3.2.1. Les critiques de source comme outils
qualificatifs
Le développement de ces critiques a pour objectif de
poser une réflexion sur les qualités et les défauts d'une
source d'information parmi d'autres. Cet exercice est souvent fait
implicitement à la lecture d'un document mais les critiques
exposées tentent d'objectiver la qualification d'une source. A cet
effet, un tableau récapitulatif accompagne (cf. 3.2.3) les critiques
développées ci-après en proposant une méthode de
classement préférentiel.
a) Critique de complétude
La complétude d'une information est une qualité
qui peut être difficile à déterminer car seul un
spécialiste peut apprécier si un document est complet.
Néanmoins, une technique objective d'appréciation est de
vérifier que le document répond à la (aux) question(s) de
départ.
Ainsi, une méthode de calcul de l'indice de
complétude des rapports d'enquête MRAC est établie au point
suivant. Elle a pour but d'appuyer l'évaluation des enquêtes de
terrain réceptionnées par le délégué MRAC
lui permettant de mieux cibler les priorités d'une seconde enquête
complémentaire.
b) Critique interne
Analyse intrinsèque de l'information qui permet de
révéler les incohérences internes de l'information. Une
information incohérente perd automatiquement de la
crédibilité et elle est reléguée en dernière
position lors du choix de la source.
c) Critique de modalité d'acquisition/de
production
Une information collectée à partir d'une
enquête méthodologiquement bien construite, justifiée, ou
une information produite en groupe de travail plutôt qu'individuellement
possède une crédibilité accrue. Cette critique met en
avant la transparence de l'information. Néanmoins, l'inexistence de
cette modalité ne doit pas automatiquement discriminer une information
qui peut être de qualité. La transparence permet surtout de
justifier la confiance accordée à un document.
d) Critique de profil
Cette critique évalue le profil d'expérience et
de compétence de l'auteur, de l'enquêteur et/ou de
l'enquêté. Plus le profil est riche et proche du domaine de
l'information, plus celle-ci est valorisée lors du choix d'une
source.
e) Critique de portée
Se rapporte au destinataire du document. Un document de
travail, intermédiaire à la création d'un document final
revêt un caractère plus authentique qu'un rapport destiné
par exemple à solliciter l'aide d'un organisme. Une attention
particulière est de mise selon la personne/l'organisme à qui est
destinée l'information.
f) Critique de provenance
Dans le cadre de notre travail, la critique de provenance est
dédiée à la date de réalisation ou de collecte de
l'information. Les documents coloniaux restent souvent la
référence en RDC mais sont également souvent
obsolètes les rendant moins pertinents. D'une façon
générale, plus le document est récent, plus
l'intérêt qui lui est accordé, augmente.
g) Critique externe
S'intéresse au support de l'information. Contrairement
aux idées reçues, un document rédigé à la
main, peu soigné, ne signifie pas que l'information est de moins bonne
qualité. En effet, le manque de moyen dans les régions
reculées et en général en RDC ne doit pas pénaliser
une information pertinente. Même si un rapport officiel, numérique
par exemple, ou un ouvrage édité paraissent de plus grande
qualité, ils ne sont pas forcément plus valables qu'un rapport
écrit, un brouillon ou une note. Cette critique n'est donc pas
révélatrice de la qualité d'une information bien que dans
l'analyse de celle-ci, ce soit le coté « proche » de
l'information qui soit mis en avant. Ainsi par exemple, l'enregistrement audio
d'une interview revêt la plus grande authenticité que l'on puisse
certifié d'une information.
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