3. Discussions sur le projet « Provinces »
L'élaboration de monographies des nouvelles Provinces
de la RDC, finalité du projet « Provinces », s'inscrit dans le
principe d'actualisation et de diffusion des connaissances auprès de
tous les acteurs de la société congolaise. Depuis les
écoliers jusqu'aux gouverneurs provinciaux, en passant par les
chercheurs et les entrepreneurs, les nouvelles monographies se veulent
être à la portée de tous en tant que documents de
synthèse, représentatifs des nouvelles Provinces issues du
processus de décentralisation.
Il est important que ces ouvrages, au-delà de devenir
les nouvelles références sur leur milieu d'étude, soient
également la représentation des liens qui les unissent. Ce n'est
qu'à cet instant que l'ensemble des nouvelles monographies
représentera la RDC telle qu'elle existe et non telle que ses nouvelles
Provinces existent.
La mise à jour et la compilation d'informations au
niveau des nouvelles Provinces sont nécessaires dans le processus de
décentralisation, voire tout bonnement obligatoire pour la transmission
de l'information congolaise à son peuple. Cette demande légitime
la démarche du MRAC qui possède tous les outils
nécessaires à cet exercice dont une synergie
interdépartementale qui peut être maximisée dans ce
sens.
L'analyse et la discussion présentées
ci-après portent une réflexion sur les modalités de mise
en oeuvre de ce projet et sur ses potentialités en tant que producteur
d'information.
3.1. Modalité du projet
La stratification temporelle du processus d'élaboration
d'une monographie est bien conçue, elle laisse suffisamment de temps aux
équipes de terrain de produire une première version monographique
correcte. L'interaction forte et les rapports de confiance entre les experts du
MRAC et les délégués provinciaux ne sont pas à
remettre en cause. Pour preuve le respect relatif du planning du projet «
Provinces ».
Concernant les ressources humaines mises en oeuvre dans ce
projet, nous estimons trop limité le nombre d'enquêteurs de
terrain à la vue de la superficie moyenne des Territoires
étudiés comparables à la Wallonie, d'autant plus que le
questionnaire annexe détaille différentes thématiques au
niveau des Groupements. Un seul homme ne peut connaître parfaitement une
telle étendue. Parmi les enquêteurs de la Tshopo, un seul a
entrepris une collaboration plus ou moins fructueuse avec les chefs de
Collectivités. Favoriser cette technique peut être une
réponse à la question des connaissances et/ou des
accessibilités relatives des informations.
Une seconde réflexion sous-jacente sur le travail
solitaire des enquêteurs peut être soulevée ; cette
technique ne met-elle pas en doute l'objectivité des enquêteurs
dans la diffusion de leurs connaissances et dans la rédaction de leur
rapport ? Bien qu'il ait été sélectionné, on peut
supposer qu'un enquêteur, dépourvu des moyens nécessaires
au bon fonctionnement de son enquête et/ou dont les connaissances sur son
milieu sont en partie limitées, ne soit tenté de rédiger
un rapport biaisé.
Une solution à cette éventualité est de
concevoir des équipes mixtes dont l'un des enquêteurs n'est pas
issu du Territoire étudié, la validation croisée des
informations récoltées apporterait une plus-value aux rapports
d'enquête.
Les enquêteurs ne sont pas les seules catégories
d'acteurs de l'élaboration de la monographie à devoir être
augmenté, des sources « autorités » (des experts dans
des domaines précis) doivent être sollicitées sur place,
dans chaque Province lorsqu'elles s'y trouvent.
Cette collaboration avec les délégués
doit avoir lieu lors de la validation des rapports d'enquêtes d'une part
et lors de l'écriture de la première version de la monographie
d'autre part. C'est à cet instant seulement que les experts locaux
peuvent être impliqués dans les monographies. Cette collaboration,
en plus d'apporter une plus-value aux monographies permet d'accroître le
degré d'appartenance, de filiation qu'auront les communautés
intellectuelles de la RDC à la lecture de leur monographie.
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