III- TRAITEMENT DE LA RAGE
Il n'y a pas de traitement curatif de la rage une fois
celle-ci déclarée. Il existe par contre un traitement
après exposition au risque qui consiste en une vaccination et qui fait
apparaître une protection avant que la maladie ne se déclare. Dans
certain cas, on associera un traitement par immunoglobuline spécifique
[8]. Cependant, après exposition, c'est-à-dire
morsure par animal suspect, le traitement de première intention consiste
à nettoyer soigneusement la plaie causée par la morsure à
l'eau propre et au savon ou au détergent (virucide) puis à rincer
abondamment et à appliquer une solution antiseptique tel que l'alcool
à 70°, Bétadine, dakin, l'eau de javel diluée.
Il faut éviter l'eau oxygénée [8]
; éviter aussi de suturer la plaie en pensant à la
prévention du tétanos. Une antibiothérapie est prescrite
pour éviter l'infection de la blessure par d'autres agents
pathogènes comme la Pasteurella pouvant être transmise par
l'animal mordeur.
En effet, le traitement de la rage après exposition est
basé sur l'induction par des antigènes d'une immunité
actifs après la contamination. Les vaccins protègent surtout
contre le génotype 1, moins bien contre les génotypes 5,6, 7 et
pas contre les autres [5].
1- Les vaccins antirabiques [8]
Ils sont de deux types :
- Les vaccins non purifiés préparés sur
cerveau d'animaux adultes (vaccin de type Semple 1911), toujours
préparés et utilisés en Inde ou sur cerveau de souriceaux
nouveau-nés (vaccin de type Fuenzalida-Palacios 1955), vaccin
encéphalitogène, peu immunogène, utilisé dans les
PED car fournis à bas prix ou gratuitement [5].
- Les vaccins purifiés préparé à
partir de culture cellulaire dont le vaccin préparés sur cellules
VERO (1978), non encéphalitogène très immunogène
(efficacité à 100%) mais d'un coût prohibitif pour la plus
part des PED [5].
2-les protocoles thérapeutiques
Le traitement après exposition se fait classiquement par
voie intramusculaire (deltoïde) selon deux protocoles OMS :
- le protocole dit Essen repose sur cinq injections selon le
calendrier suivant : une injection à J0, J3, J7, J14, J28 [5, 8, 10, 11,
13,27] .
- le protocole simplifié dit de Zagreb ou protocole
réduit de l'institut Pasteur repose sur quatre injections à
savoir deux injections à J0, une à J7 et une à J21 [5, 8,
10, 11, 13,27].
Il existe aussi des possibilités de traitement par voie
intradermique. les protocoles par voie intradermique (ID) n'utilisent qu'une
faible quantité d'antigène (0,1ml au lieu de 1ml par voie IM)
d'où un coût réduit mais nécessitent une formation
du personnel des centres très fréquentés et une injection
à J90 :
- le protocole dit d'Oxford avec quatorze injections dont huit
(8) à J0,
quatre (4) à J7, une (1) à J28 et une (1) J90.
- le protocole de Thaï Red Cross avec huit (8) injections
dont deux (2) aux J0, J3, J7 et une (1) aux J28 et J90.
Les schémas vaccinaux par voie ID ont été
validés par l'OMS en 1996 selon l'indication suivante :
Tableau IV LES INDICATIONS DE TRAITEMENT
ANTIRABIQUE POSTEXPOSITION [27]
catégorie
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Nature du contact avec un animal
sauvage ou domestique présume enragé ou dont la
rage a été confirmée, ou encore un animal qui ne peut pas
être placé en observation
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Traitement recommandé
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I
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- Contact ou alimentation de
l'animal
- léchage sur peau intacte
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Aucun si une anamnèse fiable peut être obtenue
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II
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- Peau découverte mordillée
- griffures bénignes ou excoriation
sans saignement
- léchage sur peau érodée
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Administrer le vaccin de suite. Arrêter le traitement si
l'animal est en bonne santé après 10jours d'observation ou, si
après
euthanasie, la recherche de la rage par les techniques de
laboratoire sont négatives.
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III
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- Morsure(s) griffure(s) ayant
traversé la peau
- contamination des muqueuses par
la salive (léchage)
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Administrer immédiatement des immunoglobulines et le
vaccin antirabique. Puis même conduite qu'en II
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