C est un coefficient compris entre 1 et 2.
Ce calage assurerait une durabilité de l'ouvrage et ne
nécessiterait pas de redimensionnement. Cela répondrait aussi aux
normes d'endiguement non submersible de la SAED à savoir :
· Protection contre la crue de durée de retour 50
ans avec revanche 70 à 80 cm pour les GA ;
· Protection contre la crue décennale naturelle avec
revanche 50 cm pour les PIV.
Pour l'équipement de stations de pompage, les GMP sur
bacs flottants des PIV sommaires sont quasiment tous remplacés par des
GEP fixes. Ces derniers présentent des coûts élevés
mais présentent à long terme un avantage considérable pour
la station de pompage. En effet, si les GMP offrent un coût moindre, ils
présentent cependant d'énormes inconvénients
comme leur faible capacité, la lenteur de
l'irrigation, les pannes fréquentes, les ruptures occasionnées
par manque de carburants. Les GEP jugulent tous ces inconvénients et
s'imposent comme solution intermédiaire des coûts
élevés des équipements des stations de pompage classique
(Boundoum, Ndierba) et des GMP pour lesquels les désagréments
cités cidessus.
Le contrôle et la supervision de travaux font souvent
recours aux bureaux d'études ou d'ingénieurs expatriés. Ce
contrôle pourrait être assuré avec plus d'efficience par des
bureaux d'études nationaux ou à la limite par des bureaux
étrangers emploieraient au moins 80% du personnel national ce qui
permettra de réduire les lourdes prises en charge d'experts
étrangers.
2.4.Le dimensionnement des
équipements
Le débit d'équipement sert de base au
dimensionnement du réseau d'irrigation. Il est
généralement déterminé pour satisfaire les besoins
des cultures pendant le mois de pointe.
Les débits d'équipement des
périmètres étudiés sont pour la plupart
égaux à 3.5 l/s/ha pour la riziculture et semblent importants
même au regard de la mise en valeur projetée en double culture du
riz. En effet, des études du Millenium Challenge
Account-Sénégal MCA-S sur le riz de contre saison chaude
suggèrent une réduction du débit d'équipement. Ceci
a une conséquence immédiate sur les gabarits des canaux
d'irrigation car permettant de véhiculer les débits. Une
étude du débit d'équipement sur le riz d'hivernage et de
contre saison pourrait être envisagée afin de voir s'il ya
surdimensionnement ou non. Dans le cas échéant, la
réduction de ce débit d'équipement pourrait
éventuellement permettre de réduire les gabarits et par suite
diminuer les coûts de terrassement.
2.5.Concurrence des Entreprises
Le développement limité de la petite et moyenne
entreprise spécialisée en aménagement hydro-agricole, ne
permet pas d'avoir la concurrence requise. En effet, peu d'entreprises
remplissent les normes des DAO et par conséquent, les entreprises aptes
à réaliser les AHA sont réduit ; ce qui réduit la
compétitivité au niveau de la réalisation.
Terrassement et Génie civil
Dix entreprises se sont distinguées dans les travaux
de terrassement durant la période 1990 2010, soit une moyenne de 2,1
périmètres/entreprise. Une bonne représentativité
des entreprises de travaux pourrait permettre une concurrence à ce
niveau et par suite espérer une diminution des coûts de
terrassement qui, commandent le coût de l'aménagement.
4000000
8000000
7000000
6000000
5000000
3000000
2000000
1000000
0
1990 1991 1997 1998 1999 2001 2002 2003 2004
2006
Figure 26: Coût à l'hectare Terrassement et
Génie Civil en fonction des entreprises
La Figure 26 illustre les coûts proposés par les
entreprises de terrassement et génie civil ainsi que leur
fréquence durant la période d'étude. Elle
révèle que les groupements d'entreprise proposent les coûts
unitaires de terrassement les plus chers. Les fréquences d'apparition
varient de 1 à 5.
Equipement
Au niveau de cette rubrique, on note une faible concurrence
des entreprises de fourniture d'équipement. En effet, au cours de ces
dix dernières années, moins de sept (07) entreprises ont
réalisé des marchés d'équipement. Ceci pourrait
aussi s'expliquer par la faiblesse des PME et entreprise s'exerçant dans
ce domaine.
Titre du graphique
1600000 1400000 1200000 1000000 800000 600000 400000 200000 0
1990 1991 1998 1999 2001 2002 2003 2004 2006
2008
Figure 27: Coût à l'hectare
d'équipement en fonction des entreprises
Les entreprises de fourniture d'équipement de pompages
sont par contre beaucoup moins représentatives durant cette
période. Seules six (06) entreprises et groupement d'entreprises ont
équipé tous ces périmètres soit une moyenne de 3.5
périmètres/entreprise. Les entreprises EQUIP-PLUS, ABB et
MATFORCE se sont bien distinguées surtout pour les équipements en
GEP des PIV améliorés. Elles ont chacune équipé au
moins quatre périmètres avec des coûts unitaires
variables.
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