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L'enseignant comme modèle d'acquisition de connaissances et de performances pour l'étudiant: cas de la faculté des lettres et sciences humaines de l'université de Douala

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par Siméon Boris Nguéhan
Université de Douala - Maitrise de Psychologie sociale 2006
  

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Chapitre 8 : La discussion des résultats

8.1. Discussion

La présentation des résultats de notre recherche nous a permis de faire le constat selon lequel la plupart des étudiants performants ont un modèle (91,4%). Si on ne peut affirmer de manière péremptoire que cette performance des étudiants s'explique exclusivement par le fait qu'ils ont chacun un modèle, on ne peut pas occulter, pour autant, le lien qui existe entre les performances des étudiants et la possession d'un modèle dans le corps enseignant. Ce qui revient à dire que l'enseignant comme modèle est un des facteurs conduisant à de meilleures performances des apprenants. Toutefois, une question revient : celle de savoir si un étudiant peut avoir plus d'un modèle ou encore si le fait d'avoir un modèle (un seul) contribue de manière significative à un arasement des performances au niveau des UV pour lesquelles l'étudiants n'a pas forcément un modèle ? La réponse à une telle question ne peut se donner qu'à partir de l'observation de l'attitude de l'étudiant à l'égard de l'enseignant non modèle. Il apparaît clairement que les étudiants ayant de bonnes performances, ont également une bonne attitude à l'égard de leurs enseignants en général. Il existe néanmoins une différence (pas très significative) entre l'attitude à l'égard du modèle et à l'égard du non modèle. Ce qui nous conduit à dire que les étudiants, engagés dans l'acquisition des connaissances, adoptent nécessairement l'attitude la meilleure pour une acquisition efficiente. Toutefois, le fait de posséder un modèle dans le corps enseignant vient en rajouter sur la performance des apprenants.

Quant au choix du modèle, des trois conditions à satisfaire (Marx & Roman, 2002), et qui portent sur << l'accessibilité de la réussite du modèle » et << la perception du modèle comme similaire à soi » et << l'accord d'une plus grande importance au groupe qu'on partage avec le modèle », seule l'accessibilité de la réussite du modèle est ici considérée. Et ce manquement, pour autant, ne désoriente pas la recherche car, si pour certains auteurs (Tesser, 1988 ; Lockwood & Kunda, 1997 ; Marx & Roman, 2002) ces trois conditions doivent être absolument satisfaites, c'est parce qu'ils ont traité du modèle appliqué aux jeunes enfants. Or, pour le cas de figure, il s'agit au minimum de grands adolescents si ce n'est de personnes adultes.

Ayant constaté que, pour l'essentiel, les critères à mettre en exergue par l'enseignant pour << séduire » les étudiants et être << élu » en modèle sont en association linéaire d'avec les meilleures performances des apprenants, on ne saurait penser que ces critères retenus se valent, ou encore qu'elles ont la même compétitivité. Si nous ne pouvons pas dire que la liste des critères soit exhaustive, ceux retenus n'ont pas été logés à la même enseigne par les étudiants. Cette classification apporte une nouvelle lisibilité sur l'ordre d'importance des critères à mettre en valeur par les enseignants, et qui auront un peu plus de chance de captiver l'attention des apprenants.

8.2. Limites

Dans cette recherche, nous avons à la fois montré le fait que les étudiants performants avaient un enseignant en modèle qui les incitait à mieux travailler, mais aussi les critères qui ont prévalu au choix de cet enseignant en modèle. Toutefois, il y a nécessité de s'approprier les résultats de cette étude avec beaucoup de retenues.

Une première retenue reposerait sur les critères dont les enseignants doivent faire montre pour être << élus » en modèle. Une étude plus ambitieuse porterait par exemple sur un inventaire exhaustif des critères de choix d'un enseignant en modèle par les étudiants.

Une seconde retenue porterait sur le caractère dirigiste de notre étude dû au fait que l'instrument de mesure a été construit au moyen de questions fermées (avec deux modalités). Ce qui peut contribuer à une perte d'information. Une échelle de Lickert à cinq modalités, par exemple, permettrait de percevoir les nuances qui existeraient entre les diverses variables du questionnaire ; ce qui apporterait une perception (peut-être) autre du problème que nous avons étudié.

Notre étude ne donne pas aussi une lisibilité sur les différences existant entre le choix d'un modèle dans deux départements d'étude différents, et laisse entrevoir que tous les modèles se valent.

Notre étude n'explique pas pourquoi certains étudiants, au début, se choisissent un modèle et, plus tard, « tuent » leur modèle.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault