III.2.2.2 Canopée et
distribution des mauvaises herbes
La distribution des différents types de mauvaises
herbes dans les classes de la canopée n'a pas été la
même, les types dominant qu'étaient Chromoleana
odorata et les autres dicotylédones ont été
prédominants dans les classes 0-15 % et 15-30 % pour le premier puis
dans les classes 30-45 % et 45-64 % pour le second, et confirme le fait que
C. odorata soit une espèce de lumière capable de
coloniser assez rapidement le sol dès lors que celui-ci est mis à
nu. Un gradient de distribution des adventices a également
été observé, la biomasse moyenne sèche des
mauvaises herbes au terme des échantillonnages successifs
révélant un développement plus important de ceux-ci dans
les classes recevant un fort pourcentage de lumière (Tableau VII). Les
zones d'ombre peuvent donc de ce fait être utilisées comme outils
de protection contre la prolifération des mauvaises herbes, la
lumière étant par ailleurs un des éléments
essentiel à la levée de dormance des graines présentent
dans le sol (Ray, 1987).
III.2.3 Régime de
défrichage, performance des cacaoyers et distribution des mauvaises
herbes
III.2.3.1 Régime de
défrichage et performance des jeunes cacaoyers
Le défrichage à intervalle de 6 semaines n'a pas
conduit à une amélioration conséquente de la croissance
des plants installés par semis direct alors que chez les plants
installés à racines nues les variations de la hauteur et du
diamètre ont été plus importantes à 12 semaines
(Fig. 13 et 16). Le régime de défrichage tout comme le fauchage
des mauvaises herbes à 5-10 cm environ de la surface du sol peuvent en
être les principaux responsables. Wood et Lass (1987) rapportent des
résultats similaires, la biomasse moyenne sèche par jeunes
cacaoyers 22 semaines après plantation ayant presque doublé
lorsque les opérations d'entretiens étaient organisées
à intervalle de 2 semaines avec extension à 4 semaines par
rapport au défrichage à intervalle de 7 semaines ; cette
biomasse étant par ailleurs 5 fois moins importante en l'absence de
défrichage (Tableau IV). Osei-Bonsu et al. (1991) ont
également observé l'importance de la stratégie de
répression des mauvaises herbes sur la croissance des jeunes cacaoyers
en constatant que 4 défrichages à 10-15 cm du sol par an
était moins efficace pour stimuler la croissance des jeunes cacaoyers
par réduction de la concurrence des mauvaises herbes que 2 à 4
sarclages par an ou alors l'application de 2 l.ha-1 de paraquat
(herbicide) 4 fois par an.
Il a également été constaté une
forte représentativité de C. odorata au terme des
évaluations successives, leur contribution à la biomasse moyenne
totale dans les 2 fréquences de défrichages avoisinant les 30 %.
La capacité de dissémination des graines de cette mauvaise herbe
qui peut atteindre des densités de l'ordre de 4000
tiges.m-² (Ivens, 1974. cit. Oppong et al., 1993)
justifie une tel résultat. La faible performance des cacaoyers peut
également être la conséquence du fait que C.
odorata possède une base ligneuse qui lui permet de rejeter de
souche lorsqu'il est âgé. Dans de telles conditions, les
défrichages rapprochés et à mi-hauteur des herbes
permettent de réduire la concurrence pour la lumière alors que
cette concurrence au niveau racinaire reste intact, si elle n'est pas accrue
par une demande plus importante en éléments nutritifs pour
assurer le bon développement des pousses nouvellement émises
C. odorata.
Le comportement des plants installés par semis direct
dans les deux fréquences de défrichages permet dire que cette
approche de mise en place est mieux indiquée que la plantation à
racines nues pour faire face à la concurrence des adventices. Aucun
effet du défrichage sur la croissance des plants installés par
semis direct n'a été observé probablement parce que pour
eux il ne s'est pas posé un problème d'acclimatation et qu'ils
n'ont pas eu à subir un traumatisme de mise en place comme cela a
été le cas pour les plants installés à racines
nues.
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