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Etude comparative des couts des aménagements hydro-agricoles dans la vallée du fleuve Sénégal de 1990 à  2008

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par El hadji MAR
Ecole Nationale Supérieure D'Agriculture (ENSA) de Thiès (Sénégal) - Ingénieur Agronome 2011
  

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Conclusion partielle 3

Le type de travaux a une incidence remarquable sur le coût unitaire des aménagements. En
effet, Les coûts de réhabilitation des AHA restent moindres par rapport aux aménagements
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neufs. De plus, certains périmètres sont entièrement réhabilités avec un renouvellement des réseaux d'irrigation, de drainage, de pistes et des ouvrages de Génie Civil. Ces réhabilitations peuvent avoisiner le coût unitaire des aménagements neufs.

En définitive, le coût des aménagements hydro-agricoles reste fortement conditionné par le coût de terrassement et génie civil qui occupe prés de 80% en moyenne du coût total. Ce coût élevé du terrassement peut s'expliquer par la topographie plus ou moins complexe dans certaines zones de la Vallée nécessitant des volumes de remblai et de déblais relativement importants (Ndierba, Ngallenka, Madina Pété...). De plus, la décomposition du coüt de terrassement (voir en annexe) montre qu'en dehors des canaux d'irrigation, l'endiguement occupe la part la plus importante dans le coût de terrassement, d'où une éventuelle réduction de ce coût pourrait porter sur la digue de protection en considérant une durée de retour faible par exemple la crue décennale où centennale.

II. ANALYSE DES POSSIBILITES D'AMELIORATION 2.1.Topographie

Les coûts de terrassement et génie civil représentent jusqu'à 95% du coût à l'hectare de l'AHA. De ce fait, une éventuelle diminution du coût pourrait porter sur le terrassement et le génie civil. Dans la Vallée, il existe une complexité topographique. Ainsi des levées topographiques devront être effectués afin d'éliminer les sites trop accidentés ce qui permettra de diminuer les volumes de remblai et de déblai. L'exemple du périmètre de Ndierba illustre bien la complexité topographique. En effet, le relief accidenté explique en partie le coût élevé du terrassement ce qui a entrainé des quantités importantes de remblais et de déblais.

2.2.Pédologie

Le sol de par sa nature peut rendre facile ou pénible les travaux d'aménagement hydroagricole. Selon le type de sol, les moyens mis en oeuvre peuvent différer.

Le Hollaldé : C'est une terre argileuse des cuvettes de décantation régulièrement inondé par la crue. Il comporte prés de 60% d'argile et ont un caractère vertique. Le travail nécessite souvent des engins lourds. Ils offrent cependant l'avantage de porter peu de végétation d'où le débroussaillage et le défrichement reviennent à un coût réduit.

Le Fondé : Ces sols ont une texture sableuse ; ils sont légers et facilitent le travail manuel leur
proximité avec les périmètres fait que l'endiguement n'est pas très important. De plus l'eau de

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drainage est facilement évacuée grâce à des drains construits par les bénéficiaires. Cependant ces sols qui offrent des coûts d'aménagement peu onéreux regroupent un certains nombre d'inconvénients à savoir la forte percolation et l'infiltration élevée due à leur caractère sableuse. Ce qui nécessite dans certains cas un compactage poussé ou un revêtement des canaux pour optimiser l'écoulement de l'eau dans les canaux.

2.3.Exécution des travaux

Pour tous les périmètres étudiés, les coûts de terrassement et génie civil occupent au moins 64% du coût à l'hectare de l'aménagement. La décomposition du coût de terrassement de certains périmètres permet de constater qu'en dehors des canaux d'irrigation, la digue de protection occupe la part la plus importante (Ndierba, Kobilo). Il s'avère alors nécessaire de voir pour quelle crue la digue a été dimensionnée. Toutefois, on pourrait calculer le débit de crue décennale pour le calage de la digue de protection en utilisant la formule de l'ORSTOM :

T b

A est le coefficient d'abattement spécial approché à partir de la formule de VUILLAUME ; Kr, K et Tb sont déterminés à partir des abaques et représentent respectivement le coefficient de ruissellement décennale, le rapport du débit de pointe au débit moyen et le temps de base de l'hydrogramme ; S est la superficie en km2 du bassin versant et P la pluie décennale journalière. Ces coefficients sont fonctions des zones à aménager.

Le débit de crue centennale est estimé à partir du débit de crue décennale par :

Q1 00 = C * Q1 0

Où C est un coefficient compris entre 1 et 2.

Ce calage assurerait une durabilité de l'ouvrage et ne nécessiterait pas de redimensionnement. Cela répondrait aussi aux normes d'endiguement non submersible de la SAED à savoir :

· Protection contre la crue de durée de retour 50 ans avec revanche 70 à 80 cm pour les GA ;

· Protection contre la crue décennale naturelle avec revanche 50 cm pour les PIV.

Pour l'équipement de stations de pompage, les GMP sur bacs flottants des PIV sommaires sont quasiment tous remplacés par des GEP fixes. Ces derniers présentent des coûts élevés mais présentent à long terme un avantage considérable pour la station de pompage. En effet, si les GMP offrent un coût moindre, ils présentent cependant d'énormes inconvénients

comme leur faible capacité, la lenteur de l'irrigation, les pannes fréquentes, les ruptures occasionnées par manque de carburants. Les GEP jugulent tous ces inconvénients et s'imposent comme solution intermédiaire des coûts élevés des équipements des stations de pompage classique (Boundoum, Ndierba) et des GMP pour lesquels les désagréments cités cidessus.

Le contrôle et la supervision de travaux font souvent recours aux bureaux d'études ou d'ingénieurs expatriés. Ce contrôle pourrait être assuré avec plus d'efficience par des bureaux d'études nationaux ou à la limite par des bureaux étrangers emploieraient au moins 80% du personnel national ce qui permettra de réduire les lourdes prises en charge d'experts étrangers.

2.4.Le dimensionnement des équipements

Le débit d'équipement sert de base au dimensionnement du réseau d'irrigation. Il est généralement déterminé pour satisfaire les besoins des cultures pendant le mois de pointe.

Les débits d'équipement des périmètres étudiés sont pour la plupart égaux à 3.5 l/s/ha pour la riziculture et semblent importants même au regard de la mise en valeur projetée en double culture du riz. En effet, des études du Millenium Challenge Account-Sénégal MCA-S sur le riz de contre saison chaude suggèrent une réduction du débit d'équipement. Ceci a une conséquence immédiate sur les gabarits des canaux d'irrigation car permettant de véhiculer les débits. Une étude du débit d'équipement sur le riz d'hivernage et de contre saison pourrait être envisagée afin de voir s'il ya surdimensionnement ou non. Dans le cas échéant, la réduction de ce débit d'équipement pourrait éventuellement permettre de réduire les gabarits et par suite diminuer les coûts de terrassement.

2.5.Concurrence des Entreprises

Le développement limité de la petite et moyenne entreprise spécialisée en aménagement hydro-agricole, ne permet pas d'avoir la concurrence requise. En effet, peu d'entreprises remplissent les normes des DAO et par conséquent, les entreprises aptes à réaliser les AHA sont réduit ; ce qui réduit la compétitivité au niveau de la réalisation.

Terrassement et Génie civil

Dix entreprises se sont distinguées dans les travaux de terrassement durant la période 1990 2010, soit une moyenne de 2,1 périmètres/entreprise. Une bonne représentativité des entreprises de travaux pourrait permettre une concurrence à ce niveau et par suite espérer une diminution des coûts de terrassement qui, commandent le coût de l'aménagement.

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Figure 26: Coût à l'hectare Terrassement et Génie Civil en fonction des entreprises

La Figure 26 illustre les coûts proposés par les entreprises de terrassement et génie civil ainsi que leur fréquence durant la période d'étude. Elle révèle que les groupements d'entreprise proposent les coûts unitaires de terrassement les plus chers. Les fréquences d'apparition varient de 1 à 5.

Equipement

Au niveau de cette rubrique, on note une faible concurrence des entreprises de fourniture d'équipement. En effet, au cours de ces dix dernières années, moins de sept (07) entreprises ont réalisé des marchés d'équipement. Ceci pourrait aussi s'expliquer par la faiblesse des PME et entreprise s'exerçant dans ce domaine.

Titre du graphique

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1990 1991 1998 1999 2001 2002 2003 2004 2006 2008

Figure 27: Coût à l'hectare d'équipement en fonction des entreprises

Les entreprises de fourniture d'équipement de pompages sont par contre beaucoup moins représentatives durant cette période. Seules six (06) entreprises et groupement d'entreprises ont équipé tous ces périmètres soit une moyenne de 3.5 périmètres/entreprise. Les entreprises EQUIP-PLUS, ABB et MATFORCE se sont bien distinguées surtout pour les équipements en GEP des PIV améliorés. Elles ont chacune équipé au moins quatre périmètres avec des coûts unitaires variables.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard