Résolution 55/22 de l'assemblée générale de l'ONU: contenu, mise en oeuvre et perspectives( Télécharger le fichier original )par Adamou Moussa ZAKI Université Cheikh Anta Diop de Dakar - DEA 2008 |
PARAG.2e : Domaine de la coopération entre l'ONU et La CEEAC
La coopération entre l'Onu et la CEEAC concerne naturellement les domaines présentant des difficultés ou constituant un obstacle à l'action efficace des Etats dans le processus de développement, de maintien de la paix et d'intégration. Le programme de travail du comité consultatif permanent de l'ONU est en premier lieu relatif à la paix et à la sécurité en Afrique centrale dont la conduite doit selon la résolution aboutir au « renforcement des mesures de confiance à l'échelon sous-régional et promouvoir le droit de l'homme, l'Etat de droit et les institutions démocratiques »15(*). L'autre domaine crucial est relatif à l'intégration dont les moyens d'y aboutir restent le renforcement de la capacité de la CEEAC. En effet, à la lecture de la résolution il semblerait que l'accent soit surtout mis sur le renforcement des capacités de la CEEAC afin qu'elle joue un rôle plus important dans le processus de développement des Etats de l'Afrique Centrale et qui passe nécessairement par la mise en place de mécanismes visant à garantir la sécurité, les droits de l'homme16(*). Le renforcement de la capacité de la CEEAC est important à plus d'un titre car il faut rappeler que cette organisation a été nommée quelques temps après sa création, pilier de la communauté économique africaine (CEA). Il n'est à point douter de l'importance de cette institution d'intégration sous régionale à en juger par le nombre d'accords signés sous son égide. D'autre part il convient de souligner que l'adoption de la résolution 55/161 s'inscrit aussi dans la même perspective car elle donne à la CEEAC le Statut d'observateur. On a pu ainsi craindre que le domaine principal de la coopération puisse concerner essentiellement le renforcement de la capacité de la CEEAC mais en réalité cette coopération est en quelque sorte une assistance offerte par les nations unies car il faut rappeler qu'avant l'adoption de la résolution 55/22, les Etats d'Afrique Centrale avaient manifestement voulu, de leur propre initiative, renforcer les capacités de la CEEAC notamment suite à la réunion extraordinaire qui s'est tenue le 6 février 1998 présidée par le Président Buyoya et lors de laquelle les Chefs d'Etats s'étaient engagés à faire renaitre cette organisation tandis que le premier ministre de l'Angola affirmait que son pays deviendrait membre à part entière. De même, un mini sommet des dirigeants de la CEEAC à été tenu lors de l'inauguration du Président Bongo du Gabon le 21 janvier 1999. Les Chefs d'Etat ont alors discuté des problèmes touchant le fonctionnement de la CEEAC et ont prévu la création d'un troisième poste de Secrétaire Général Adjoint, proposé à l'Angola. L'Angola s'est joint à la communauté de manière formelle durant ce sommet. La 10ème Conférence ordinaire des Chefs d'état et de gouvernement a eu lieu à Malabo en juin 2002. Ce sommet a adopté le Protocole relatif à l'établissement d'un réseau des Parlementaires de l'Afrique Central (REPAC), et a aussi adopté les règlements du Conseil de Paix et de Sécurité de l'Afrique Centrale (COPAX), La Commission pour la Défense et la Sécurité (CDS), La Force Multinationale de l'Afrique Centrale (FOMAC) et la Système d'alerte avancée pour l'Afrique centrale (MARAC). Le Rwanda a été accueilli officiellement, après avoir renouvelé son adhésion. Le Onzième Conférence ordinaire des Chefs d'état et de gouvernement, qui a été tenu à Brazzaville en janvier 2004, a bien accueilli le fait que le Protocole relatif à l'établissement du COPAX a reçu les ratifications suffisantes pour se mettre en force. Le sommet a aussi adopté une déclaration sur l'exécution des objectifs de NOPADA et l'égalité de genre en Afrique Centrale17(*). C'est dire donc qu'il n'a pas fallu attendre l'adoption de la résolution 55/22 pour que les Etats d'Afrique Centrale se mobilisent afin d'insuffler un souffle de vie à cette organisation mais aussi régler les problèmes qui affectent leurs différents Etats notamment ceux relatifs à la sécurité. Le processus mis en place par les Etats d'Afrique Centrale n'étant manifestement pas contraire aux principes et idéaux énoncés dans la charte des nations unies, la coopération pouvait dés lors s'instaurer avec toutes ses implications notamment la mise en place ou l'utilisation de moyens institutionnels, normatifs mais aussi financiers afin qu'elle ne reste pas, comme il en a été ainsi avec certains accords adoptés par la CEEAC, lettre morte. SECT 2e : Les moyens institutionnels, normatifs et financiers de mise en oeuvre des objectifs visés par la coopérationLa mise en oeuvre des objectifs visés par la coopération s'appui essentiellement sur des instituions, des règles mais aussi des moyens financiers sans lesquelles ils seront impossibles à atteindre. Ainsi, il convient de voir en premier lieu les institutions(PARAG.1er) qui seront par la suite chargées de mettre en oeuvre les règles et mettre à la disposition des moyens financiers(PARAG.2e) devant permettre la mise en oeuvre effective des objectifs visés par la coopération. * 15 Résolution 55/22 al. 3e * 16 Le rapport de la résolution 61/256 du 16 août 2006 pose en effet que « l'Onu accorde la priorité au renforcement de la capacité de la CEEAC en matière de prévention des conflits, d'alerte rapide, d'assistance électorale et de maintien de la paix * 17 V. Profil CEEAC, www.ceeac-eccas.org |
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