I.3.3 Lumière et
croissance du cacaoyer
Le cacaoyer est originaire de la grande forêt
amazonienne où il pousse sous le couvert des arbres plus grand que lui,
mais on sait aujourd'hui qu'un rendement plus important peut être obtenu
en supprimant l'ombrage dans certaines conditions. La réduction de
l'ombrage doit être accompagnée d'un apport en fertilisant
(Murray, 1975 cit. Wessel, 1987). L'arbre d'ombrage n'arrête pas
seulement une partie de la lumière (Braudeau, 1969) il a
également un effet sur son spectre (Norgrove, 1999) et sur d'autres
facteurs du microclimat de la cacaoyère. De par ses potentialités
photosynthétiques et la quantité optimale d'éclairement
qu'il peut utiliser, le cacaoyer ne peut pas être considéré
comme une plante d'ombre typique (Guers, 1985 ; Bidzanga, 2005).
L'absorption de CO2 par le cacaoyer augmente avec l'activité
photosynthétique jusqu'à un optimum correspondant à 25 %
de la luminosité totale alors qu'un effet dépressif pouvant
affecter sa croissance est signalé pour des niveaux d'éclairement
supérieure a cette valeur (Raja et Keith, 1987). Les travaux
menés par Braudeau (1969) à Trinidad rapportent que la croissance
en diamètre des jeunes cacaoyers est meilleure lorsque ceux-ci
reçoivent 50 % de la lumière totale avec apport ou non de
fertilisants.
La croissance du cacaoyer est également liée
à son alimentation en eau, l'ombrage lui permet de se protéger
contre une transpiration excessive et contribue à la conservation de la
disponibilité en eau du sol. L'ombrage permet également
d'éviter le stress hydrique, contribue au maintient de la
température et à l'atténuation de la vitesse du vent au
sein de la cacaoyère. Là où la disponibilité de
l'eau n'est pas un problème, les jeunes cacaoyers peuvent se
développer assez rapidement en l'absence d'ombrage si un apport en
éléments fertilisants leurs est fourni (Alvim, 1965).
I.3.4 Ombrage et
fertilité
La conduite en plein soleil nécessite un
supplément en eau et en éléments nutritifs. L'arbre
d'ombrage tout en étant source de revenu économique susceptible
de contribuer à l'achat d'intrants est également très
important pour le maintien et l'amélioration des
propriétés physiques et chimiques du sol. Les racines des arbres
permettent la capture des éléments minéraux
lessivés qui se trouvent dans les couches profondes pour les restituer
à la surface à travers la litière. La production de 8445
kg.ha-1.an-1 de litière permet de retourner au sol
52, 4, 38, 89 et 26 kg.ha-1 respectivement d'N, de P, de K, de Ca,
et de Mg (Boyer, 1973, cit. Sonwa, 2004). Wessel (1987) rapporte
également la restitution de 79 kg d'N et de 4,5 kg de P pour la chute de
5 tonnes de litière forestière. La capacité de fixatrices
d'azote des légumineuses peut également être mise à
contribution en vue d'une amélioration substantielle des apports en
éléments fertilisants dans les cacaoyères si les
légumineuses y sont introduites comme arbres d'ombrage.
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