La Vallée du Fleuve Sénégal a des atouts
non négligeables pour relever les défis de l'autosuffisance
alimentaire. En effet, la disponibilité des terres et la volonté
de la population rurale, font de la zone un espace de production et
d'intensification des produits agricoles et notamment du riz local. Pour
rappel, l'objectif assigné à cette étude était des
suivre l'évolution des coüts des aménagements
hydro-agricoles dans la période 1990-2008. Au terme de ce travail, il
convient de dire que le coût unitaire des aménagements
hydro-agricoles dans la Vallée du Fleuve Sénégal est une
fonction à triple variables :
v' L'année de réalisation : les coûts
unitaires moyens avant la dévaluation du FCFA étaient de 3.27
millions FCFA contre 5.297 millions FCFA après la dévaluation
;
v' La typologie des aménagements influe
légèrement sur le coût unitaire quand il s'agit de PIV
améliorés qui ont fait l'objet de notre étude, et de
Grands Aménagements dont les conceptions sont proches. Cependant, dans
le cas des PIV sommaires (PAOPIM), les coûts unitaires restent de loin
inferieur aux coûts des GA ;
v' Le type de travaux effectué conditionne fortement
les coûts unitaires des aménagements. En effet, les travaux de
réhabilitation sont souvent moins exigeants que les travaux des
aménagements neufs.
En perspective, le coût variable des
aménagements hydro-agricoles dans la Vallée du Fleuve
Sénégal pourra être corrélé d'une
étude de rentabilité des différents
périmètres depuis leur mise en valeur afin de voir si le
coût de réalisation a été amorti et cela au bout de
combien d'années ? De plus il serait alors intéressant d'explorer
et de voir quelle est la typologie la mieux adapter pour mieux valoriser les
aménagements hydro-agricoles. Autrement dit, seraitil plus valorisant
d'aménager les Grands périmètres avec des
équipements réseaux modernes et avec des durée de vie plus
longue et pouvant être valorisé à long terme ? Où
par contre aménager des PIV sommaires nécessitant une
réhabilitation à court terme mais avec des coûts largement
en dessous des GA ?
Au terme de cette étude comparative, des recommandations
allant dans le but d'améliorer le système sont formulées.
Ces dernières portent sur:
> L'informatisation de tous les marchés
d'aménagement de la SAED afin de faciliter l'accès en cas de
besoins ;
> La prise en compte rigoureuse de la diversité
topographique de certaines zones de la Vallée;
> L'électrification de toutes les stations de
pompage, ce qui pourrait se traduire par une
baisse du coût d'équipement par l'utilisation de
GEP qui, sont rentables à long terme ;
> Une réduction du débit d'équipement et
une rallonge du temps d'irrigation, ce qui pourrait
se traduire par une diminution du gabarit des canaux
d'irrigation et de drainage et par
suite une décroissance du coût de terrassement ;
> Une introduction les canaux triangulaires au niveau des
tertiaires afin de diminuer les volumes de terrassement. En effet, pour les
mesures de stabilité de d'écoulement, les canaux
trapézoïdaux peuvent être maintenus pour les chenaux
d'amenée, les canaux principaux et secondaires car véhiculant de
gros débit ;
> La meilleure valorisation de l'expertise nationale surtout
sur les marchés d'études et de supervision ;
> La étude approfondie sur les bassins versants des
différents défluents du Fleuve Sénégal pour
évaluer leur capacité de stockage et des pluies décennales
afin de mieux caractériser les débits de projets et les
côtes de calage des digues de protection ;
> Le respect strict de l'exécution des travaux de
terrassement génie civil et d'équipement. En effet, les retards
sur ces travaux engendrent pour la plupart une hausse par
l'intermédiaire d'avenants aux marchés initiaux
(Aéré Lao, Ndioum) ;
> L'élaboration d'aménagement test pour
envisager le système d'irrigation Californien dans la Vallée du
Fleuve Sénégal ;
> L'équipement des PIV en GEP en remplacement des GMP
existants.