3.1.5. Les facteurs des apprentissages complexes
Les apprentissages complexes mettent davantage l'accent sur
l'activité de l'apprenant, plutôt que sur l'environnement (comme
c'est le cas pour les apprentissages simples), pour en déterminer les
agents les plus importants. Cette activité de l'apprenant, se
singularisant en généralisation et similitude, aboutit à
un changement de la représentation instantanée de la situation et
sélectionne ce qui sera appris. Deux facteurs sont mis en relief ici
:
Les élaborations : elles consistent,
pour l'essentiel, en l'utilisation d'autres informations aux moyens desquels se
précisent les informations cibles à apprendre. Ces
élaborations s'énoncent sous divers aspects : exemples,
analogies, oppositions, reformulations, déductions. L'apprentissage par
le texte est le type d'apprentissage propre aux élaborations.
Le feed-back : Si l'indication du
succès ou de l'échec dans la réalisation d'un but
visé constitue le minimum en terme d'information, le feed-back, par sa
valeur informationnelle, induit le progrès. Bien plus, le feed-back par
son interprétation, détermine comment l'action sera
orientée. Ce qui explique le fait que l'apprentissage par l'action soit
le modulateur du feed-back.
3.1.6. Les mécanismes des apprentissages
Les mécanismes des apprentissages consistent en des
opérations qui concourent au changement de la compétence de
l'apprenant et qui donnent d'être observées et analysées
scientifiquement.
A la différence des théories
béhavioristes qui ne retiennent qu'un mécanisme explicatif des
apprentissages, les théories cognitivistes font appel à plusieurs
mécanismes pour rendre compte de l'apprentissage. Sans être
exhaustif, bien que les auteurs ne s'accordent pas sur les différents
types mécanismes de l'apprentissage, nous citerons entre autres :
Les modifications quantitatives : elles
concernent certaines variables des connaissances préalablement
formées. Ce mécanisme est mis en relief par les
phénomènes dans lesquels la répétition d'un cas, la
fréquence d'emploi d'un mot ou d'un signal entraîne une
réduction progressive du seuil de reconnaissance et du temps de
réaction
La sélection et la mémorisation
: concernent le choix et le stockage en mémoire de certaines productions
factuelles ou langagières d'autrui.
Pour être sélectionnées, les productions
doivent subir un test de pertinence par rapport aux objectifs poursuivis et aux
réactions d'éveil émotionnel qu'elles déclenchent,
entre autres, sur l'apprenant.
Les activités mentales : elles
constituent un groupe d'activités réalisées au moyen du
cerveau et qui conduisent à faire émerger de nouvelles
informations de celles existantes. L'essentiel étant, ici, la
transformation plutôt que la mémorisation de l'information
fournie.
On distingue :
L'analogie : qui se manifeste par la
découverte d'une ressemblance, quelle qu'elle soit, entre une situation
dite << source », parce que déjà
connue, et une situation dite << cible », parce
qu'actuelle. La reconnaissance des analogies entre les situations, implique une
activité d'abstraction.
La formulation et le test d'hypothèses : se
réalisent quand, à partir des informations déjà
existantes, on peut faire d'autres suppositions soit par une évaluation
probabiliste de l'hypothèse, soit par un procédé de
recueil d'informations et d'analyse de leurs compatibilités ou non
d'avec l'hypothèse
L'induction : est l'opération par laquelle,
pour déterminer la caractéristique d'une même classe, on
s'emploie à rechercher la caractéristique identique à tous
les spécimens de la classe en question.
La généralisation d'une connaissance :
qui apparaît lorsqu'une règle spécifique est
élevée à un rang plus général par
remplacement de certaines caractéristiques par d'autres plus
englobantes.
L'assimilation à un exemplaire connu : est un
procédé qui permet, face à des entités semblables,
d'adopter le même comportement.
La classification des situations et des problèmes
: permet d'établir un rangement par des relations de correspondance
entre les groupes et concepts existants.
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