3.1.2) Les
interprétations économiques
Les interprétations des modèles
économétriques fonctionnelles, du point de vue économique
seront l'objet de cette partie. Une analyse économique est faite pour
mieux percevoir et comprendre les différentes liaisons existantes entre
nos différentes variables (exogènes et endogènes). De
déterminer les variables significatives qui doivent contribuer à
la réduction de la pauvreté.
1) Le PIB
Il ressort des estimations économétriques que
les dépenses sociales en général ont un effet positif plus
important sur le long terme que sur le court terme. En d'autres termes,
l'amélioration du niveau des dépenses sociales permet une
meilleure valorisation des ressources humaines. L'entretien des ressources
humaines conditionne la qualité de la force de travail qui est l'un des
facteurs capital dans le processus de création de la richesse.
L'éducation et surtout la santé sont donc des secteurs qui
bénéficient de l'allocation de crédits budgétaires.
Les différentes élasticités dans l'éducation et la
santé montrent des effets visibles sur le PIB à long terme. Une
croissance de 1 milliard des variables explicatives entraîne une
augmentation du PIB de 2,18 et 1,29 milliards (modèles (2) et (3)). Par
contre, les dépenses d'infrastructure dans le long terme ont un impact
négatif du fait que toutes les réalisations lourdes ont
été faîtes avant 1978 (deuxième pont, stade
Félix Houphouët Boigny, les immeubles du plateau, etc.).Etant
donné alors que notre base de données commence en 1978, la
faiblesse des réalisations sinon le niveau de plus en plus bas des
dépenses d'infrastructures, induit un effet négatif sur le PIB.
En définitive, l'effet des dépenses sociales est de long terme.
Le secteur prédominant et porteur est l'éducation qui montre un
effet plus important à long terme.
2) PIB/tête
Les estimations économétriques montrent une
relation négative entre les dépenses sociales et le
PIB/tête. Cette relation négative est peut être due soit
à une mauvaise redistribution de la richesse, soit à des
dépenses sociales non productives ou mal orientées.
La décomposition des dépenses sociales en
fonctionnement et en investissement donne un meilleur effet de ces composantes
sur le PIB/tête. Ainsi, les dépenses sociales de fonctionnement et
d'investissement sont positives corrélées au PIB/tête.
Elles deviennent plus importantes sur le long terme ce qui est le contraire des
dépenses sociales prises dans leur ensemble. Les dépenses de
fonctionnement ont un impact beaucoup plus important que les dépenses
d'investissement, d'autant que les dépenses de fonctionnement
comprennent les dépenses de personnel qui accroissent
généralement le revenu des populations.
Isolement, les dépenses de chaque secteur dans les
modèles donnent des impacts plus significatifs positivement. L'impact
des dépenses d'éducation est le plus fort. Elles apportent un
doublement de toute variation des dépenses d'éducation sur le
PIB/tête. Mais, dans la combinaison des variables explicatives, dans une
seule régression (globalement non significative du fait de la faiblesse
de ces données) on a une relation négative dans le court terme
des dépenses d'éducation.
Les résultats du long terme abondent dans le même
sens que ceux sur l'impact du PIB. Les variables exogènes prises
individuellement montrent un impact de long terme plus important sur le
PIB/tête.
3) Consommation des ménages
Les dépenses de fonctionnement de long terme sont
porteuses d'effets significatifs. Elles expliquent la consommation des
ménages. Les dépenses de santé ont un impact plus
important dans le long terme. La santé étant un bien
précieux, on ne peut la repousser ou la négliger comme
l'éducation et les infrastructures. Une grande majorité de la
population bénéficie des prestations sanitaires. Les
dépenses de santé expliquent la consommation des ménages.
L'éducation a une élasticité plus grande que celle de la
santé, mais son modèle n'est pas significatif.
La consommation des ménages est expliquée par
les dépenses d'éducation et de santé ainsi que les
dépenses sociales de fonctionnement. L'éducation et la
santé sont des services auxquels les populations ont accès en
contrepartie, les rémunérations sont comprises dans la
consommation des ménages. Les infrastructures n'expliquent pas la
consommation des ménages car généralement les populations
ne paient pas pour l'accès aux infrastructures (routes, ponts,
hôpitaux, etc.). Même si contribution il y a, elle est
classée dans les calculs dans d'autres secteurs.
4) IDH
L'éducation, la santé, les infrastructures et
les dépenses sociales de fonctionnement sont significatives. Les trois
premières valeurs entrent en ligne de compte pour le calcul de l'IDH.
Ainsi, une amélioration des dépenses dans les trois secteurs
cités a inéluctablement un impact sur l'IDH. Mais à long
terme, les élasticités régressent signifiant sans doute
que ces augmentations ne sont pas correctement dirigées vers les
secteurs cibles.
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