Problématique de la lutte anti-rabique a Conakry( Télécharger le fichier original )par Cheick Dangba BORAH Université de Conakry - These de Doctorat de medecine 2008 |
IV- LES VIRUS DE LA RAGELes virus de la rage appartiennent au groupe des Rhabdoviridae, du genre Lyssavirus, ils font parti de l'ordre des Mononégavirales. Leur génome est un ARN négatif non segmenté. C'est des virus enveloppés, par conséquent fragiles. Le virus rabique est d'une grande fragilité. Il est inactivé par la chaleur, les rayons ultraviolets, la dessiccation et les solvants des lipides. Il est également inactivé par les pH inférieur à 3 ou supérieur à 11, par l'alcool et les ammoniums quaternaires [6, 8, 11, 13]. La détermination de la séquence du génome viral codant la protéine N permet de définir 7 génotypes : - génotype 1 : virus classique de la rage ; - génotype 2 : virus Lagos Bat ; - génotype 3 : virus Mokola ; Borah Cheick Dangba, thèse de doctorat en médecine, 42ème promotion FMPOS Problématique de la lutte anti-rabique à Conakry - génotype 4 : virus Duvenhage ; - génotype 5 : virus EBL 1 ; - génotype 6 : virus EBL 2 ; - génotype 7 : virus ABL. La découverte des virus Mokola et Duvenhage est d'un très grand intérêt car iifaut penser à eux dans les cas de rage qui surviennent chez les chiens, des chats ou chez l'homme qui a reçu un traitement antirabique correct. Chaque génotype a une zone de prédilection dans le monde et possède des caractéristiques plus ou moins spécifiques à lui. Le tableau suivant nous résume ces caractéristiques : Tableau I QUELQUES CARACTERISTIQUES DU VIRUS DE LA RAGE [11 ;13 ].
Problématique de la lutte anti-rabique à Conakry V-MESURES PREVENTIVES EN CAS DE MORSURE D'UN ANIMALSi l'animal qui a mordu est connu et peut être mis en observation, on le gardera attaché jusqu'à la fin de la période de surveillance c'est-à-dire 15 jours. Si l'animal qui a mordu est reconnu enragé ou si c'est un animal inconnu, qu'on n'a pu retrouver les mesures de police sanitaires prévoient l'abattage sans délais des animaux contaminés sauf si bien sûr ils ont étés correctement vaccinés auparavant. Ainsi« tout animal non vacciné mordu par un par un animal enragé ou un animal inconnu non retrouvé doit être abattu» car il devient un danger pour l'homme et les autres animaux [1]. Borah Cheick Dangba, thèse de doctorat en médecine, 42ème promotion FMPOS CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
> Type d'étude Il s'agissait d'une étude rétrospective, de type descriptif, de 8 ans allant du 1er janvier 2000 au 31 décembre 2007. > Population d'étude Cette étude a concerné toutes les personnes qui ont consulté dans l'un des services sus cités pour un cas d'exposition à la rage durant la période allant du 1er janvier 2000 au 31 décembre 2007 > Critère d'inclusion Ont été inclus dans notre étude tous les patients pour lesquels le diagnostic d'exposition à la rage a été retenu > Critères de non inclusion N'ont pas été inclus dans notre étude, tous les patients consultant pour morsure d'animaux chez lesquels le risque rabique n'a pas été retenu. Borah Cheick Dangba, thèse de doctorat en médecine, 42ème promotion FMPOS Technique de collecte Nous avons consulté les registres de consultation, les dossiers des différents services cités et les supports statistiques de la direction des services vétérinaires (DSV). > Procédure de collecte Nous avons collecté manuellement les données sur des fiches individuelles d'enquête établies dans le cadre de notre étude. > Echantillonnage Au total, un échantillon de 1294 cas d'exposition à la rage a été retenu. > Variables d'étude Ils sont regroupés en variables épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques. 4-VARIABLES EPIDEMIOLOGIQUES a- Concernant les hommes -La fréquence : détermine le taux de cas clinique de rage parmi les personnes ayant consultés pour morsure d'animaux domestiques ou errants. Elle est exprimée en pourcentage - Le sexe : c'est le genre du patient regroupé en deux modalités :
5- VARIABLES CLINIQUES +- Signes cliniques - douleur : sensation désagréable, pénible ou psychique chronique ou aigue, secondaire à un traumatisme, une affection ou une situation. - Hallucination : perception pathologique de faits, d'objets qui n'existent pas, de sensation en l'absence de stimuli extérieurs. - Agitation : état de trouble psychologique fait de mouvements irréguliers dans divers sens. - Hydrophobie : peur morbide de l'eau qui est un signe classique de la rage elle est en relation avec une hyperesthésie pharyngo-laryngée Borah Cheick Dangba, thèse de doctorat en médecine, 42ème promotion FMPOS - Abattement ou angoisse : anxiosité - Aérophobie : spasme faciocervical extensif déclenché par insufflation d'air derrière les oreilles ; - Insomnie : manque de sommeil - Hyperesthésie : exagération de la sensibilité, elle entraîne un abaissement du seuil de la douleur ressentie au moindre contact + Type de la lésion : c'est le mode selon lequel l'exposition à la rage s'est produite. Cette variable a été regroupée en trois modalités à savoir : - morsure - léchage - griffure: + Siège de la lésion : c'est la partie du corps qui a constitué la zone à partie de laquelle s'est produit le contact + Evolution : c'est l'issue du traitement ou de l'isolation des patients ; elle est repartie en quatre modalités savoir : Guéri (e) : Patient ayant subi le traitement normal avec une bonne évolution clinique sans faire la rage. Evadé (e) : Patient hospitalisé et disparu sans avis médical Décharge : Patient sorti contre avis médical sur demande des parents Décédé (e) : Patient décédé pendant son traitement ou son isolation. 6- VARIABLE THERAPEUTIQUE +Nature du traitement : c'est le mode selon lequel le patient a suivi son traitement ; cette variable est regroupée en deux modalités que sont : - patients ambulatoires : il s'agit des patients non hospitalisés et traité en ambulatoire avec le schéma de Zagreb ou d'Essen. - patients hospitalisés ou isolé : il s'agit des patients qui sont venus avec les signes de la rage et qui ont été mis en quarantaine dans les différents services Problématique de la lutte anti-rabique à Conakry +Type du traitement : c'est le schéma thérapeutique suivi par le patient cette variable est regroupée en deux modalités que sont : - le schéma de Zagreb : schéma thérapeutique dans la prévention post exposition de la rage ; il repose sur quatre injections selon la formule (j0) 2-(j7)1-(21)1 - le schéma de Essen : schéma thérapeutique dans la prévention post exposition de la rage ; il repose sur cinq injections selon la formule (j0)1- (j3)1-(j7)1-(j14)1-(j28)1 7- L'ANALYSE DES DONNEES Pour l'analyse des résultats nous avons utilisé : Le logiciel épi info version 3.3.2. 2006 Les logiciels Word et Excel ont été utilisés pour la saisie du document et la conception des tableaux et figures. Les résultats sont présentés sous forme de tableaux et figures, comparés, commentés, et discutés selon les données de la littérature. 8-DIFFICULTES DE L'ETUDE - la faiblesse de la collaboration entre les services vétérinaires et les services sanitaires, - l'absence de dossiers de certains patients, - la mauvaise tenue de certains registres de consultation Ont constitués les principales difficultés de notre étude Borah Cheick Dangba, thèse de doctorat en médecine, 42ème promotion FMPOS CHAPITRE III : RESULTATS N = 97,20% n = 2,80% Rage déclarée Rage non déclarée Figure1 : Fréquence des cas de rage déclarés parmi les cas d'exposition Borah Cheick Dangba, thèse de doctorat en médecine, 42ème promotion FMPOS 42,40% 57,60% Féminin Masculin Figure 2 : Répartition des cas d'exposition selon le sexe Tableau I : Répartition des cas selon les tranches d'age
Borah Cheick Dangba, thèse de doctorat en médecine, 42ème promotion FMPOS Tableau II : Répartition des cas selon la provenance
Tableau III : Répartition des cas selon la profession
Tableau IV : Répartition des cas selon le délai mis avant la consultation DATE EFFECTIF % Jour de la morsure 88 6,80 Au cours de la première semaine 109 8,42 Au cours de deuxième semaine 148 11,43 Au cours de troisième semaine 298 23,02 Au delà de troisième semaine 651 50,3 Borah Cheick Dangba, thèse de doctorat en médecine, 42ème promotion FMPOS Tableau V : Répartition des cas selon les sièges de la lésion SIEGE DE LA LESION EFFECTIF POURCENTAGE Membre inférieur 754 58,3 Membre supérieur 359 27,7 Plus d'un siège 113 8,7 Tête 40 3,1 Dos 14 1,1 Abdomen 14 1,1 Total 1294 100 Tableau VI : Répartition des cas selon le type de lésion TYPE DE LESION NOMBRE POURCENTAGE
Griffure 9 0,7 Léchage 5 0,4 Total 1294 100 Tableau VII : Répartition des cas de rage selon les signes cliniques N =36 SIGNES CLINIQUES EFFECTIF POURCENTAGE Agressivité 22 61,11 Agitation 18 50
Hallucination 15 41,66 Hyperesthésie 12 33,33 Paralysé et calme 8 22,22 Borah Cheick Dangba, thèse de doctorat en médecine, 42ème promotion FMPOS N = 97,20% n = 2,80% Décédé Guéri Figure 3 : Répartition des cas selon
l'évolution après la conduite tenue dans une N = 97,20% n = 2,80% Isolation Ambulatoire Figure 4 : Répartition des cas selon la nature du traitement Borah Cheick Dangba, thèse de doctorat en médecine, 42ème promotion FMPOS Tableau VIII : Répartition des cas selon le schéma thérapeutique SCHEMA NOMBRE POURCENTAGE Zagreb 1086 86,32 Essen 172 13,67 Total 1258 100 Tableau IX : Répartition des cas selon l'animal en cause ANIMAL EN CAUSE EFFECTIF POURCENTAGE
Chat 50 3,9 Autre (mouton ; boeuf) 2 0,2 Total 1294 100 46% 54% Domestique Errant Figure 5 : Répartition des animaux selon leur mode de vie Borah Cheick Dangba, thèse de doctorat en médecine, 42ème promotion FMPOS
N = 87,49% Figure 6 : Répartition selon le statut vaccinal de l'animal en cause CHAPITRE IV : COMMENTAIRES ET DISCUSSION Borah Cheick Dangba, thèse de doctorat en médecine, 42ème promotion FMPOS Nous avons réalisé une étude rétrospectives de type descriptif au service des maladies infectieuses et tropicales du CHU de Conakry, les cinq différents CMC de la ville de Conakry en collaboration avec la direction des services vétérinaires du ministère de l'agriculture et de l'élevage et les cabinets privés de vétérinaires sur une période de 8 ans allant du 1er janvier 2000 au 31 décembre 2007consernant la problématique de la lutte antirabique à Conakry. Dans notre étude nous avons enregistré 1294 cas d'exposition à la rage parmi lesquels 36 soit un pourcentage de 2,8% ont fait la rage. Nos résultats sont différents de ceux de S. Dao et coll. dans une étude réalisée au Mali entre 2000 et 2003, qui ont trouvé sur 5870 cas de morsures, 10 cas de rage. Cette différence pourrait s'expliquer soit par une prise en charge précoce des cas de morsure au Mali soit par le fait que ces animaux mordeurs étaient soit vaccinés soit sains. Aussi il est à noter que les durées de nos études sont différentes. En effet notre étude à été réalisée sur 8 ans tandis que la leur s'est faite sur 3 ans En Guinée cette fréquence élevée de cas de rage pourrait s'expliquer par le manque de sensibilisation de la population sur ce problème. A cela s'ajoute le manque de structures spécialisées dans la prise en charge des cas d'expositions à la rage car en effet, la structure de lutte anti rabique qui avait été mise en place avant les années 2000 n'existe plus que de nom de nos jours parce que n'ayant plus de local et de financement ; ainsi les campagnes d'abattage d'animaux errants et de sensibilisation ont pratiquement cessé. Sans oublier que le coût du traitement varie entre 490000 et 500000 francs guinéens chose qui n'est pas à la porté de tous. Le sexe masculin a été le plus exposé à la rage ; 745(57,60%) d'hommes pour 549(42,40%) de femmes soit un sex. ratio de 1,35 pour les hommes. Nos résultats sont superposables à ceux de l'Institut Pasteur en France qui dans une étude réalisée en 2003 à trouvé 55% d'hommes contre 44% de femmes et 1% pour qui le sexe n'a pas été précisé. Au Mali, S. Dao et coll. ont trouvé dans leur étude que le sexe masculin était exposé à hauteur de 66% contre 34% de femme. Il faut savoir sexe n'est pas un facteur prédisposant aux expositions. Cependant cette prédominance masculine au cour de notre étude se justifierai plutôt par le fait que les hommes sont plus actifs en leur qualité de chef de famille ;ainsi ils sont contact avec les animaux errant lors de l'exercice de leurs différents métiers(chauffeur, marchand, éleveur...) . L'âge de nos patients variait entre 1-89 ans. Dans notre étude les tranches d'âges les plus touchées sont respectivement celle de 0 à 15 ans (43,3%) suivie de celle allant de 15 à 30 ans (25,5%). Nos résultats sont comparables à ceux de S. Dao et coll. au Mali qui ont trouvé dans leurs études que les tranches d'âges les plus touchées sont celles allant de 0 à 10 ans (32,1%) et de 10 à 20 ans (29,5%). La convergence de nos résultats pourrait être liée par fait que nos conditions de vie sont sensiblement les mêmes, ainsi la population de ces tranches d'ages n'évalue pas le risque qu'il y a à s'approcher des animaux surtout errants. Aussi le manque de vigilance des personnes responsables de la petite enfance dans leurs jeux avec les animaux est à souligner. Les secondes tranches d'age qui sont constituées d'adolescents, s'institue en cible privilégiée des animaux errants en ce sens qu'ils s'amusent à les provoquer. La majorité de nos patients résidait à Conakry, cependant certains de nos patients résidaient dans d'autres villes du pays. Dans notre étude la ville de Conakry a enregistré le plus grand nombre de cas d'exposition rabique car sur 1294 cas d'exposition, 858 (66,30%) sont venus de Conakry. Les communes de Ratoma et de Matoto sont les plus touchées avec des pourcentages respectifs de 25,34%et de 20,94%. Les raisons pourraient êtres que ces deux communes soient des cités dortoirs où habite un nombre important de la population de la ville de Conakry. En effet la commune de Ratoma étant la plus vaste, avec de nombreux points de ventes de nourritures, entretient un nombre élevé de carnivores dans la rue surtout autours de ces points de ventes que fréquentent les personnes ; quant à la commune de Matoto c'est la commune ou les décharges Borah Cheick Dangba, thèse de doctorat en médecine, 42ème promotion FMPOS publiques sont contiguës aux habitations, ainsi, pilule autour de ces habitations un nombre élevé d'animaux errants qui pourrait mettre la vie des riverains en danger. En ce qui concerne les autres villes de Guinée, ce sont les préfectures de Forécariah suivi de celle de Dalaba avec des pourcentages respectifs de 4,01% et de 3,04% qui ont été les zones les plus touchées dans notre étude. En fait dans ces zones, l'agriculture et l'élevage sont les activités principales des populations qui ; la plupart ayant des chien ou d'autres animaux susceptibles de transmettre la rage et qui n'ont pas un suivi vaccinal. Dans notre étude les faibles taux des préfectures de Macenta et de Lélouma pourrait êtres liés au fait que ces deux préfectures étant éloignées de la ville de Conakry, tout les cas d'expositions à la rage n'ont peut être pas pu être référé à Conakry où notre étude s'est réalisé, à cela il faut ajouter l'ignorance de la population sur le danger des morsures domestiques ou errants non vaccinés. Aussi nous pourront lier ces faibles taux à la pauvreté des populations qui fait qu'il est parfois difficile pour ces populations de se présenter dans une structure sanitaire pour une prévention ou même pour une prophylaxie post exposition. Les élèves et étudiants ont constitué la couche socioprofessionnelle la plus touchée avec un pourcentage de 57,7% suivi des ménagères avec 14,9%. Nos résultats pourraient êtres liés au fait que les élèves et étudiants, chemin faisant dans les deux sens, de la maison à l'école, rencontrent des animaux errants et n'évaluent pas le risque qu'il y a les provoquer ou à s'amuser avec eux. Quant aux ménagères, la plupart n'ayant pas un bon niveau d'étude voir même analphabètes, ignorent la réalité que constitue le problème de la rage. Parmi les 1294 cas d'exposition à la rage, plus de la moitié (651) soit 50,32% ont consulté dans une structure sanitaire au delà de la troisième semaine après l'exposition rabique, seulement 88 soit 6,80% ont consulté le jour même de l'exposition. Cette consultation tardive pourrait traduire l'ignorance des populations sur le problème de la rage. A cela pourrai s'ajouter la grande distance en ce qui concerne nos patient venant des autres villes du pays et aussi les difficultés pour les populations à consulter dans une structure sanitaire pour une prophylaxie post exposition à cause de la pauvreté. Le membre inférieur est le plus concerné, suivi du membre supérieur avec des pourcentages respectifs de 58,3% et de 27,7%. En effet le membre inférieur étant la partie la plus exposée à la plus part des animaux en cause, il devient la partie la plus facile à atteindre par ceux-ci ; quant aux membres supérieurs ils sont atteints généralement lors de la défense contre ces animaux mordeurs. Des 1294 cas d'expositions, 1294 (98,9%) sont suite à une morsure, 9 (0,7%) suite à une griffure 5 (0,4%) suite aux léchages d'une excoriation ou d'une plaie. L'on pourrait lier ces résultats au fait que la majorité de la population ignore que les griffures et les léchages sont des moyens de transmission de la rage ainsi les personnes ne jugent pas nécessaires de se faire consulter dans une structure sanitaire suite à un léchage ou une griffure. Le nombre élevé de morsure pourrait s'expliquer par le fait que ces animaux mordent pour se défendre. Nos résultats sont différent de ceux de S. Dao et coll. au Mali qui dans leur ont trouvé que tous les cas d'exposition sont dues à des morsures d'animaux La majorité de nos patients qui étaient enragés avaient présenté les signes cliniques de la rage furieuse. En effet, la plupart de nos patients ont présenté l'agressivité (71,11%), l'agitation (50%), les hallucinations (41,66%), tandis que 8 de nos patients ont présenté des signes cliniques de la rage paralytique car ils étaient calmes et paralysés à leur admission. Il est à rappeler que tous nos patients se sont présentés avec une hydrophobie. Nos résultats sont différents de ceux de S.DAO et coll. au Mali dans leur étude qui avaient rapporté que tous leurs patients malades se sont présentés avec des signes de la rage paralytique [28]. Des 1294 cas d'exposition à la rage, nos 36 patients qui ont présenté les signes confirmés de la rage en sont tous décédés quelques heures à 2 jours après leur Borah Cheick Dangba, thèse de doctorat en médecine, 42ème promotion FMPOS isolation dans l'une de nos structures sanitaires. Les 1258 autres qui se sont présentés dans nos structures sans signes de rage et qui ont suivi correctement leur traitement post exposition sont tous guéris. Nos résultats pourraient être liés au fait que les animaux en cause seraient peut être sains ou peut être que les génotypes rencontrés dans notre zone seraient sensibles aux différents vaccins car le virus de la rage a 3 génotypes en occurrence les génotypes 2 (Lagos bat virus) génotypes 3(Mokola) et 4(Duvenhage) ne sont pas sensibles aux vaccins Sur 1294 cas d'exposition à la rage, seulement les patients qui ont fait la rage ont étés isolés dans nos différentes structures, cependant tout les autres patients qui ont été soumis à un traitement l'on été de façon ambulatoire. En effet, les patients enragés ont été isolés dans nos différentes structures par mesure de prévention car le malade laisser à lui-même dans les rues peut mordre d'autre personnes qui automatiquement seraient exposés à la rage. Cependant, les malades suivis en ambulatoire, ne présentant pas de signes de la rage n'avaient pas besoin d'êtres hospitalisés pour une prophylaxie post exposition. La majorité de nos patients (1086) soit 86,32% a reçu un traitement post exposition a été soumis au schéma de Zagreb qui consiste en : 4 injections dont 2 le Premier jour du traitement 1 au 7ème jour et 1 au 21ème jour, tandis que 172(13,67%) de nos patients ont été soumis au schéma d'Essen qui consiste en 5 injections dont 1 au premier jour du traitement, 1 au 3ème jour,1 au 7ème jour 1 au 14ème jour, et 1 au 30ème jour. Le nombre élevé de patients soumis au schéma de Zagreb pourrait s'expliquer par la facilité d'application de ce schéma. Le chien a été incriminé à hauteur de 96% à l'origine des cas d'exposition rabique suivi du chat avec une proportion de 3,9%. En effet le chien est pour la plus part des familles l'animal le plus aimé car il serait l'ami le plus fidèle de l'homme en ce sens qu'il le surveille et l'aide à la chasse et le défend ; à cela il faudra ajouter le nombre élevé de chien errants dans nos rues et surtout le manque de vigilance et de surveillance des personnes vis-à-vis de cet animal. Nos résultats sont conformes à ceux de S. Dao au Mali qui dans leur étude ont trouvé que le chien était à l'origine des cas d'exposition à hauteur de 97,1% suivi du chat qui était incriminé dans 1,6% des cas [28]. Ils sont aussi comparables à ceux de Rotivel et coll. dans leur étude réalisée en 2001 en France qui révélait que le chien était à l'origine des cas d'exposition à hauteur de 88,09%. Cependant, Selly Essis A.M et coll. en Côte d'Ivoire rapportaient dans leur étude que le chien n'était responsable des cas d'exposition qu'à hauteur de 37,77% [29]. Les animaux errants sont les plus incriminés dans le processus d'exposition à la rage à hauteur de 53,9% contre 46,1% d'animaux domestiques. Nous pourrons lier le nombre élevé d'animaux errant à l'origine des cas d'expositions rabiques au fait qu'ils ne soient pas habitués aux passants qui ne sont pas généralement vigilants face à eux et aussi à l'absence de volonté politique pour juguler ce fléau . S. Dao et coll. ; au Mali avaient dans leur étude rapporté que les chiens errants étaient les plus grands suspects dans la transmission de la rage. R. Minkedem et coll. Au Tchad qui ont trouvé dans leur étude réalisée en 2001 que la transmission de la rage serait liée à la forte démographie de chiens errants à N'djamena [2]]. Le constat a été que 87,5% des animaux suspectés n'étaient pas vaccinés contre 12,5% d'animaux vaccinés. Ce qui pourrait s'expliquer dans un premier temps par le fait que la plupart des animaux errants n'ont aucun suivi médical vétérinaire et dans un deuxième temps par l'ignorance par la négligence des propriétaires qui ne s'y intéressent pas. A cela on pourrait ajouter le coût élevé du suivi vaccinal de ces animaux qui oscille entre 50000 et 60000 francs guinéens. Nos résultats sont superposables à ceux de l'institut Pasteur de France en 2003 qui trouvé que 85% d'animaux mordeurs étaient vaccinal inconnu donc supposé non vaccinés .ainsi de ces différentes études, il ressort que tout animal errant est considéré comme non vaccinées, d'où le lien entre la transmission de la rage, le statut vaccinal et le mode de vie de l'animal en cause. Borah Cheick Dangba, thèse de doctorat en médecine, 42ème promotion FMPOS CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS |
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